MALAWI République du Malawi

Près d’un million de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire en 2006. La liberté d’expression continuait d’être menacée. Un certain nombre de personnes travaillant dans la presse ont été poursuivies pour diffamation. Des informations ont fait état de tortures et de mauvais traitements infligés par la police, ainsi que de conditions carcérales mettant en danger la vie des prisonniers.



Contexte
La procédure de destitution du président a été officiellement abandonnée en janvier. Le vice-président, Cassim Chilumpa, membre du United Democratic Front (UDF, Front démocratique uni – l’ancien parti du président), a été arrêté pour trahison en avril. Il était toujours en résidence surveillée à la fin de l’année.
En juillet, Bakili Muluzi, ancien président du pays, a été placé en détention pour une brève période à la suite d’allégations de corruption. Le jour de cette arrestation, le chef de l’État a suspendu le directeur du service de lutte contre la corruption, au motif qu’il n’avait pas respecté les bonnes procédures lorsqu’il avait ordonné l’interpellation de l’ancien président. Les poursuites engagées contre Bakili Muluzi ont été abandonnées.

Pauvreté
Le Malawi s’est rétabli d’une sécheresse dévastatrice qui l’avait frappé en 2005. Dans les régions rurales, la condition des pauvres s’est donc quelque peu améliorée. Toutefois, plus de 900 000 personnes dépendaient encore de l’aide alimentaire (contre 4,8 millions en 2005). La production des petites exploitations agricoles a également été affectée par la forte prévalence du VIH/sida. Environ 14 p. cent de la population était infectée par le virus.

Liberté de la presse
Des atteintes à la liberté d’expression ont continué d’être signalées, notamment dans la première moitié de l’année, période durant laquelle le gouvernement a entamé des poursuites en diffamation contre un certain nombre de personnes travaillant pour les médias.
En mai, Robert Jamieson, rédacteur en chef du journal Chronicle, le rédacteur en chef adjoint, Dickson Kashoti, et le journaliste Arnold Mlelemba ont été arrêtés pour diffamation parce qu’ils avaient rapporté que l’ancien procureur général du Malawi était impliqué dans la revente d’un ordinateur portable volé. Ces trois hommes ont bénéficié d’une remise en liberté provisoire.
Jika Nkolokosa, directeur général de Blantyre Newspapers Limited, et Maxwell Ng’ambi, un journaliste, ont été accusés de diffamation car ils avaient affirmé que le ministre de la Santé était impliqué dans des affaires de fausse comptabilité. Jika Nkolokosa a bénéficié d’un abandon des poursuites, mais Maxwell Ng’ambi a été condamné à payer une amende.

Maintien de l’ordre
La torture et les mauvais traitements des suspects placés en détention provisoire restaient un grave sujet de préoccupation. En juin, la Commission des droits humains du Malawi a exprimé son inquiétude concernant les actes de torture et autres sévices perpétrés aux postes de police de Kawale, Lingadzi et Kanengo.
Miyonda Mundiwa, un voleur de voitures présumé, a été frappé avec une machette par des policiers pendant son interrogatoire au poste de police de Lilongwe, en avril. Il a eu la jambe entaillée.

Prisons
Un grand nombre de prisonniers sont morts en détention. Plus de 280 décès ont été enregistrés, soit une moyenne mensuelle de 23 morts sur 10 000 prisonniers. Il s’agit là d’une forte hausse comparée à l’année 2005, où l’on enregistrait 14 morts par mois. La plupart des décès étaient liés à une alimentation inadéquate.

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