Je m’appelle Jens : le film sur une personne transgenre remporte le prix des jeunes réalisateurs

Par Julia Tena , Londres, 28 mai 2015, 12 h 00 UTC

Amnesty Suède organise le plus grand festival de films documentaires réalisés par et pour de jeunes réalisateurs en Suède. Pour le dixième anniversaire du festival, en avril 2015, plus de 300 personnes ont assisté aux projections. Par ailleurs, plus de 3000 enseignants utilisent les films comme matériel d’enseignement.

Hanna Larson, 19 ans, lauréate du Prix du public pour son film « Je m’appelle Jens » (« Jag är Jens » en suédois), nous parle de son expérience du festival.


[argent]Hanna Larson au festival du film, le 23 avril 2015, à Göteborg, Suède © Amnesty International[/argent]

Hanna Larson est une lycéenne de 19 ans. Elle étudie les métiers de la radio au lycée d’Östersjögymnasiet et est la gagnante du Festival du Film Documentaire sur les droits humains 2015 (« Angeläget Filmfestival » en Suédois).

« Mon lycée participe à ce Festival du Film Documentaire tous les ans », explique-t-elle. « Au début, je n’étais pas sûre du genre de film que je voulais réaliser. Mais je me suis ensuite souvenue de cette excellente vidéo que j’avais vue sur Facebook plus tôt cette année sur une jeune fille transgenre qui s’appelle Jens. Elle a une chaîne YouTube sur laquelle elle publie des vidéos à propos de sa vie ».

Hanna et son équipe ne connaissaient pas Jens personnellement, mais ils savaient quelle école elle fréquentait et ont donc décidé de la contacter.

« Nous avons su au moment où nous avons vu Jens que le film serait excellent. Il semblait juste si naturel de faire un film à propos d’elle. C’est une personne formidable et elle est tellement ouverte et honnête à propos de sa vie que nous savions qu’elle serait excellente à l’écran. Nous avons tout de suite su que nous avions rencontré la personne parfaite pour notre film ! » déclare Hanna avec enthousiasme.


[argent]Projection du film lauréat, « Je m’appelle Jens », lors du Festival du Film Documentaire sur les droits humains 2015 (« Angeläget Filmfestival »), le 23 avril 2015, à Göteborg, Suède © Amnesty International[/argent]

« Je m’appelle Jens » est divisé en deux parties : « Nous voulions que Jens raconte son histoire avec ses propres mots, donc la première partie du film est en réalité une interview », explique Hanna. « La seconde partie porte sur sa transformation. Nous l’avons filmée en train de se maquiller ou d’essayer de nouveaux vêtements. Nous voulions la montrer avant et après : de la personne qu’elle était à la personne qu’elle est aujourd’hui. »

« Je m’appelle Jens », ainsi que six autres films, ont été projetés au festival en avril, dans la ville de Göteborg.

« L’objectif de ce festival est d’encourager les jeunes à sensibiliser d’autres jeunes aux sujets importants de la société actuelle et aux sujets liés aux droits humains  », déclare Martin Rydeh, chef de projet sur l’éducation aux droits humains à Amnesty Suède et fondateur du Festival du Film d’Angeläget, partenaire de KulturUngdom (CultureJeunesse).

«  Les personnes participant au projet sont des élèves de 17 à 19 ans en dernière année de lycée et étudiant le cinéma ou les médias. Ce ne sont pas des débutants, mais ce ne sont clairement pas des professionnels non plus ».

Pour le festival du film de cette année, 83 documentaires au total ont été envoyés par de jeunes étudiants de toute la Suède. Parmi ceux-ci, 25 ont été sélectionnés par un groupe composé de cinq personnes, certaines d’Amnesty et d’autres de l’industrie cinématographique. Un jury de quatre personnes sélectionne alors les sept films qui seront projetés au festival. Cette année, le jury était composé d’une réalisatrice, d’une scénariste, du lauréat de l’édition précédente du Festival du Film d’Angeläget et d’un représentant d’Amnesty Suède.

C’est finalement le public qui élit le lauréat du Prix du Public parmi les films projetés au festival. Les principaux participants du festival étaient de jeunes réalisateurs, ainsi que des élèves, des enseignants et des représentants d’autres organisations.

« Les jeunes réalisateurs dans le public sont très impliqués sur le plan émotionnel, puisqu’ils ne savent pas si leur film sera projeté ou pas. C’est un peu comme les Oscars », plaisante Martin. « Cette année, plus de 300 personnes ont assisté au festival. C’était tout simplement magique ».


[argent]Représentations musicales entre les projections de films au Festival du Film d’Angeläget, le 23 avril 2015, à Göteborg, Suède © Amnesty International[/argent]

Hanna partage l’enthousiasme de Martin : « Aucun des membres de mon équipe n’était spécialisé en cinéma. C’est ce qui rend le fait que nous ayons remporté ce prix d’autant plus extraordinaire. Nous voulions juste faire un film montrant que les personnes transgenres sont des personnes comme les autres. Notre but était de changer la perception des gens et de les encourager à être plus ouverts. »

« Le festival suscite énormément d’intérêt », explique Martin. « Depuis plusieurs années maintenant, des enseignants nous demandent les films que nous projetons au festival pour les utiliser pendant leurs cours. Nous avons envoyé environ 3000 DVD à 3000 enseignants différents !  »

« Je pense que l’intérêt pour le festival tient au fait que les jeunes sont tant les créateurs que le public des films. Je ne connais pas d’autre matériel d’enseignement en Suède dont les jeunes sont tant les créateurs que le public  ».

Le succès du festival a encouragé Martin à pousser le festival encore plus loin : à partir de l’année prochaine, deux des films seront projetés au Festival du Film de Göteborg, le plus grand festival de cinéma dans les pays nordiques.


[argent]Le public attendant la projection des films au Festival du Film Documentaire de Suède 2015 (Angeläget Filmfestival), le 23 avril 2015, à Göteborg, Suède, © Amnesty International[/argent]

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