Édito

C’était imprévu. le débat sur les Roms, que l’on entend aux quatre coins de Europe, a pris une tournure malsaine. bien sûr, en lançant nos actions en faveur de cette minorité, nous espérions attirer l’attention sur les violations dont ils sont victimes jour après jour. mais les autorités françaises, certain parlementaire belge, ont adopté ces derniers temps un ton et des arguments que l’on croyait révolus. sans regarder le moins du monde aux causes des phénomènes (en Slovaquie, il est difficile d’inscrire votre enfant ailleurs que dans l’enseignement spécial si vous êtes rom), des gouvernements européens organisent (ré-organisent, serait-on tenté de dire) des convois de renvoi vers des pays Europe centrale, tout en sachant pertinemment bien que ces personnes pourront revenir quand elles le souhaitent en France. tout cela à l’heure de Europe unie... un peu comme si la Belgique décidait de renvoyer un français dans son pays...

Mais il est bien évident que toute cette agitation n’a rien à voir avec les prétendus problèmes qu’elle est censé régler. en attendant, les victimes sont encore une fois les plus faibles, les plus jeunes, ces enfants qui, décidément, n’auront pas droit à une éducation convenable.

L’Europe a encore un bon bout de chemin à faire.

Philippe Hensmans, directeur d’AIBF

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