Défenseur-e-s des droits humains CONTRE VENTS ET MARÉES, DÉFENDRE L’ENVIRONNEMENT

Les conséquences du réchauffement climatique sont dramatiques…tout comme l’est la situation des personnes qui tentent de l’endiguer.
Dans certaines régions du monde, parce qu’ils·elles militent pour la préservation de l’environnement, des hommes et des femmes courageux·ses s’exposent au harcèlement, à l’intimidation, aux persécutions, voire à la mort. Amnesty appelle les gouvernements à tout mettre en place pour les protéger.

Les droits humains sont menacés par le réchauffement climatique. À commencer par le droit à la vie. Pour ne citer que cet exemple, au Pakistan, la canicule de 2015 a fait 1200 victimes et les inondations de 2010 en ont fait 1600. Mais outre celle des populations, c’est aussi la vie des défenseur·e·s de l’environnement qui est menacée.

L’organisation Global witness, dans son rapport de 2018, présente des statistiques effrayantes : dans le monde, 160 militant·e·s de l’environnement ont été tué·e·s l’année dernière, soit plus de trois chaque semaine. Des centaines d’autres personnes sont victimes de menaces, de harcèlement, d’intimidations et d’attaques pour les dissuader de mener à bien leur travail. Les membres des communautés autochtones sont particulièrement à risque. Nombreux sont ceux qui subissent la vengeance des industries et des autorités contre lesquelles ils se battent, qui participent à l’expropriation des habitants originels des territoires et à la dégradation des écosystèmes. Par ailleurs, plus de la moitié des assassinats ont eu lieu en Amérique latine, le continent le plus dangereux pour les militant·e·s écologistes.

Les journalistes sont eux aussi victimes de pressions. Le Committee to protect journalists estime que le champ d’investigation environnemental est le plus dangereux après le reportage de guerre. L’organisation a mis en lumière les meurtres de 16 journalistes ces 10 dernières années et les pressions subies par des reporters qui travaillaient sur l’épuisement des ressources et la pollution engendrés par des activités industrielles.

Ces femmes et ces hommes qui se battent au quotidien pour la préservation de l’environnement, et pour mettre en lumière la responsabilité des acteurs qui le détruisent, sont trop souvent abandonné·e·s par les gouvernements. Malgré les risques avérés, ces derniers faillissent dans leur mission de protection à leur égard.

Entre manque de protection et impunité

Amnesty International multiplie les appels à une meilleure protection des défenseur·e·s de l’environnement et à la lutte contre l’impunité qui entoure les attaques les visant. De nombreux cas ont déjà fait l’objet de campagnes spécifiques, comme notamment celui de Clovis Razafimalala à Madagascar, qui a passé près d’un an en prison pour avoir dénoncé le trafic illicite de de bois, ou encore Pavitri Manjhi en Inde, qui se bat contre l’implantation de centrales électriques sur les terres de la communauté indigène adivasi.
Les choses bougent un peu en Amérique latine. La récente campagne en faveur de Samir Flores Soberanes, membre d’une association mexicaine de protection de l’environnement assassiné le 20 février 2019, a permis l’ouverture d’une enquête sur sa mort, prenant en compte son engagement comme motif probable du crime. Par ailleurs, plusieurs membres de son association bénéficient désormais de mesures de protection de la part des autorités.

Par ailleurs, a vu le jour en 2018 l’accord d’Escazú, premier traité régional consacré à l’environnement. Il impose des obligations spécifiques visant à protéger les défenseur·e·s de l’environnement, mais les 16 pays signataires doivent maintenant le ratifier rapidement et prendre des mesures concrètes pour que le traité soit à la hauteur de ses ambitieux idéaux.

Votre action a du pouvoir !

Envie d’agir ? Soutenez les femmes d’Amazonie qui luttent contre les entreprises extractives et pour la préservation de leurs terres en signant cette pétition : www.amnesty.be/defenseuresamzonie

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