Coups de projecteur — Kirghizistan et Egypte

Kirghizistan : après les violences, une vague de répression contre les défenseurs des droits humains

Au Kirghizistan, les défenseurs des droits humains sont exposés à des persécutions, car les autorités tentent de réduire au silence ceux qui ont été témoins des nombreux incendies, pillages et attaques violentes perpétrés en juin 2010 dans des zones majoritairement ouzbèkes du sud du pays.
Les autorités ne seraient pas intervenues pour empêcher les violences et pourraient même être impliquées dans des atteintes aux droits humains. Elles s’en prennent maintenant aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et à d’autres figures de la société civile qui s’efforcent de recueillir des informations sur les événements et leurs conséquences. Des centaines d’Ouzbeks accusés d’avoir organisé ou commis des violences ont été arrêtés. Selon certaines informations, il y a eu de nombreux cas de torture et d’autres mauvais traitements en détention. Des détenus n’ont pu recevoir des soins médicaux et n’ont pas la possibilité d’entrer en contact avec leur avocat ou leurs proches.
Le défenseur des droits humains Azimjan Askarov (photo à droite) a été déclaré coupable de participation au meurtre d’un policier. Il a été violemment battu en détention. Les autorités s’en sont prises à lui parce qu’il avait collecté des informations sur des homicides et des incendies volontaires visant pour l’essentiel des habitations ouzbèkes. Le 15 septembre 2010, il a été condamné à la détention à perpétuité à l’issue d’un procès d’une flagrante iniquité. Ses biens ont été confisqués.
Amnesty International considère Azimjan Askarov comme un prisonnier d’opinion.
Des défenseurs des droits humains et des avocats qui suivent ces affaires ont subi les agressions physiques et verbales de particuliers. Parfois, des policiers et des agents de l’appareil judiciaire, présents lors de ces violences, n’ont rien fait ou ne sont pas intervenus de manière efficace pour y mettre un terme.

Agissez

Veuillez demander aux autorités de libérer sans condition Azimjan Askarov, dans les plus brefs délais, et de faire en sorte que les défenseurs des droits humains et les avocats puissent mener leurs activités légitimes sans entrave et sans crainte d’être harcelés, appréhendés ou soumis à des violences.

Envoyez vos appels à la présidente de la République :

President
Roza Otunbaeva
Dom Pravitelstva
Bishkek 720003, Kirghizistan
Fax : +996 312 62 50 12
Courriel : admin@kyrgyz-el.kg

Egypte : détenu sans inculpation

Depuis 15 ans, Mohamed El Sharkawi (voir photo) est en détention administrative en Égypte. « Le régime que je subis est pire que celui des condamnés de droit commun », proteste-t-il. Comme lui, des milliers de personnes sont incarcérées depuis des années en Égypte sans avoir été ni inculpées, ni jugées et, bien souvent, alors qu’une juridiction a ordonné leur libération. Dans de nombreux cas, cette situation persiste depuis plusieurs décennies.
En vertu de la Loi relative à l’état d’urgence, rétablie il y a 29 ans, toute personne simplement soupçonnée de menacer l’ordre public et la sécurité peut être placée en détention administrative – sans inculpation ni jugement – sur ordre du ministre de l’Intérieur.
Cette pratique a nui considérablement au bon fonctionnement de la justice en Égypte. Elle permet d’étouffer toute critique à l’égard des autorités et de museler les dissidents politiques. Elle est également utilisée contre des personnes soupçonnées d’infractions de droit commun, dans le but de contourner la justice pénale.
Le temps est venu d’agir pour mettre définitivement fin à ce système.

Agissez

Demandez au président égyptien de lever l’état d’urgence et d’abolir la détention administrative. Engagez le ministre de l’Intérieur à relâcher les prisonniers d’opinion, ainsi que les détenus administratifs dont la libération a été ordonnée par un tribunal, et à veiller à ce que les autres soient inculpés et jugés équitablement dans les meilleurs délais.

President Muhammad Hosni Mubarak
‘Abedine Palace
Cairo, Égypte
Fax : +20 22 390 1998/795 8016

Habib Ibrahim El Adly
Minister of the Interior
Ministry of the Interior
Cairo, Égypte
Fax : +20 22 796 0682

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