TANZANIE

Toutes les condamnations à mort ont été commuées. Des journalistes ont été harcelés, voire arrêtés. Plusieurs milliers d’immigrés en situation irrégulière installés depuis longtemps en Tanzanie ont été expulsés. Les conditions de détention étaient déplorables.




Contexte
Les négociations au sujet de la double réforme juridique et électorale de l’île semi-autonome de Zanzibar se sont poursuivies entre le Chama Cha Mapinduzi (CCM, Parti de la révolution, au pouvoir) et le Civic United Front (CUF, Front civique unifié, opposition), sans toutefois enregistrer de véritables avancées.

Médias et liberté d’expression
Des journalistes ayant écrit des articles critiques à l’égard du gouvernement ont été en butte à des manœuvres de harcèlement, à des menaces et à des arrestations.
Trois journalistes de l’hebdomadaire Rai ont été arrêtés et inculpés au mois de juillet.
Richard Mgamba, journaliste au Citizen, a été interpellé en août. On a menacé de lui retirer la nationalité tanzanienne et de l’expulser du pays. Il avait auparavant donné une interview pour un film documentaire consacré au trafic d’armes.
En septembre, trois journalistes du continent ont été détenus durant une courte période alors qu’ils se trouvaient en déplacement à Zanzibar.
Le procès pour sédition du chef de file de l’opposition, Augustine Mrema, et de deux militants écologistes s’est poursuivi. Les trois prévenus étaient en liberté sous caution.

Violences contre les femmes
Bien qu’interdites par la loi, les mutilations génitales féminines étaient toujours pratiquées dans de nombreuses régions rurales du continent, le taux de mutilation dépassant 80 p. cent au sein de certains groupes ethniques. Aucune poursuite n’a, semble-t-il, été engagée contre les auteurs de telles pratiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la Tanzanie affichait un niveau élevé de violences conjugales et 30 p. cent des victimes souffraient de blessures graves résultant de véritables passages à tabac.


Conditions de détention

Le gouvernement a reconnu la nécessité de faire baisser la forte surpopulation carcérale, mais n’a guère pris de mesures à cet effet. La Commission des droits humains et de la bonne gouvernance a inspecté les établissements pénitentiaires de la Tanzanie continentale et a déploré les très mauvaises conditions de détention, notamment l’incarcération de prisonniers mineurs avec des adultes. Le gouvernement de Zanzibar a, cette année encore, interdit à la Commission d’établir une antenne sur l’île ou même d’y mener son action.


Droits des étrangers

Le gouvernement a ordonné l’expulsion de tous les immigrés qui ne s’étaient pas déclarés auprès des autorités ou n’avaient pas déposé de demande de naturalisation. Dans un premier temps, les expulsions ont concerné plusieurs milliers de personnes originaires des pays voisins, comme le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la République démocratique du Congo, qui vivaient en Tanzanie depuis parfois quinze ans ou plus. Le nombre de personnes concernées était toutefois bien supérieur et comprenait notamment des anciens réfugiés intégrés dans les villages mais qui n’avaient jamais régularisé leur situation.


Peine de mort

En août, le président Kikwete a commué toutes les sentences capitales sur le continent en peines de réclusion à perpétuité. Le nombre total de ces commutations n’a pas été divulgué, mais il était estimé à 400 environ. De nombreux prisonniers se trouvaient dans le quartier des condamnés à mort depuis plusieurs années. À la fin de 2006, plus aucune personne n’était sous le coup d’une condamnation à mort en Tanzanie, que ce soit sur le continent ou dans l’île de Zanzibar.

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