HONG KONG « TOUT A BASCULÉ DU JOUR AU LENDEMAIN »

Le 30 juin 2021 a marqué le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi relative à la sécurité nationale de Hong Kong. Il y a un an, Amnesty International avait déjà lancé l’alerte concernant les menaces que faisait peser ce texte de loi sur les droits humains, notamment via Le Fil, dans les pages duquel s’exprimait Philippe Givron, coordinateur Chine pour la section belge francophone d’Amnesty International. Un an plus tard, nous avons à nouveau fait appel à lui pour faire le point sur la situation.

Agissez pour que cette loi soit amendée

un an après la promulgation de la loi relative à la sécurité nationale, peut-on dire que les craintes d’Amnesty étaient justifiées ?

Il y a un an, Amnesty mettait déjà en évidence le côté extrêmement large et fl ou de cette loi, et c’est le premier gros problème qu’elle pose. D’emblée, il a été très diffi cile pour les Hongkongais·e·s de déterminer ce qui était permis et ce qui ne l’était pas. Tout cela a directement créé un sentiment d’autocensure et de peur. Le deuxième problème, c’est que cette loi s’impose au-dessus du système judiciaire en vigueur à Hong Kong. Tout ce qui est étiqueté « acte contraire à la loi relative à la sécurité nationale » met en branle un nouveau système balayant les garanties valables pour les autres actes délictueux. Dès que cette loi a été promulguée, tout a donc basculé du jour au lendemain.

Peut-on parler d’une crise des droits humains à Hong Kong ?

On peut en effet parler d’une crise extrêmement grave. La loi relative à la sécurité nationale a été utilisée pour restreindre la plus grande partie des droits civils et politiques. En ce qui concerne les premiers, les droits de réunion pacifi que, à la liberté d’expression, à la liberté d’association et à un procès équitable se sont vus drastiquement restreints, clairement en deçà des normes internationales. Quant aux droits politiques, ils ont complètement disparu. La promulgation de la loi relative à la sécurité nationale a rapidement été suivie d’une autre loi réformant complètement le système électoral. Dorénavant, les candidat·e·s pour un siège au Legislative Council, l’organe directeur de Hong Kong, sont pré-choisi·e·s et pré-validé·e·s par le pouvoir local et Pékin.

Quelles sont les personnes les plus durement touchées par cette loi ?

Une grande variété de catégories de personnes subissent les effets de cette loi. Pour commencer, les partis ou structures politiques contestataires, qui ont été dissous ou qui se sont dissous eux-mêmes, sachant que la prison les attendait et que leurs membres allaient se retrouver en danger. Ensuite, les médias. Des journalistes ont été renvoyé·e·s parce que les nouvelles qu’il·elle·s donnaient n’étaient pas assez « positives ». Mais, surtout, en juin, le grand journal indépend Apple Daily a dû fermer et ses dirigeants ont été arrêtés. Une autre cible importante est le système éducatif, dans la mesure où une partie substantielle des contestataires étaient des étudiant·e·s. Il y a eu une remise sous contrôle et un tour de vis qui a consisté notamment à licencier certain·e·s professeur·e·s et à interdire toutes sortes d’expressions politiques sur les campus. Quatrièmement, les organisations non gouvernementales, qui sont maintenant beaucoup plus contrôlées. Enfi n, les syndicats indépendants et les associations professionnelles d’avocat·e·s, qui étaient monté·e·s au créneau dans le cadre de la contestation.

Quels sont les moyens d’action utilisés et envisagés par Amnesty International pour contrer cette vague répressive ?

Amnesty continue d’invoquer le droit international et de s’adresser aux autorités de Hong Kong puisque, pour Amnesty, ce sont toujours elles qui sont les premières responsables, même si l’on sait qu’elles sont inféodées à Pékin. Via des pétitions et des actions urgentes, nous continuons à demander la libération des personnes inquiétées par la justice pour avoir fait usage de leur droit à la liberté d’expression ou un procès équitable.

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