À la veille de cette audience, Maria Serrano, chargée de campagne sur les migrations à Amnesty International, a déclaré :
« Anni Lanz n’a rien fait de mal et n’a commis aucun crime. En franchissant la frontière pour aider un jeune homme traumatisé, contraint de dormir dehors par des températures négatives, elle a fait preuve de compassion et n’a commis aucun acte criminel.
« La condamnation d’Anni doit être annulée et la législation suisse modifiée, afin d’éviter de sanctionner les bons Samaritains pour délit de solidarité.
« La traîner en justice sur la base de chefs d’accusation surréalistes ridiculise le système judiciaire. Les efforts des personnes et des ONG qui aident les gens en quête de sécurité devraient être applaudis et soutenus, et non considérés comme des infractions. »
L’audience se tiendra devant le tribunal du Canton du Valais, un tribunal de seconde instance, à Sion, le 21 août.
Complément d’information
Anni Lanz a été accusée d’avoir facilité l’entrée illégale en Suisse d’un demandeur d’asile afghan, qui dormait dehors devant une gare par des températures glaciales en Italie, près de la frontière suisse. Elle lui a fait traverser la frontière à bord de sa voiture.
Elle avait rencontré cet homme dans un centre pour étrangers en instance d’expulsion à Bâle. Il souffrait de graves problèmes psychologiques à la suite de la mort présumée de son épouse et de son enfant, et voulait à tout prix rester chez sa sœur en Suisse.
Malgré les rapports médicaux fournis aux autorités suisses recommandant qu’il soit autorisé à séjourner chez sa sœur, il avait été renvoyé en Italie.
Après avoir appris qu’il n’avait pas de place dans le centre d’accueil en Italie et dormait dans les rues par moins 10 degrés, Anni est allé le chercher.
L’article 116 de la Loi fédérale sur les étrangers en Suisse criminalise le fait de faciliter l’entrée illégale, le séjour et la circulation dans le pays. Bien que la loi prévoit des sanctions différentes pour ceux qui le font pour le profit et ceux dont ce n’est pas le cas, Amnesty International estime que la justice pénale ne devrait jamais servir à punir des actes de solidarité.
Anni Lanz travaille sur les droits des réfugiés depuis 1985 et est très connue en Suisse.