HAMID BABAEI, SIX ANNÉES DE MOBILISATION ET UNE LIBÉRATION Interview

Le 6 août dernier, une merveilleuse nouvelle nous est arrivée d’Iran : la libération d’Hamid Babaei, le doctorant de l’Université de Liège que vous avez tant soutenu.

Doctorant à l’Université de Liège, Hamid Babaei a été condamné le 21 décembre 2013 à six ans d’emprisonnement pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles », notamment la Belgique. Il a en réalité refusé d’espionner d’autres étudiants iraniens en Belgique pour le compte du ministère du Renseignement.

Très rapidement, nous nous sommes mobilisé·e·s pour le soutenir et obtenir sa libération. Et pour cela, nous avons pu compter sur vous. C’est le moins que l’on puisse dire. Grâce à nos groupes locaux ; à nos membres et sympathisants ; aux universités belges francophones ; aux écoles wallonnes et bruxelloises ; aux autorités de plusieurs villes et communes ; etc. :

• des dizaines de milliers de signatures, de lettres et de cartes de soutien ont été récoltées à Bruxelles et en Wallonie (Hamid a été l’un des cas mis en avant dans le cadre du Marathon des lettres en 2016) ;

• de nombreuses activités ont été organisées pour mettre en avant le cas d’Hamid et de Cobra, son épouse (condamnée à 6 mois de prison avec sursis pour avoir fait campagne pacifiquement en faveur de sa libération). Parmi ces celles-ci : célébration du Norouz (Nouvel An iranien, marches aux flambeaux, spots radio, lâchers de ballons, collectes de messages de solidarité et de dessins dans les écoles, etc.

• Hamid a été officiellement soutenu par plusieurs villes et communes wallonnes et bruxelloises (Bruxelles-ville, Schaerbeek, Uccle, Ottignies–Louvain-la-Neuve, Liège, Chimay, Vielsalm, Koekelberg, Ganshoren) ;

• Deux lettres ont été envoyées aux Ayatollahs Ali Khamenei, Guide Suprême, et Sadegh Larijani, Responsable du pouvoir judiciaire. L’une signée par les bourgmestres des villes ayant « adopté » Hamid, l’autre par tous les recteurs des universités francophones de Belgique.

« JE N’AI PAS EU L’IMPRESSION D’ÊTRE UN PRISONNIER » Hamid Babei

À l’approche du 10 décembre et du Marathon des lettres — dont il a été l’un des cas, nous avons pu le contacter par téléphone et lui poser quelques questions.

Comment vas-tu, Hamid ?
Je vais très bien et j’essaie de récupérer un bon état de santé. C’est difficile de s’adapter à la vie en dehors de la prison, mais, grâce à mon épouse, ma famille et tout le soutien que je reçois, je peux retrouver cette vie. Je suis content d’être libre.

Quel message veux-tu faire passer aux personnes qui se sont mobilisées pour toi ?
Je suis profondément reconnaissant envers elles. Elles ont passé beaucoup de temps à me soutenir. Les moments que j’ai vécus en tant que prisonnier étaient difficiles, mais sachant qu’il y avait toute cette mobilisation pour moi, la vie en détention a été plus facile. Je peux même affirmer sérieusement que je n’ai pas eu l’impression d’être un prisonnier. Quand je me sentais seul, je sentais un souffle de courage qui arrivait vers moi. J’ai consacré beaucoup d’années à mon doctorat et mon épouse aussi. J’avais le sentiment que tout ce temps était perdu ; ça a été difficile moralement, mais j’ai beaucoup été encouragé.

Comment envisages-tu l’avenir maintenant que tu es sorti de prison ?
Mon but principal est de reprendre mes études, mais ce n’est pas encore possible pour l’instant.

Que pouvons-nous encore faire pour t’aider ?
Vous avez fait tout ce qui était possible pour m’aider, tout ! Je vous remercie de tout coeur. Nos universités nous soutiennent toujours, Cobra et moi, et vous aussi. Nous sommes heureux de savoir que nous avons des amis qui nous soutiennent en Belgique.

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