Ce que les travailleurs et les travailleuses de la santé ont à nous dire

COVID-19 personnel soignant

Cela fait désormais plusieurs mois que les personnels de santé exercent leur travail dans des conditions exceptionnellement dures. Bien que le nombre de cas de COVID-19 soit en hausse dans de nombreuses régions du monde, les sacrifices du personnel soignant ne font plus les gros titres. Une grande partie du public est lassée d’entendre parler de la pandémie et les démonstrations publiques de solidarité se font plus rares tandis que les restrictions, elles, perdurent.

Cependant, alors que la course au vaccin s’accélère, il est plus important que jamais d’écouter les témoignages des personnels du secteur de la santé. Le COVID-19 a mis en évidence et exacerbé les faiblesses présentes de longue date dans le système de santé de certains pays, et nombreux sont les enseignements à retenir de cette pandémie. Il est primordial de recueillir la parole des personnels soignants et de répondre à leurs préoccupations afin de mieux protéger à l’avenir nos droits fondamentaux et nos vies.

Dans cet esprit, Amnesty International a demandé à des travailleurs et des travailleuses de la santé de 12 pays de partager leurs expériences à ce stade de la pandémie.

Voici, entre autres, ce que nous avons appris :

Le COVID-19 a mis en évidence le manque d’infrastructures essentielles

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré [1] récemment que la pandémie avait « démontré les conséquences d’un sous-investissement chronique dans la santé publique ».

Dans certains pays, en raison du manque d’infrastructures et de l’inadéquation des équipements, les systèmes de santé étaient saturés avant même la pandémie.

Anara*, neurologue dans un hôpital au Kirghizistan, a travaillé dans une unité dédiée aux patients atteints du COVID-19 pendant un mois entre août et septembre. Elle a expliqué à Amnesty International que les conditions « [lui] avaient donné envie de pleurer ».

« Il n’y avait pas toujours assez de lumière, le système électrique tombait en panne et les chirurgiens devaient le réparer. Parfois, il y avait aussi des problèmes de plomberie et il n’y avait que deux plombiers pour tout l’hôpital. Une fois, la vitre d’une fenêtre a été brisée par le vent et nous avons dû la réparer nous-mêmes, au risque de déchirer nos gants [chirurgicaux]. En outre, nous n’avions pas suffisamment de lits équipés pour les soins intensifs, et il arrivait souvent que nous devions placer des patients à même le sol pour les réanimer.

« Il y a beaucoup de choses qui m’angoissent. Tout d’abord, nous manquions d’équipements. Il n’y avait pas de morgue à proprement parler : nous avons dû vider un bâtiment de stockage pour y placer les corps. Imaginez un peu. J’ai été formé dans un hôpital qui disposait du matériel approprié pour manipuler les corps mais ici, nous nous débrouillons avec ce que nous avons. J’aimerais insister sur ce point auprès des autorités : tous les hôpitaux devraient disposer d’une morgue. Il y a d’autres problèmes, aussi : si vous faites un tour, vous verrez qu’il manque des tuiles, que l’hôpital est en ruines. »

« Chaque jour, en venant au travail, je pensais que je voulais simplement que la journée passe sans que personne ne meure. »

Rado* est brancardier dans un hôpital à Madagascar. Depuis le début de la pandémie, il travaille également dans la morgue improvisée de l’hôpital, où il prépare les corps pour les funérailles. Il nous a expliqué :

« Il y a beaucoup de choses qui m’angoissent. Tout d’abord, nous manquions d’équipements. Il n’y avait pas de morgue à proprement parler : nous avons dû vider un bâtiment de stockage pour y placer les corps. Imaginez un peu. J’ai été formé dans un hôpital qui disposait du matériel approprié pour manipuler les corps mais ici, nous nous débrouillons avec ce que nous avons. J’aimerais insister sur ce point auprès des autorités : tous les hôpitaux devraient disposer d’une morgue. Il y a d’autres problèmes, aussi : si vous faites un tour, vous verrez qu’il manque des tuiles, que l’hôpital est en ruines. »

La désinformation peut être source de stigmatisation et d’hostilité

David* est médecin en Papouasie Nouvelle-Guinée. Comme l’a révélé il y a quelque temps [2] Amnesty International, en vertu des lois d’exception adoptées en Papouasie-Nouvelle-Guinée, seuls le commissaire de police et le Premier ministre peuvent publier des informations relatives au COVID-19.

