Brésil - L’élevage illégal de Bétail : un fléau pour l’Amazonie

Sévissant dans des zones protégées de l’Amazonie brésilienne, l’élevage illégal de bétail, outre son impact écologique désastreux, donne lieu à des saisies de terres, à des violences visant les peuples indigènes et les habitants traditionnels des réserves.

Avec quelque 214 millions de têtes de bétail et une industrie bovine qui pèse 124 milliards de dollars des États-Unis, le Brésil est le premier exportateur mondial de viande bovine. Ce secteur s’est particulièrement développé en Amazonie, où cette expansion détruit parfois de vastes portions de forêt vierge dans des territoires indigènes et dans des réserves.

Au total, 63 % des zones déforestées entre 1988 et 2014 ont été transformées en pâturages pour le bétail, et elles représentent cinq fois la superficie du Portugal. Selon les chiffres du gouvernement, les territoires indigènes en Amazonie ont été amputés de 497 km2 de forêt vierge entre août 2018 et juillet 2019, ce qui représente une augmentation de 91 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Les populations autochtones menacées

Dans la forêt amazonienne brésilienne, les territoires traditionnels des populations indigènes, pourtant protégés par la législation du pays, sont la cible de saisies et destructions illégales destinées à l’élevage intensif du bétail. Ces saisies illégales de terres se doublent souvent de menaces, d’actes d’intimidation et de violences envers celles et ceux qui oseraient s’y opposer.

Ces saisies de terres portent atteinte aux droits des peuples autochtones, mais aussi à leurs territoires, leur mode de vie et leurs moyens de subsistance. La forêt amazonienne représente non seulement la préservation de leurs traditions, mais aussi leur habitat, leur alimentation et leurs ressources. Certaines zones de leurs territoires sont désormais occupées par les éleveurs de bétail et ces privations violent leurs droits les plus élémentaires.

Des entreprises complices

Les entreprises et multinationales de transformation de viande, au Brésil, font appel à des fournisseurs directs, mais aussi indirects. Les animaux ont alors été préalablement élevés et il arrive que le bétail provienne d’exploitations illégales, situées dans des zones protégées. Amnesty International, en collaboration avec l’ONG Repórter Brasil, a examiné des documents officiels prouvant que la multinationale brésilienne JBS a fait appel à plusieurs reprises, en 2019, à des fournisseurs gérant des exploitations illégales dans des zones protégées, notamment dans la réserve de Rio Jacy-Paraná et sur le territoire indigène des Uru-Eu-Wau-Wau.

Ainsi, JBS se rend complice de graves violations des droits des peuples autochtones vivant dans ces zones. Avec du bétail élevé illégalement qui se retrouve dans sa chaîne d’approvisionnement, JBS se défait de sa responsabilité sociale en tant qu’entreprise.

Un système de contrôle est nécessaire

Alors que la déforestation en Amazonie est à son plus haut niveau depuis 10 ans, il revient à présent à JBS et aux autres entreprises de transformation de viande au Brésil de respecter leurs obligations découlant des Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

Dans un contexte de crise climatique, Amnesty International appelle ces entreprises à prendre les mesures nécessaires afin de garantir que leurs fournisseurs directs et indirects ne contribuent pas à la destruction de l’environnement, et aux atteintes aux droits fondamentaux des peuples indigènes et des habitants traditionnels de l’Amazonie.

Signez notre pétition adressée à JBS pour la mise en place d’un système de contrôle efficace : amnesty.be/JBS-Amazonie

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