« Mieux vaut allumer une lumière que de maudire l’obscurité ». Cette maxime chinoise qui inspire l’action d’Amnesty depuis plus d’un demi-siècle se matérialise dans la célèbre bougie entourée de fil barbelé, un symbole qui cette année prend un sens particulier. À l’heure où nous célébrons le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), les droits qu’elle contient n’ont jamais été aussi menacés, subissant des attaques toujours plus nombreuses et plus virulentes, notamment de dirigeants politiques dont le rôle devrait justement être de les protéger.
Mais nous ne laissons pas faire. Forts de votre soutien, nous luttons chaque jour pour que ces droits qui constituent l’essence de la DUDH soient respectés. Dans le monde entier et « devant notre porte », comme lorsque nous nous présentons devant l’Élysette les bras chargés de 50 000 signatures pour rappeler au Ministreprésident de la Région wallonne qu’en continuant de transférer des armes à l’Arabie saoudite il ne respecte ni le Traité sur le Commerce des Armes, ni la Position commune du Conseil de l’UE, ni le droit wallon.
C’est également en tant que défenseurs de ces droits consacrés il y a 70 ans que nous dénonçons la politique migratoire menée par l’Union européenne et le gouvernement belge, qui, au prétexte de fermeté, choisit l’inhumanité en foulant aux pieds les droits de personnes qui ont fui la guerre ou la misère, allant jusqu’à maintenir en détention des enfants qui ont pour seul tort d’être né de parents migrants.
Pour bien défendre les droits humains, encore faut-il les connaître. Comme nous l’a révélé un sondage que nous avons commandité cet été, ce n’est pas le cas de la majorité de la population belge francophone. Plus inquiétant encore, cette méconnaissance concerne surtout les jeunes. Face à ce constat, nous avons pris le parti de l’action et avons lancé une grande campagne de sensibilisation et d’éducation visant à recréer le lien perdu entre la DUDH et les citoyens. Elle connaîtra son momentphare à l’approche du 10 décembre, lorsque quelque 2 000 000 de foyers à Bruxelles et en Wallonie recevront dans leurs boîtes aux lettres une version simplifiée de la Déclaration.
En définitive, les droits humains n’ont la force que nous voulons leur donner. Pour qu’ils puissent donner leur pleine mesure et être les puissants anticorps contre la barbarie, l’arbitraire et l’inhumanité que leurs concepteurs ont voulu qu’ils soient, ils ont besoin de notre engagement, de notre énergie à tous, au quotidien. Cela passe notamment par des gestes qui, s’ils peuvent paraître anodins, ont un retentissement énorme quand ils se multiplient, s’additionnent et convergent. Comme l’achat d’une bougie Amnesty, qui permet à notre organisation de poursuivre sa mission en toute indépendance, la signature d’une pétition... ou la rédaction d’une lettre en faveur d’une personne dont les droits sont bafoués.
Ce 10 décembre, dans le cadre du Marathon des lettres, vous pourrez ainsi renouer avec ce geste qui est au coeur de l’action d’Amnesty depuis plus d’un demi-siècle. Dans une quarantaine de villes et de communes wallonnes et bruxelloises, vous serez chaleureusement accueillis par nos militant·e·s, qui vous remettront de puissants outils de changement qui n’ont pas fini de faire leurs preuves : des stylos et des feuilles de papier. Ainsi pourvu·e·s, vous agirez directement pour des femmes qui se sont dressées contre l’injustice et qui, en retour, subissent harcèlement, discrimination, violences, emprisonnement...
De cette façon, vous ferez à la Déclaration universelle des droits de l’homme un magnifique cadeau : un acte concret pour sa pérennité et celle des droits humains. Un don que nous faisons aux milliards d’hommes, de femmes et d’enfants qu’elle ambitionne de protéger… À nous-mêmes, en définitive.
TOUTES LES INFORMATIONS PRATIQUES POUR PARTICIPER AU MARATHON DES LETTRES : amnesty.be/marathon2018