Tanzanie

La violence contre les femmes restait élevée. Des milliers de réfugiés et d’immigrés originaires des pays voisins ont été renvoyés de force. Les conditions de détention étaient toujours très difficiles. Initialement prévues pour s’achever en août, les négociations au sujet de la double réforme juridique et électorale de l’île semi-autonome de Zanzibar se sont poursuivies entre le Parti de la révolution (CCM, au pouvoir) et le Front civique unifié (CUF, opposition)

Violences contre les femmes
Les violences contre les femmes, notamment les violences conjugales, demeuraient monnaie courante. Les mutilations génitales féminines étaient toujours pratiquées de manière illégale, notamment dans les régions rurales. Selon les régions, semble-t-il, de 18 à 100 p. cent des fillettes et des jeunes filles avaient subi des mutilations génitales. Aucune poursuite n’a, semble-t-il, été engagée contre les auteurs de telles pratiques.


Droits des immigrés

Le gouvernement a poursuivi le renvoi forcé d’étrangers originaires du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo auquel il procédait depuis mai 2006. Au début de l’année, des milliers de personnes considérées comme des « immigrés en situation irrégulière » ont été expulsées vers ces pays. Nombre d’entre elles avaient obtenu le statut de réfugié ou étaient sur le point de l’obtenir. Certaines vivaient en Tanzanie depuis quinze ans ou plus. De nombreux étrangers ont indiqué que les représentants de la loi chargés de leur rapatriement les avaient harcelés ou frappés, ou qu’ils avaient pillé leurs biens.

Conditions de détention
Les conditions carcérales restaient très difficiles. De nouvelles informations ont fait état d’une forte surpopulation dans la plupart des établissements pénitentiaires. En mars et en septembre, des suspects incarcérés dans les prisons de Dar es Salaam, d’Arusha et de Dodoma dans l’attente de leur comparution ont protesté contre les lenteurs procédurales, et contre la dureté de leurs conditions de détention.

Impunité
Les autorités n’ont pas enquêté sur des allégations de violations des droits humains, notamment sur des exécutions illégales dont se seraient rendus coupables des policiers.
 ?Le 5 septembre, des policiers de Moshi ont tué 14 personnes en faisant feu à courte distance. Ils ont affirmé que toutes ces personnes étaient armées et s’apprêtaient à cambrioler une banque. L’année s’est achevée sans qu’aucune enquête n’ait été ouverte sur ces homicides.


Liberté d’expression

En février, le gouvernement a publié son avant-projet de loi de 2007 relatif à la réglementation des médias. Le texte prévoyait la mise en place d’un dispositif d’agrément des médias et des journalistes, ainsi que la création d’un Conseil officiel de réglementation des médias spécifiquement réservé à la presse écrite. Il a été reproché à cet avant-projet de loi d’exiger le dépôt d’une caution de tous les éditeurs et diffuseurs, mais aussi d’imposer des restrictions au travail des journalistes et de permettre l’ingérence du pouvoir politique dans le fonctionnement des radios et des télévisions. Un tel mode de fonctionnement risquait en effet d’ouvrir la porte à des abus et de servir à museler toute critique dans les médias. Le texte n’avait pas été adopté au Parlement à la fin de l’année.

Peine de mort
En 2006, toutes les sentences capitales sur le continent ont été commuées en peines de réclusion à perpétuité. La peine de mort demeurait toutefois inscrite au Code pénal et le gouvernement n’a pris, au cours de l’année, aucune mesure pour l’abolir.

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