OMAN

Des améliorations importantes ont été introduites dans le Code du travail, mais elles ne s’appliquaient pas aux employés de maison, des étrangers pour la plupart, qui continuaient d’être exploités et maltraités par leurs employeurs. Une prisonnière d’opinion probable a été libérée après avoir purgé sa peine. Une personne au moins était sous le coup d’une condamnation à mort.




Contexte
En août, les autorités ont empêché des militants d’organiser une manifestation pacifique d’enfants devant le bureau du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) à Mascate. Ce rassemblement avait pour but de protester contre les attaques israéliennes au Liban.
Un accord de libre-échange a été conclu avec les États-Unis en septembre.

Procès politiques
On a appris en 2006 qu’au moins 18 officiers de l’armée avaient été jugés par un tribunal militaire en juin 2005 pour leur participation présumée à un complot visant à renverser le gouvernement. Ils ont été reconnus coupables et condamnés à des peines comprises entre trois et vingt-cinq ans d’emprisonnement. Tous ont cependant été libérés en juillet 2005 à la faveur d’une grâce accordée par le sultan. En mai 2005, la Cour de sûreté de l’État avait par ailleurs jugé 31 civils pour atteinte à la sécurité nationale. Ces personnes ont également été graciées et remises en liberté.


Libération d’une défenseure des droits humains

Taiba al Mawali, une défenseure des droits humains et ancienne membre du Parlement qui pouvait être considérée comme une prisonnière d’opinion, a recouvré la liberté le 31 janvier après avoir purgé une peine de six mois d’emprisonnement. Cette femme, arrêtée en juin 2005, avait été poursuivie pour avoir envoyé sur des téléphones portables et par Internet des messages dans lesquels elle dénonçait le procès des 31 hommes jugés par la Cour de sûreté de l’État en mai 2005. Elle avait été condamnée à dix-huit mois d’emprisonnement, une peine réduite à six mois en appel.

Droits des travailleurs
Des modifications de la Loi de 2003 relative au travail, introduites en juillet par le décret 74/2006, ont entériné le droit de former des syndicats, d’engager des négociations collectives et de mener des activités syndicales libres de toute pression ou ingérence de la part des autorités. Elles prohibaient également le travail forcé. Toutefois, ces dispositions ne s’appliquaient pas aux employés de maison, dont beaucoup étaient des étrangers et des femmes.

Droits des femmes
Au mois de février, Oman a adhéré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes [ONU]. Les autorités ont annoncé par la suite la création d’une commission chargée de promouvoir l’application de ce texte. Toutefois, les lois et les pratiques nationales restaient discriminatoires envers les femmes, notamment en matière de statut personnel, d’emploi et de participation à la vie publique.
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la traite de personnes, en particulier les femmes et les enfants, s’est rendue au sultanat d’Oman en novembre. Dans ses conclusions préliminaires, elle a exprimé sa préoccupation à propos d’informations faisant état de mauvais traitements infligés aux employés de maison. Citons, entre autres, la privation de sommeil, le non-paiement des salaires, les restrictions à la liberté de mouvement et l’impossibilité d’accéder aux moyens de communication de base, notamment le téléphone. Elle a également dénoncé le trafic de femmes originaires d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est à des fins de prostitution.

Peine de mort
Au moins un prisonnier, Zuhair Islam Abdul Haq, un Bangladais reconnu coupable de meurtre en 2004, était sous le coup d’une condamnation à mort à la connaissance d’Amnesty International.

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