AUSTRALIE

Les violences contre les femmes et le faible nombre de poursuites auxquelles elles donnaient lieu constituaient de graves sujets de préoccupation, de même que l’insuffisance des services de protection accessibles aux femmes indigènes vivant dans des lieux reculés. De nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme représentaient un danger pour les droits humains. Un projet de loi très restrictif en matière d’asile a été écarté. Des centaines de réfugiés se trouvaient toujours dans une situation incertaine en raison du régime de protection temporaire.




Population indigène
En mai, un rapport de la procureure chargée de l’Australie centrale a dénoncé de nombreux cas de violences, notamment sexuelles, infligées à des femmes et à des enfants indigènes habitant dans des zones reculées. Le document mettait en évidence l’insuffisance des services de protection accessibles aux femmes indigènes appartenant à des communautés isolées et le fait que les autorités ne prenaient pas les mesures qui s’imposaient pour remédier à cette situation. Au cours d’une visite en Australie en août, le rapporteur spécial des Nations unies sur le logement convenable s’est dit préoccupé par l’habitat dans les communautés indigènes. En septembre, une enquête a révélé qu’un policier était responsable de la mort en garde à vue, en 2004, de Mulrunji Domadgee, un indigène originaire de Palm Island.

Violences contre les femmes
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] s’est dit préoccupé par le niveau de la violence subie par les femmes et les taux peu élevés de poursuites et de condamnations relatives à des affaires de violence sexuelle. Le Comité a aussi exprimé son inquiétude face aux violences et aux discriminations persistantes auxquelles les femmes indigènes, les réfugiées et les immigrées étaient confrontées. L’absence de mesures efficaces pour lutter contre la traite des femmes a également été jugée préoccupante.

Droits humains et sécurité
Inculpé d’une infraction liée au terrorisme, Joseph « Jack » Thomas a fait l’objet de la première ordonnance de contrôle délivrée en Australie. Celle-ci restreignait son droit à la liberté de circuler et son droit à la liberté de s’associer et de communiquer avec d’autres personnes. Le ministre de la Justice a rejeté des recommandations formulées par le Comité de révision de la législation relative à la sécurité, notamment celles visant à retirer à ce membre de l’exécutif le pouvoir d’interdire des organisations classées comme « terroristes » pour confier cette prérogative à la justice. L’Australien David Hicks a entamé sa cinquième année de détention à Guantánamo Bay. Le gouvernement australien était toujours favorable à sa comparution devant une commission militaire américaine, alors que les procédures suivies par ces instances étaient loin d’être conformes aux normes internationales d’équité.

Réfugiés et demandeurs d’asile
Arrivés en Australie par bateau en janvier, 43 demandeurs d’asile originaires de la province indonésienne de Papouasie se sont vu accorder le statut de réfugié. Le gouvernement a proposé de nouvelles dispositions législatives en vertu desquelles tous les demandeurs d’asile sans papiers arrivant par la mer verraient leur dossier examiné dans d’autres pays de l’océan Pacifique, et ceux qui seraient reconnus réfugiés seraient réinstallés en dehors de l’Australie. Ce projet de loi a été retiré par le Premier ministre, faute de soutien. En octobre, une enquête de la Commission pour les droits humains et l’égalité des chances a révélé que les services de l’immigration n’avaient pas pris en charge de manière adaptée une Irakienne qui s’était retrouvée la seule femme parmi des hommes dans une unité d’un centre de détention pour migrants. Quelque 1 100 réfugiés placés sous le régime de protection temporaire étaient toujours détenteurs d’un titre de séjour de trois ans uniquement. En novembre, la Haute Cour australienne a statué que les réfugiés titulaires de ces titres de séjour ne pouvaient prétendre à leur prolongation si, au bout de trois ans, ils n’étaient pas en mesure de prouver qu’ils avaient toujours besoin d’une protection et si les autorités estimaient que leur pays d’origine était sûr.

Autres documents d’Amnesty International

 Australie. Un pas en avant, deux pas en arrière. Amnesty International appelle à un blocage immédiat des propositions de lois visant à sanctionner les demandeurs d’asile arrivant par la mer (ASA 12/002/2006).
 Australie et Indonésie. « Les choses importantes d’abord » : Amnesty International attend de l’Australie et de l’Indonésie une déclaration sur le respect des droits humains (ASA 12/003/2006).
 Australie. Lettre ouverte au Premier ministre John Howard pour demander que David Hicks soit rapatrié (ASA 12/006/2006).

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