Israël coupable d’apartheid Envers les palestiniens

carte 4. Israël coupable d'apartheid Envers les palestiniens

Fruit de recherches menées durant plus de quatre années, le rapport d’Amnesty International présentant en détail le système d’oppression et de domination qu’Israël inflige au peuple palestinien a fait grand bruit. Et pour cause : ce système est qualifié d’apartheid, un crime au regard du droit international.

Le rapport d’Amnesty n’était pas encore sorti que, déjà, certains esprits s’échauffaient. Ainsi, la veille de sa publication, le ministre des Affaires étrangères israélien a demandé publiquement à l’organisation qu’il soit « retiré »…

Sur près de 200 pages, ce rapport montre en effet comment les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les transferts forcés, les restrictions draconiennes des déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestinien·ne·s sont constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid.

Ce système est par ailleurs perpétué par des violations qui, d’après les conclusions d’Amnesty International, constituent le crime contre l’humanité d’apartheid.

LES JUIFS ISRAÉLIENS PRIVILÉGIÉS

Bien que cela aille de soi, il est important de préciser qu’Amnesty ne conteste pas la volonté d’Israël d’être une terre d’accueil pour les juif·ve·s, de même qu’elle n’estime pas que la qualification d’« État juif » indique l’intention d’opprimer et de dominer. Toutefois, le rapport montre que les gouvernements israéliens successifs ont imposé des mesures pour contrôler et réduire la présence de la population palestinienne, ainsi que son accès aux terres en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

De façon générale, on peut dire que, actuellement, tous les territoires sous le contrôle d’Israël restent administrés dans le but de favoriser les juif·ve·s israélien·ne·s aux dépens de la population palestinienne. Le traitement des Palestinien·ne·s par Israël répond au même objectif : privilégier les juif·ve·s israélien·ne·s dans la répartition des terres et ressources, et minimiser la présence de la population palestinienne et son accès aux terres.

DE NOMBREUSES DISCRIMINATIONS

Les citoyen·ne·s palestinien·ne·s d’Israël sont confronté·e·s à de nombreuses formes de discrimination institutionnalisée. Les politiques israéliennes relatives à l’aménagement du territoire et à la construction sont particulièrement représentatives de cette situation.

Dans le Néguev/Naqab, trente-cinq villages bédouins sont par exemple « non reconnus » par Israël, c’est-à-dire qu’ils sont coupés des réseaux d’eau et d’électricité, subissant par ailleurs régulièrement des démolitions. Comme ces villages n’ont aucune existence officielle, leurs habitant·e·s subissent également des restrictions en matière de participation politique, ainsi qu’une privation d’accès aux soins et à la scolarisation.

DÉPOSSESSION ET RESTRICTION DES DÉPLACEMENTS

Cette dépossession et le déplacement des Palestinien·ne·s hors de chez eux·elles constituent un pilier central du système d’apartheid israélien. Depuis sa création, l’État israélien a mis en oeuvre à grande échelle des saisies foncières cruelles contre la population palestinienne, et continue d’imposer un grand nombre de lois et politiques pour l’enfermer dans de petites enclaves.

Par ailleurs, depuis le milieu des années 1990, les autorités israéliennes ont imposé des limites de plus en strictes aux déplacements de la population palestinienne dans les TPO. Ainsi, une clôture de 700 km, qu’Israël continue de prolonger, a isolé les communautés palestiniennes à l’intérieur de « zones militaires », et les Palestinien·ne·s doivent obtenir plusieurs autorisations spéciales pour entrer ou sortir de chez eux. Et dans la bande de Gaza, ce sont plus de deux millions de Palestinien·ne·s qui subissent un blocus, lequel a provoqué une crise humanitaire.

TOUT UN SYSTÈME À DÉMANTELER

Si certaines politiques d’Israël ont été conçues pour répondre à des préoccupations légitimes en matière de sécurité, elles ont été mises en oeuvre de manière extrêmement disproportionnée et discriminatoire. Alors que d’autres politiques découlent clairement de la volonté d’opprimer et de dominer…

Des changements drastiques sont absolument nécessaires, de la part d’Israël, mais aussi de la communauté internationale. Ce système d’apartheid doit être démantelé et les Palestinien·ne·s doivent se voir accorder l’égalité des droits et la dignité. Tant que ce ne sera pas le cas, la paix et la sécurité resteront hors de portée dans cette région du monde.

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