En réaction à des informations faisant état de plusieurs personnes qui auraient été abattues par les forces de sécurité durant des manifestations de grande ampleur dans les régions anglophones du pays, dont certaines ont pris un tour violent, Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur la région du lac Tchad à Amnesty International, a déclaré :
« Les homicides illégaux de plusieurs personnes qui auraient été commis dans les régions anglophones par les forces de sécurité, auxquels il faut ajouter le blocage de Facebook et de WhatsApp, représentent une escalade extrêmement préoccupante dans la campagne du gouvernement visant à réduire au silence toute forme de contestation dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
« Afin d’éviter de nouvelles effusions de sang, les forces de sécurité doivent cesser de recourir à une force injustifiée et excessive, et les manifestants doivent être pacifiques s’ils veulent que leurs voix soient entendues. Le gouvernement doit diligenter des enquêtes sur ces homicides.
« La décision arbitraire d’interdire les réunions et les déplacements est totalement inacceptable. Les autorités doivent respecter le droit de la population à la liberté de réunion et de mouvement. »
Complément d’information
Le 1er octobre marque le 56e anniversaire de l’unification du pays. Des manifestations en faveur de l’indépendance ont été organisées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, lors desquelles d’importantes forces de sécurité ont été déployées. Amnesty International a recueilli des informations auprès de sources sur le terrain faisant état de l’homicide de plusieurs manifestants par les forces de sécurité. Le 30 septembre, des sources ont également informé l’organisation qu’elles ne pouvaient accéder ni à Facebook ni à WhatsApp, tandis que la connexion Internet était intermittente. Tout cela fait suite à une interdiction des rassemblements publics et des déplacements de 72 heures ordonnée le 29 septembre par le gouverneur de la région du Nord-Ouest.