Journée mondiale des réfugiés

Il y a trop de plastique dans la mer.

Il y a quelques mois, il suffisait d’allumer sa radio ou sa télévision, de parcourir des sites d’actualité ou d’ouvrir un journal pour tomber sur un article, un post ou un reportage faisant état de la mort de centaines de migrant·e·s dans leur tentative désespérée de rejoindre l’Europe au départ de l’Afrique du Nord.

Aujourd’hui, ce genre d’information semble s’être raréfiée. Nous pourrions nous en réjouir si cela signifiait la fin des morts en mer, mais, malheureusement, ce serait aller un peu vite et ignorer de larges pans de réalité.

S’il est vrai que le nombre de personnes mortes en tentant la traversée de la Méditerranée a sensiblement baissé ces derniers mois — plus de 500 depuis le début de cette année contre plus de 5 000 personnes en 2016, cette entreprise reste globalement très meurtrière, avec près de 20 000 décès depuis 2014.

Un seul choix : noyade ou torture

Pour enrayer ces mouvements migratoires en Méditerranée centrale et empêcher les arrivées en Europe, les États membres de l’Union européenne (UE) ont pris le parti de sous-traiter le contrôle des frontières, notamment aux garde-côtes libyens, à qui ils fournissent du matériel, un soutien technique et de l’expertise. Tout en étant parfaitement conscients des atrocités que subissent les migrant·e·s dans ce pays : détentions arbitraires systématiques, actes de torture, extorsions, violences sexuelles...

Cette situation, associée à l’absence d’un mécanisme répartissant de manière obligatoire ale traitement des demandes d’asile, est à l’origine de ce drame malheureusement familier : des hommes, des femmes et des enfants condamné·e·s à dériver en mer.

Condamnation d’autant plus cruelle que les ONG organisant des opérations de sauvetage voient leur travail constamment entravé par des opérations de diffamation, des manoeuvres d’intimidation, voire des actions en justice

Ainsi donc, ces personnes en situation de grande détresse sont face à un horrible et unique choix : le risque de mourir noyé·e·s ou la torture en Libye.

D’autres solutions existent

Le cynisme des politiques migratoires européennes ne se limite pas à la Méditerranée. Rappelons ainsi l’accord UE-Turquie, prôné par la Belgique comme un exemple à suivre, bloquant des milliers de réfugié·e·s sur les îles grecques dans des conditions épouvantables. Ou les renvois vers l’Afghanistan, pays où aucune zone ne peut être considérée comme sûre, ou encore la violation de la Convention européenne des droits de l’homme par les autorités belges lorsqu’elles ont collaboré avec les services secrets soudanais et renvoyé des ressortissants de ce pays chez eux sans prendre les précautions nécessaires.

Pourtant, des solutions humaines et respectueuses des droits fondamentaux existent, comme la juste répartition des réfugié·e·s entre les États, des garanties visant à protéger les droits humains dans les accords de coopération ou dans les politiques de retour, des alternatives à la détention, etc.

Signez notre pétition pour engager la Belgique à faire davantage le choix d’une gestion plus humaine de la migration : http://www.amnesty.be/stopwastinglife

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