Amnesty International est très préoccupée par le fait que le Parlement en Slovaquie a voté en faveur de l’avancement d’un projet de loi qui oblige les femmes et les jeunes filles qui souhaitent avorter à réaliser une échographie, à obtenir des images de l’embryon ou du fœtus et même à écouter les battements du cœur du fœtus.
Amnesty International rappelle aux députés slovaques que s’il est adopté, ce projet de loi risque d’exposer les femmes et les jeunes filles à des traitements dégradants et leur rendra la tâche plus difficile pour bénéficier de services légaux. La Cour européenne des droits de l’homme a précisé qu’« un traitement est considéré comme " dégradant " lorsqu’il est de nature à créer chez la victime des sentiments de peur, d’angoisse et d’infériorité propres à l’humilier et à l’avilir ».
Le droit d’accéder à des services de santé, notamment à l’avortement, est crucial pour permettre à toutes les personnes qui peuvent tomber enceintes d’exercer pleinement leurs droits fondamentaux et de vivre leur vie dans la dignité. Les autorités en Slovaquie doivent créer les conditions sociales permettant à chacune de prendre des décisions liées à la grossesse sans pression, sans discrimination, sans stigmatisation, sans contrainte, sans violence ni sanction.
Pas plus tard que le 18 octobre, le Comité de l’ONU pour les droits économiques et sociaux notait que les femmes en République de Slovaquie se heurtent à de multiples obstacles pour accéder aux services de santé en matière de sexualité et de procréation, notamment à des avortements sûrs et à des moyens de contraception. Il a dit craindre que le projet de loi actuellement soumis au Parlement ne restreigne davantage ces droits et n’entrave l’accès aux soins de santé.
Au cœur du sujet résident la liberté en matière de procréation et le droit de toute personne de prendre des décisions au sujet de son corps et de ses grossesses.