D’une signature à membre d’un groupe
Je suis arrivée chez Amnesty International un peu par hasard. J’ai signé une pétition - ce qui n’était pas mon habitude - et j’ai ensuite été invitée à l’Université d’Été. J’ai été accueillie chaleureusement dans un endroit où je ne connaissais personne et je me suis sentie en harmonie avec les idées. J’ai donc interpellé quelqu’un du groupe de Schaerbeek qui m’a très rapidement adoptée. Je m’y suis très bien sentie : les activités correspondaient à ma philosophie. Cela fait maintenant deux que j’y suis et je n’ai jamais eu de regret de m’être lancée.
Engagement dans la campagne JeSuisHumain-e
À Schaerbeek, on est directement confronté à la détresse des personnes migrantes. La situation est particulière à Schaerbeek ; Le parc Maximilien, il est dans notre jardin. Cela m’a heurtée, j’ai d’ailleurs toujours beaucoup d’émotions quand j’en parle. La Gare du nord, je la traverse souvent et j’y vois des familles avec des jeunes enfants. On est face à cette dureté. On ne peut pas rester indifférents. C’est pour cela que le groupe se mobilise. Je suis en contact avec “cuistots solidaires”, l’une des membres de groupe est chauffeur pour la plateforme, d’autres sont hébergeurs, d’autres encore se mobilisent pour obtenir une motion au niveau communal.
Avec cette campagne, ce qui importe, c’est surtout de faire ressortir l’humanité qui est en nous. La vidéo “L’humanité surgit d’un regard. Ouvrir les yeux, c’est la rencontrer” [1] est particulièrement révélatrice et touchante. Nous sommes des êtres humains point, pas de barrières de culture, de couleur, de religion, on est tous embarqués sur le même bateau qu’est la planète terre.
C’est une campagne qui va marquer la vie d’Amnesty, elle a pris un sens à cause de cette proximité, de cette détresse.
Un groupe “hyperactif”
Le groupe veut être sur le terrain et être visible au niveau de la commune tant au niveau politique, qu’aux côtés des citoyens.
Nous avons organisé de nombreuses actions autour de la sensibilisation des citoyens. Il y a eu “la lettre aux voisins”, un projet pour expliquer à nos voisins qui sont les réfugiés et inciter à l’engagement ; une collaboration avec un “BAPA”, Via Schaerbeek, pour parrainer des primo-arrivants pendant 6 mois afin de les aider à se familiariser au mode de vie belge. Nous avons également distribuer le journal “Le Bienvenu” en réaction à une publication du groupe SudPresse, une action qui a rencontré beaucoup de succès. À l’occasion de la fête des voisins, nous avons invité les personnes rencontrées dans le cadre de la collaboration avec Via. Nous avons également organisé une projection du film “Simone sans peur” au Centre Culturel de Schaerbeek, la salle était remplie. Ce film a parlé au public. Simone était présente et cela a permis de dédramatiser l’accueil des gens. Enfin, l’exposition #JeSuisHumain est prévue pour le mois de juin et nous allons organiser un vernissage à la Maison des femmes.
Au niveau politique, le groupe se montre aussi très présent et s’investit aussi dans le cadre de la campagne “Commune hospitalière” [2].
On veut interpeller les gens et rendre visible la situation à leurs yeux. Notre objectif, c’est qu’ils ouvrent leur esprit, se renseignent, élargissent leur horizon et remettent en question. Il est essentiel qu’on prenne tous conscience de la réalité pour déconstruire les préjugés.
Semer des graines dans les esprits
Si peu qu’on touche des gens qui se disent, “tiens, oui peut-être que ce n’est pas faux”, cela vaut la peine. Une petite graine semée peut être répercutée. Lorsqu’on rencontre des enseignants qui prennent le livret et nous disent “ah c’est bien fait, je vais le distribuer à mes classes” et qu’ils ils repartent avec une pile, c’est positif. C’est une petite graine semée au sein de la jeunesse. Si une petite lueur s’est allumée dans l’esprit d’une personne qu’on a sensibilisé, ça en valait la peine.
Toute petite action peut avoir un impact. C’est comme ça qu’on pourra changer les mentalités.
Toute petite action peut avoir un impact. C’est comme ça qu’on pourra arriver à faire changer les mentalités. Et c’est exactement comme ça qu’Amnesty International est née, d’une simple lettre écrite par un homme est né un mouvement international. C’est l’effet papillon.