David a expliqué comment la désinformation a contribué à attiser l’hostilité à l’encontre des travailleurs et des travailleuses de la santé :

« Au début circulait une idée fausse selon laquelle le COVID-19 était comme la peste. En mars, dans les hôpitaux, le personnel refusait de prendre en charge les patients par peur. Désormais, les professionnels de la santé utilisent des équipements de protection individuelle (EPI) et il y a une meilleure compréhension.

« J’ai eu connaissance du cas d’une infirmière que sa famille a chassée de chez elle en raison d’un test positif. Ensuite, une fois qu’elle était guérie, personne n’a voulu croire qu’elle n’était plus contaminée. Tout le monde pensait que c’était comme le VIH, qu’elle porterait toujours la maladie. Il existe également une petite minorité de personnes qui sont convaincues que la pandémie n’existe pas. Il est indispensable que nous nous combattions la désinformation dans les médias de grande écoute.

« Les tests font l’objet d’une forme de réticence. J’ai parlé avec deux pilotes qui m’ont confié qu’ils ne se soumettraient pas au test même s’ils présentaient des symptômes de peur de perdre leur emploi. Il existe cette peur, en particulier en milieu rural, de perdre son emploi et ses revenus. »

« J’ai eu connaissance du cas d’une infirmière que sa famille a chassée de chez elle en raison d’un test positif. Ensuite, une fois qu’elle était guérie, personne n’a voulu croire qu’elle n’était plus contaminée. Tout le monde pensait que c’était comme le VIH, qu’elle porterait toujours la maladie. Il existe également une petite minorité de personnes qui sont convaincues que la pandémie n’existe pas. Il est indispensable que nous nous combattions la désinformation dans les médias de grande écoute. »

Hira* est officier de police au Pakistan, où Amnesty International a recensé [3] plusieurs cas de violences à l’encontre de professionnels de la santé. Hira a expliqué :

« Nous avons dû assurer la sécurité dans des hôpitaux qui étaient régulièrement attaqués par des personnes mécontentes dont des proches étaient décédés du COVID-19. Dans le cadre du protocole appliqué pour freiner la propagation de l’épidémie, les hôpitaux ne restituaient pas les corps et il fallait donc monter la garde. Nous devions nous tenir près de patients soupçonnés d’être atteints du COVID-19. La situation était très délicate.

« Nous devions également garder les points d’entrée et de sortie des zones de confinement ciblé où tout passage était interdit. Nous avions placé des draps en guise de séparation mais pour garantir cet isolement, il fallait être sur place. L’opinion publique n’a pas bien réagi. Les gens ont commencé à s’agiter. C’était dur, de devoir gérer cette situation tout en s’inquiétant de l’exposition au virus. Nous travaillions pendant 24 heures, presque sans relais, et parmi nous, un grand nombre sont tombés malades. »

« Nous avons dû assurer la sécurité dans des hôpitaux qui étaient régulièrement attaqués par des personnes mécontentes dont des proches étaient décédés du COVID-19. Dans le cadre du protocole appliqué pour freiner la propagation de l’épidémie, les hôpitaux ne restituaient pas les corps et il fallait donc monter la garde. Nous devions nous tenir près de patients soupçonnés d’être atteints du COVID-19. La situation était très délicate. »

Pour lutter contre la stigmatisation des travailleurs et travailleuses essentiels et du secteur de la santé, les États doivent diffuser des informations précises, fondées sur des faits, au sujet du COVID-19, y compris en ce qui concerne sa propagation et les moyens de la prévenir. Ils doivent également affirmer publiquement leur soutien aux travailleurs et travailleuses de la santé.

Les travailleuses et les travailleurs de la santé ont l’impression que certaines vies valent plus que d’autres

Lors d’entretiens avec Amnesty International, plusieurs professionnels de la santé ont affirmé s’être sentis abandonnés sans protection lors de l’établissement des priorités d’attribution des EPI.

