« Les propos du président Trump, appelant au transfert forcé des Palestinien·ne·s de la bande de Gaza occupée vers les pays voisins, doivent être condamnés de manière unanime et sans aucun équivoque. Son discours est provocateur, scandaleux et honteux, et sa proposition constitue une violation flagrante du droit international, a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
« Tout projet d’expulsion forcée de Palestinien·ne·s hors du territoire occupé contre leur volonté est un crime de guerre et s’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre la population civile, il constituerait un crime contre l’humanité.
« Les commentaires du président Trump déshumanisent dangereusement les Palestinien·ne·s qui, depuis 16 mois, sont victimes du génocide commis par Israël à Gaza et vivent depuis des décennies sous occupation illégale et dans un système d’apartheid. La plupart des Palestinien·ne·s de Gaza sont des descendant·e·s et des rescapé·e·s de la Nakba de 1948. Ils ont déjà été déracinés et dépossédés à plusieurs reprises par Israël et sont privés de leur droit au retour, mais ont continué à lutter pour rester sur leurs terres et défendre leurs droits fondamentaux.
« Le génocide perpétré par Israël à Gaza, notamment par le biais d’homicides illégaux, de blessures et de conditions de vie délibérément imposées en vue de leur destruction physique, s’est accompagné d’une augmentation alarmante des homicides illégaux en Cisjordanie occupée, de la violence des colons soutenue par l’État, de la confiscation massive de terres et d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées, d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, infligés aux Palestinien·ne·s dans l’ensemble du territoire palestinien occupé et en Israël.
« Le président Trump a évoqué à plusieurs reprises la destruction, les massacres et les conditions invivables dans la bande de Gaza, qualifiant celle-ci de "site de démolition" tandis qu’il était assis à côté du Premier ministre israélien Netanyahou, mais il s’est bien gardé de mentionner la responsabilité du gouvernement israélien dans les causes de cette dévastation. Il n’a pas non plus reconnu le rôle du gouvernement américain dans la fourniture d’armes qui ont été utilisées de manière répétée pour mener des attaques meurtrières et illégales à Gaza.
« Face aux dangereuses menaces proférées par le président Trump, il est plus important que jamais que le reste de la communauté internationale rejette catégoriquement ces propositions et accélère les efforts diplomatiques, conformément au droit international, visant à mettre fin à l’occupation israélienne illégale, démanteler l’apartheid et faire respecter les droits humains pour les Palestinien·ne·s et les Israélien·ne·s. L’histoire a abondamment démontré que mettre le droit international de côté pour des raisons d’opportunisme politique est un moyen sûr de perpétuer des violations.
« Amnesty International met également en garde contre le mauvais usage de l’aide humanitaire et de la reconstruction, dont la population a désespérément besoin, comme monnaie d’échange ou comme moyen de contraindre les Palestinien·ne·s de Gaza à partir. Aucun État n’a le droit de traiter les membres d’une population protégée vivant sous occupation comme des pions dans un jeu d’échec géopolitique. »