Éditorial Par Philippe Hensmans

Je n’aime pas les anniversaires (en tous cas les miens).

Lorsqu’il s’agit de traités ou d’organisations, ils sont ce qu’on appelle chez les journalistes des « marronniers », ces évènements que l’on se rejette l’un l’autre dans les rédactions. C’est entendu, il faut en parler. Mais sous quel angle ? Comment rendre la « couverture » du sujet attrayante ?

Et pourtant, j’aime mes ami·e·s, bien entendu.

Et il en va de même avec des œuvres maîtresses comme la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Nous nous sommes posé la question : faut-il encore la célébrer ? Pourquoi faut-il encore en parler ? Est-ce que cela vaut la peine ?
Pour savoir, nous sommes allés à la rencontre de nos concitoyens. Un sondage nous a rapprochés d’eux, en soulevant en même temps de grosses inquiétudes.

Car, comment célébrer ce que l’on ne connaît pas ?

C’est en effet le résultat le plus inquiétant de notre sondage : la majorité des Belges ne connaissent pas la Déclaration, et encore moins les jeunes. Comment s’attendre alors à ce qu’ils en défendent les valeurs, même s’ils sont défendus par elle ?

Nous avons du travail. Il faut tout reprendre (presque) à zéro. Faire en sorte que nos concitoyens ne rejettent pas un texte fondamental, parce qu’il est associé à une institution (les Nations unies) qu’ils estiment incompétente, voire contre-productive. Les amener à comprendre que les valeurs ne sont pas l’organisation. Que ces droits sont ceux dont ils aimeraient vraiment bénéficier. Et que l’avenir de leurs enfants et de leurs voisins devrait reposer sur ces droits. C’est à ce prix que l’avenir sera sinon radieux, du moins meilleur.

Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas à la fête. Il va y avoir du boulot.

La première étape, c’est d’abord d’offrir la possibilité pour chaque Belge de prendre connaissance de la DUDH. C’est ce que nous allons faire en la distribuant dans toutes
les boîtes aux lettres de Bruxelles et de Wallonie (et donc chez vous !) la semaine précédant le 10 décembre, Journée internationale des droits humains.

Mais après, il va falloir travailler en profondeur, notamment dans les écoles, mais aussi dans tous les foyers…

Et c’est là, une fois encore, que nous allons avoir besoin de votre aide. Comment ? Là aussi vous allez nous aider à innover. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des idées !

En attendant, deux bonnes nouvelles quand même : nos concitoyens, dans notre sondage, estiment pour les ¾ que les droits humains sont importants. Ouf… L’autre information qui nous a fait plaisir : Taner, le président de la section turque a finalement été libéré ! Non pas que les charges aient toutes été abandonnées contre lui (on a encore du boulot), mais au moins il a pu retrouver sa famille et ses amis. Merci pour vos signatures : ça marche !

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