Tshepo* est manipulatrice en radiographie dans un hôpital en Afrique du Sud. Elle a déclaré :

« Certains métiers ont été désignés comme prioritaires pour obtenir des protections appropriées. Au début de la pandémie, les services hospitaliers ont été classés dans les catégories « à faible risque » ou « à haut risque ». Notre service (radiographie) a été classé dans la catégorie des services à faible risque, bien que nous soyons en contact avec des patients atteints du COVID-19. Ainsi, nous avons seulement été équipés d’un masque chirurgical, d’une visière et d’un tablier en plastique par jour. J’ai contracté le COVID-19 en mars.

« Maintenant, nous avons des protections mais c’est démoralisant de penser qu’on n’a pas été protégés dès le début, d’autant que je ne me suis pas encore remise. Le virus a des répercussions sur ma capacité respiratoire et mes sinus et je suis épuisée. »

Hanitra* est intendante dans un hôpital à Madagascar. Elle explique :

« Au début, seuls les médecins ont reçu des EPI. On les a équipés de nouvelles tenues de protection, que nous avons ensuite lavées et réutilisées. Cette mentalité, c’est rabaissant. Nous avons protesté mais pendant longtemps, on nous a ignorés. »

Robert* est préparateur pharmaceutique dans un hôpital en Indonésie. Il a déclaré :

« Certaines mesures n’ont pas de sens. Auparavant, les pharmaciens étaient considérés en tant que personnel médical d’appui mais nous avons été rétrogradés en tant que personnel non médical. Nous nous sentons méprisés.

« Nous aussi, nous avons fait des études, nous avons travaillé dur et nous disposons d’une expertise particulière. Les patients ont besoin de savoir comment prendre leurs médicaments et les médecins ne le comprennent pas vraiment. Nous aussi, nous sommes en contact avec des patients atteints du COVID-19. Un nombre non négligeable de personnes ont contracté la maladie parmi le service de pharmacie. »

Maintes raisons, dont notamment la pénurie avérée au niveau mondial, expliquent pourquoi, partout dans le monde, les professionnels du secteur ont eu des difficultés à obtenir des EPI. L’OMS a publié des orientations relatives à la distribution des EPI [4] : les normes de protection devraient être les mêmes pour les professionnels travaillant à un niveau de risque équivalent.

Les personnels de santé paient le prix des manquements politiques

Rhea* est médecin dans un hôpital sur une île grecque :

La Grèce figure parmi les pays où Amnesty International a constaté [5] les effets négatifs des mesures d’austérité sur les services de santé.

Rhea a expliqué :

« Le système national de santé et son personnel n’ont reçu aucun soutien pendant des années. [Notre île] est confrontée à plusieurs problèmes spécifiques. Elle se trouve à plusieurs heures de trajet du continent et [nous soignons également] des milliers de personnes réfugiées qui comptent sur le système national de santé. Les hôpitaux de province ont du mal à attirer les médecins. Des postes ont parfois été proposés mais les salaires sont tellement bas que rien n’encourage à venir travailler ici.

« En tant que professionnels de la santé, nous connaissons les besoins des lieux où nous travaillons. Dans les hôpitaux grecs, rien n’a été planifié ni prévu en termes d’espace et de personnel supplémentaire afin de prendre en charge le surplus de patients atteints du COVID-19. Par conséquent, notre personnel, déjà fatigué, a dû absorber cette pression supplémentaire.

Comme de nombreux professionnels, Rhea a insisté sur son dévouement par rapport à son métier.

« En tant que professionnels de la santé, nous connaissons les besoins des lieux où nous travaillons. Dans les hôpitaux grecs, rien n’a été planifié ni prévu en termes d’espace et de personnel supplémentaire afin de prendre en charge le surplus de patients atteints du COVID-19. Par conséquent, notre personnel, déjà fatigué, a dû absorber cette pression supplémentaire. »

« Les conditions sont très mauvaises mais je ne m’y arrête pas. Je suis fatiguée et parfois, je suis en colère quand je pense au traitement que nous ont réservé les gouvernements successifs. Mais je suis toujours contente d’aller travailler. »

En Europe, les travailleurs sociaux sont en colère

Parmi les dizaines de travailleurs et travailleuses de la santé que nous avons rencontrés, les travailleurs sociaux figuraient parmi ceux qui ressentaient le plus de colère et de lassitude.

