En réaction à cette arrestation, Joan Nyanyuki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :
« Joseph Gandye est un journaliste respecté qui enquêtait sur des allégations de graves violations des droits humains, telles que la torture, les mauvais traitements et les sévices sexuels imputables à la police tanzanienne. Son arrestation arbitraire, absurde, est une manœuvre pour l’empêcher de dénoncer les atteintes aux droits humains. Il doit être libéré immédiatement et sans condition.
« Les autorités tanzaniennes durcissent leur répression contre la dissidence et les journalistes sont en première ligne de cette attaque. Au lieu de harceler les journalistes, elles devraient respecter, protéger et réaliser le droit à la liberté d’expression et la liberté des médias.
« Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale et efficace sur les allégations très inquiétantes de torture et d’autres mauvais traitements infligés en garde à vue, accusations sur lesquelles Joseph Gandye enquêtait. »
Complément d’information
Joseph Gandye, directeur associé et responsable de la publication à Watetezi TV, un média en ligne qui appartient à la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l’homme (THRDC), a été placé en détention dans un poste de police de Dar-es-Salaam le 22 août 2019. Il s’y était rendu suite à une convocation de la police.
Il a publié un article d’investigation sur les brutalités policières commises à Iringa, dans le centre de la Tanzanie, article que la police a jugé séditieux, dégradant à l’égard de la police et diffamatoire à l’égard du gouvernement.
Joseph Gandye est le second journaliste arrêté en Tanzanie en moins d’un mois, après Erick Kabendera, actuellement détenu pour des accusations forgées de toutes pièces.