Un nombre record d’élèves inscrits aux cours sur les droits humains en Moldavie De Camille Roch

L’éducation aux droits humains se répand dans les salles de classe de Moldavie en réponse à une demande croissante de la part des élèves. Depuis le début de l’année scolaire, 2 000 élèves à travers le pays ont choisi d’étudier les droits humains dans le cadre de l’initiative lancée par Amnesty International pour rendre ce sujet accessible.

« Ceux qui ne connaissent pas leurs droits ne sauront jamais quand ils sont bafoués. C’est ce que j’ai appris au premier cours et plus j’en apprends, plus je me sens fort  », a déclaré Dan, élève au lycée P ?rp ?u ?i à Rezina, en Moldavie, après son premier cours sur les droits humains.

Depuis septembre 2015, 2 000 élèves du secondaire à travers le pays ont pu choisir de suivre le cours intitulé Éducation aux droits humains parmi une liste d’options.

C’est la première fois que ce sujet, présenté par Amnesty International Moldavie, est intégré au programme scolaire national.

Jusqu’ici, 100 écoles – soit 10 % des établissements scolaires moldaves – ont commencé à proposer ces cours sur deux ans.

Pavel Cerbusca, qui enseigne les droits humains au Lycée des sciences à Chi ?in ?u, pense que la popularité de ce sujet s’explique par sa nature :

« L’éducation aux droits humains est différente des autres matières car les élèves apprennent des notions qui sont essentielles dans la vie. Elle leur donne davantage l’occasion de s’impliquer activement, d’exprimer librement leurs points de vue, d’organiser des jeux éducatifs et d’employer des méthodes interactives. En cours, nous analysons également de vraies études de cas afin d’empêcher les comportements négatifs et les atteintes aux droits humains. C’est important d’avoir cette matière à l’école car elle permet aux élèves de développer un esprit critique, le but étant d’encourager les jeunes à s’impliquer dans leurs communautés. »

Une fois par semaine, les élèves de Pavel assistent à un cours d’une heure sur les droits humains et des thématiques comme la Convention relative aux droits de l’enfant, l’égalité à travers la diversité et le développement durable.
« L’éducation aux droits humains est différente des autres matières car les élèves apprennent des notions qui sont essentielles dans la vie. Elle leur donne davantage l’occasion de s’impliquer activement, d’exprimer librement leurs points de vue, d’organiser des jeux éducatifs et d’employer des méthodes interactives. »

Daniel, élève au lycée Olimp à Sîngerei, nous a expliqué que ce cours l’avait aidé à se forger de nouvelles opinions : « En assistant à ce cours, j’ai compris que j’avais malheureusement des préjugés. Maintenant, je sais qu’on est tous différents, mais égaux. Les gens doivent être tolérants et ne pas faire de discrimination. »

Pour Nicoleta, élève dans le même établissement, suivre ce cours l’a aidée à savoir comment elle pouvait défendre les droits humains : « J’ai appris qu’un seul homme, une seule signature pouvait changer le monde. Les gens devraient véritablement s’impliquer au lieu de simplement passer à côté. J’utiliserai ce que j’ai appris pendant ces cours pour défendre ceux dont les droits sont bafoués et formuler mes arguments. »

Depuis longtemps, Amnesty International Moldavie a pour objectif de rendre l’éducation aux droits humains accessible à travers tout le pays.
Avant d’être lancé à l’échelle nationale, ce projet a été mis en pratique avec 600 élèves dans 20 écoles.

Le ministère de l’Éducation a ensuite approuvé plusieurs supports de cours, notamment un programme, un manuel et un guide pour les enseignants (disponibles en téléchargement en roumain et en russe).

« Nous voulions un programme facile à suivre en cours. Les enseignants, que nous formons, reçoivent un colis complet comprenant des sujets à aborder, des méthodes et des documents imprimés qui servent de point de départ des discussions », explique Violeta Terguta, coordinatrice de l’éducation aux droits humains à Amnesty International Moldavie.

Bon nombre d’écoles et d’élèves étaient désireux de prendre part à cette initiative dès la première année.

« L’enseignement des droits humains à l’école diffère de l’enseignement d’une matière comme l’histoire, par exemple. La Moldavie est un ancien pays soviétique, indépendant depuis seulement 25 ans et où jusqu’à récemment, personne ne parlait des droits humains ou n’évoquait une situation du point de vue des droits humains, ajoute Violeta Terguta.
«  Nous avons été surpris par la forte demande, mais lorsque nous avons demandé aux enseignants pourquoi ils voulaient mettre ces cours en place, la plupart nous ont répondu que c’était le souhait de leurs élèves. »

Selon Amnesty International Moldavie, intégrer l’éducation aux droits humains à l’école permet non seulement de veiller à ce que les élèves connaissent mieux leurs droits et leurs responsabilités, mais contribue également à les inciter à passer à l’action en faveur des droits humains : en Moldavie, 80 % des pétitions sont signées par les élèves d’écoles où cette matière est enseignée.

Pour l’année prochaine, Violeta et son équipe prévoient d’organiser ces cours dans 50 autres écoles et d’accroître les capacités de formation des enseignants.

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