Annalisa* travaille dans une maison de retraite en Italie. L’OMS [6] estime que « les soins de longue durée ont souvent été notoirement négligés dans la région européenne » et qualifie le taux de décès élevé dans les établissements de soins de longue durée de « tragédie humaine effarante ».

Annalisa a déclaré :

« Nous n’avons participé à aucune réunion ou consultation avec notre direction. Nous n’avons jamais reçu d’instructions précises. Lors du pic de l’épidémie, presque tous mes collègues sont tombés malades et près de la moitié des patients sont morts. Je n’avais jamais été confrontée à autant de décès dans ma vie. On en comptait deux ou trois par jour. Je me sentais terriblement impuissante et en colère. Dans notre région, les établissements pour les personnes âgées servaient de barrière pour empêcher que le système de santé ne s’effondre complètement.

« Je suis toujours très inquiète par rapport à la situation actuelle et à l’avenir. Les résidents que nous recevons aujourd’hui sont encore plus fragiles […] Je ne pourrais pas supporter d’être confrontée à autant de morts une deuxième fois. »

« Début mars, nous avons demandé des écouvillons mais nous avons dû attendre fin mai pour en recevoir. Si on avait testé les personnes et on leur avait demandé de rester chez elles jusqu’à l’annonce des résultats, on aurait peut-être sauvé tous les autres. »

« Je suis toujours très inquiète par rapport à la situation actuelle et à l’avenir. Les résidents que nous recevons aujourd’hui sont encore plus fragiles […] Je ne pourrais pas supporter d’être confrontée à autant de morts une deuxième fois. »

Laly* est auxiliaire de vie en France. Elle a expliqué :

« On n’a pas une marchandise en face de nous, on a des humains. On devrait être un service public, comme l’hôpital public, et dépendre du secteur de la santé. Au moment du pic [de la pandémie], certaines collègues sont allées en pharmacie pour demander des masques et on les leur a refusés, parce qu’elles n’étaient pas sur la liste des soignants.

« Je pense que du côté du gouvernement, il y a une méconnaissance de la dimension de soutien psychologique de notre travail. Pendant le confinement, on a dû jouer le rôle de psychologue, d’assistante, même de la famille. Le cœur du métier, c’est d’accompagner la personne du lever au coucher. Il y a des personnes, c’est 24 heures sur 24. Pourtant, c’est un travail précaire, la plupart des personnes sont payées en dessous du salaire minimum. Les pouvoirs publics ne mesurent pas notre colère.

« Nous sommes un secteur malade et nous sommes fatigués ».

Le niveau bas des salaires est démoralisant

Lovasoa* est ambulancier à Madagascar. Il a déclaré :

« Dans les établissements de santé, le niveau de rémunération est extrêmement bas. Il ne nous permet pas de subvenir à nos besoins. Par exemple, c’est difficile d’envoyer les enfants à l’école. La corruption est répandue à Madagascar et je pense que c’est en partie dû au faible niveau des salaires dans certains secteurs. Si les personnes avaient les moyens de payer leur loyer, l’électricité, les frais de scolarité, je pense que Madagascar pourrait se défaire de la corruption. »

Sarah* travaille dans une maison de retraite au Royaume-Uni. Ces établissements ont subi de plein fouet [7] les mesures d’austérité imposées par le gouvernement britannique depuis des années, et les coupes budgétaires se sont poursuivies, même récemment.

Sarah a expliqué :

« Pendant la pandémie, de nombreuses agences ont été appelées en renfort à la maison de retraite. Les directeurs voyaient bien la différence [dans la qualité des soins apportés]. Je ne veux pas dire que les agences font un mauvais travail, c’est juste que le personnel permanent connaît les habitudes de chaque résident. Le personnel des agences est mieux payé. Parfois, ils paient à l’agence le double de ce qu’ils nous paient. Ce n’est pas juste.

« Nous avons décidé de rejoindre un syndicat car nous avions besoin de soutien et nos chefs ne prenaient aucune mesure. Nous méritons d’être traités de manière équitable, digne et respectueuse.

