Yémen : Quatre années de crimes de guerre

À l’occasion du quatrième anniversaire du conflit au Yémen, Amnesty International rappelle le très lourd tribut payé par les civils, victimes des crimes de guerre commis par toutes les parties au conflit, particulièrement la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. L’organisation appelle tous les États, dont la Belgique, à suspendre leurs ventes d’armes à destination des membres de cette coalition.

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« Depuis le début du conflit, nous n’avons de cesse d’appeler à la suspension des ventes d’armes aux pays criminels de guerre, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Nous déplorons ainsi que la Wallonie, malgré nos avertissements, les preuves que nous lui avons apportées concernant la présence d’armes wallonnes aux mains d’une milice au Yémen, et au mépris de ses obligations internationales et de sa propre législation, continue de transférer des armes à l’Arabie saoudite. »

Outre la Belgique, des pays occidentaux comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France continuent de fournir des armes aux membres de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en dépit des éléments accablants prouvant que ces armes ont été utilisées pour commettre des crimes de guerre. Seule une poignée d’États, parmi lesquels les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark, la Finlande et la Suisse, a suspendu les ventes d’armes.

« Nous déplorons ainsi que la Wallonie, malgré nos avertissements, les preuves que nous lui avons apportées concernant la présence d’armes wallonnes aux mains d’une milice au Yémen, et au mépris de ses obligations internationales et de sa propre législation, continue de transférer des armes à l’Arabie saoudite. »

Depuis le début des bombardements du Yémen par la coalition en 2015, Amnesty International a recueilli des informations sur l’éventail terrifiant de crimes de droit international perpétrés par toutes les parties au conflit, tant les forces du gouvernement yéménite, que celles de la coalition et ses alliés, ou encore les forces des Houthis et leurs alliés. Il s’agit notamment d’attaques aveugles, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, d’actes de torture, de violences sexuelles et d’impositions de restrictions à l’importation et au mouvement de biens de première nécessité et de l’aide humanitaire.

« Trop c’est trop. Le nombre de victimes au Yémen explose et la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour. La communauté internationale doit redoubler d’efforts en vue de protéger les civils, de lever les obstacles à l’aide humanitaire et les restrictions arbitraires des importations de biens de première nécessité, et de mettre fin à l’impunité pour les crimes de guerre et les autres atteintes. Ces violences dévastatrices doivent cesser et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », insiste Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International.

La communauté internationale doit redoubler d’efforts en vue de protéger les civils, de lever les obstacles à l’aide humanitaire et les restrictions arbitraires des importations de biens de première nécessité, et de mettre fin à l’impunité pour les crimes de guerre et les autres atteintes.

Complément d’information

En février dernier, une enquête menée par Amnesty International a mis en évidence que des armes wallonnes — des mitrailleuses légères Minimi conçues par la FN Herstal — étaient utilisées par le groupe armé les « Brigades des Géants », entraîné et financé par les Émirats arabes unis, mais placé sous le contrôle d’aucun gouvernement.

Une pétition demandant à tous les États de cesser les transferts d’armes vers les pays de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi que d’user de leur influence pour presser les parties au conflit de respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire a par ailleurs été lancée sur le site d’Amnesty International.

Depuis le début du conflit yéménite, le 25 mars 2015, plus de 6 872 personnes auraient déjà trouvé la mort et plus de 10 768 autres seraient blessées parmi la population civile.

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