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Sept aîné·e·s sur dix sont victimes de préjugés en raison de leur âge en Belgique francophone. La moitié de ces personnes trouvent que leurs opinions et leurs besoins ne sont pas correctement traduits dans les politiques publiques et un tiers ne sont pas au courant des services existants pour les aider dans leur quotidien.
Ces chiffres, révélateurs de l’ampleur de l’âgisme en Belgique francophone, cette discrimination basée sur l’âge qui touche les personnes âgées, sont tirés du sondage qu’Amnesty International a publié fin 2021. Ils mettent notamment en lumière l’importance que revêt le niveau local dans la réalisation des droits humains de toutes et tous tout au long de la vie.
Avec les élections communales en ligne de mire à la mi-octobre, Amnesty International, par l’action démultipliée de ses groupes locaux sur tout le territoire belge francophone, exhorte les candidat·e·s à ce scrutin à mettre les droits des aîné·e·s au centre de leurs préoccupations et de leurs actions futures.
UN ÂGISME OMNIPRÉSENT
Les droits humains ne s’érodent pas avec le temps qui passe ; ils nous protègent toutes et tous, tout au long de la vie. Et pourtant, les résultats du sondage commandé par Amnesty International le démontrent : les stéréotypes, préjugés et discriminations âgistes envers les aîné·e·s existent partout au sein de notre société. Les personnes âgées ne sont en effet pas vues comme des personnes détentrices de droits et font face à des discriminations massives et invisibilisées, basées sur le simple fait que les individus gagnent en âge.
Du point de vue institutionnel, l’âgisme prend la forme de politiques publiques et de pratiques qui pénalisent systématiquement et injustement les individus en raison de leur âge. Et le niveau de pouvoir et de décision communal est loin d’être épargné.
UN ENJEU MAJEUR AU NIVEAU LOCAL
Les autorités fédérales et régionales exercent d’importantes compétences qui ont un effet direct sur les conditions de vie des aîné·e·s. C’est tout aussi vrai au niveau local où les compétences des communes sont étendues et des marges de manœuvre non négligeables existent pour améliorer de manière concrète la vie de toutes et tous tout au long de la vie.
Cependant, la protection des droits humains des aîné·e·s est souvent limitée, voire inexistante, et ce, à tous les niveaux de pouvoir. Et pourtant, les communes peuvent, par des actions parfois très simples, adopter des mesures qui ont des effets considérables sur les droits des personnes. Par exemple, donner accès à une information adéquate et de qualité sur les droits des aîné·e·s dans la commune ; recueillir systématiquement l’avis des personnes concernées pour élaborer les politiques publiques ; garantir une meilleure inclusion sociale des aîné·es, en promouvant l’intergénérationnel et la lutte contre la pauvreté, l’isolement et l’âgisme ; permettre à toutes et tous la jouissance d’un habitat ou de transports publics inclusifs, abordables et adaptés aux besoins des aîné·e·s. Autant d’idées et de mesures concrètes essentielles pour bâtir les communes wallonnes et bruxelloises de demain où il fera bon vieillir.
Il incombe donc aux pouvoirs publics communaux de veiller à offrir aux aîné·e·s l’environnement le plus propice à l’exercice de leurs droits, en mettant fin à l’âgisme et en adoptant des politiques publiques qui protègent réellement ces droits.