« Pendant la pandémie, de nombreuses agences ont été appelées en renfort à la maison de retraite. Les directeurs voyaient bien la différence [dans la qualité des soins apportés]. Je ne veux pas dire que les agences font un mauvais travail, c’est juste que le personnel permanent connaît les habitudes de chaque résident. Le personnel des agences est mieux payé. Parfois, ils paient à l’agence le double de ce qu’ils nous paient. Ce n’est pas juste. »

« Cela m’attriste de voir que certains collègues pensent ne pas mériter un meilleur salaire et de meilleures conditions. Certaines personnes ont dit que ce n’était pas le moment de demander des augmentations de salaire, mais alors quand est-ce le bon moment ? Nous sommes une extension du NHS (National Health Service – service de santé publique) et nous voulons bénéficier du même traitement que le personnel du NHS, soit un salaire correct et des conditions convenables. »

Quelques points positifs sont ressortis

Ntombezulu* est travailleuse sociale en Eswatini. Elle a déclaré :

« Je n’ai pas peur parce que j’ai été formée. J’ai suivi un atelier où j’ai appris les protocoles de distanciation, la manière correcte de porter un masque, de se laver les mains et de respecter la distanciation physique. Cela m’a aidée à ne pas contracter le virus bien qu’ayant été en contact direct avec deux personnes infectées. »

Tiina* est infirmière en Finlande. Elle a expliqué :

« Le bon côté de cette pandémie, c’est que désormais tout le monde est attentif à l’hygiène dans mon service. Cela permettra de mieux protéger nos patients contre le COVID-19 mais aussi contre d’autres infections. »

Tiina a ajouté :

« Mon employeur nous a versé une prime pour le travail effectué pendant la pandémie, mais ce n’est pas le cas de tous en Finlande. Dans le pays, presque tout le monde pense que les infirmières et les infirmiers sont sous-payés, mais ce problème ne constitue jamais une priorité. »

« Le bon côté de cette pandémie, c’est que désormais tout le monde est attentif à l’hygiène dans mon service. Cela permettra de mieux protéger nos patients contre le COVID-19 mais aussi contre d’autres infections. »

En France, Laly a déclaré :

« Le côté positif, ce serait que cela a changé le lien avec nos bénéficiaires. Parfois, on est leur seul référent alors cela a changé la vision qu’ils avaient de la personne qu’on était. On a eu des remerciements des familles. De ce côté-là, c’était enrichissant et positif. »

Au Kirghizistan, Anara a déclaré :

« Il y a un groupe de jeunes qui sont venus faire un concert pour nous. Je suis reconnaissante de leur courage. D’autres personnes ont accepté de nous aider bénévolement : par exemple, des avocats nous ont donné des conseils pour revendiquer nos droits, sans demander des honoraires au-delà de nos moyens. »

À Madagascar, Rado a indiqué :

« J’ai acquis de nouvelles compétences en faisant un travail que je ne connaissais pas. J’ai aussi rencontré des personnes que je n’aurais pas imaginé connaître un jour : des sénateurs, des députés, des représentants de l’État de haut rang. J’ai beaucoup échangé avec eux parce que c’était moi qui prenais en charge les corps de leurs proches. »

Les travailleuses et les travailleurs de la santé sont le pilier des systèmes de santé. Ils ont été célébrés à juste titre en tant que héros de la pandémie de COVID-19 mais nous ne pouvons pas laisser les gouvernements se reposer sur leurs sacrifices. En tout premier lieu, ce sont des personnes qui disposent de droits humains : il est essentiel pour eux comme pour nous qu’ils soient entendus et que leur bien-être soit préservé. Ils ont le droit de travailler dans des environnements sûrs et dans des conditions de travail convenables et de s’exprimer librement tout en menant à bien leur travail.

Tandis que la vaccination commence à devenir une réalité, tous les travailleurs et les travailleuses de la santé qui prennent des risques pour nous doivent bénéficier d’une protection adaptée et accéder à la vaccination, où qu’ils se trouvent dans le monde. Ainsi, il est indispensable que les gouvernements prennent en compte la protection des travailleurs et des travailleuses de la santé tandis qu’ils élaborent leurs plans de vaccination et qu’ils adoptent une définition des « travailleurs de la santé » englobant toutes les personnes travaillant dans le secteur de la santé et celles impliquées dans la dispense de soins de santé à tout niveau.

* Tous les noms ont été modifiés dans le souci de protéger l’anonymat des personnes

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