La liberté d’expression et l’espace civique, un enjeu primordial pour le climat

La prochaine Conférence des Parties sur le climat (COP) organisée par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCCC) aura lieu du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Cette année encore, il y a lieu de s’inquiéter pour le respect du droit à la liberté d’expression et de rassemblement pacifique.

C’est quoi un espace civique ? C’est un élément constitutif de la démocratie. Selon la définition de l’ONU : « un environnement qui permet à la société civile de jouer un rôle dans la vie politique, économique et sociale. Plus particulièrement, l’espace civique permet à des individus et à des groupes de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques qui affectent leur vie. » Un exemple pratique : organiser une manifestation pacifique et s’y sentir en sécurité sans craindre de répression.

UN ESPACE INDISPENSABLE POUR LES VICTIMES DE LA CRISE CLIMATIQUE

Cet espace figure parmi les seuls endroits où les personnes les plus touchées par la crise climatique peuvent faire entendre leur voix. Les peuples autochtones, les défenseur·e·s de l’environnement et les activistes pour le climat disposent là d’une opportunité unique d’avoir accès à des négociations qui les concernent directement. Il est donc primordial qu’ils et elles puissent s’exprimer librement, sans crainte de surveillance, de harcèlement ou de représailles. Et c’est là que le bât blesse...

Depuis plusieurs années, Amnesty International a rassemblé des informations sur les restrictions des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique auxquelles ont donné lieu les précédents sommets de la COP sur le climat.

MANQUE DE TRANSPARENCE

La CNUCCC et les autorités du pays d’accueil définissent chaque année les modalités de la réunion internationale. Pour la COP28 à Dubaï, Amnesty International a cherché à plusieurs reprises à obtenir l’accord dès le mois d’août 2023, étant donné les vives inquiétudes quant à la liberté d’expression dans un pays aussi répressif que les Émirats arabes unis. Le Secrétariat de la CCNUCC en a finalement fourni une copie en juin 2024.

Cet accord a octroyé une immunité de poursuites à tous les participant·e·s en ce qui concerne leurs paroles ou leurs actes lors de la COP28. Cependant, cette immunité était sapée par l’obligation faite aux participant·e·s de respecter la législation des Émirats arabes unis et de ne pas s’ingérer dans les affaires internes du pays, ce qui aurait pu les exposer à des représailles une fois sorti·e·s du site de l’événement. Amnesty International a aussi constaté sur place un climat de répression et de dissuasion mettant à mal l’organisation d’actions de mobilisation par la société civile.

L’ESPACE CIVIQUE DOIT ÊTRE GARANTI À LA COP29

À l’instar des COP précédentes, Amnesty International a enregistré de graves violations des droits humains dans le pays hôte. Les autorités azerbaïdjanaises ont récemment intensifié leur répression de la dissidence en arrêtant des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des activistes climatiques tels qu’Anar Mammadli. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la sécurité des personnes participant à la COP de cette année. Les participant·e·s doivent pouvoir évaluer les risques encourus en participant à la COP29. C’est pourquoi l’accord conclu entre la CCNUCC et l’Azerbaïdjan doit être rendu public et examiné afin de vérifier qu’il contienne des dispositions garantissant le respect des droits humains tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’espace événementiel.

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