Namibie

RÉPUBLIQUE DE NAMIBIE
CAPITALE : Windhoek
SUPERFICIE : 824 292 km_
POPULATION : 2 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Samuel Shaafishuna Nujoma
CHEF DU GOUVERNEMENT : Theo-Ben Gurirab
PEINE DE MORT : abolie
CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifié

De nouveaux cas de détention arbitraire et de recours excessif à la force par des policiers et par des agents des Special Field Forces (SFF, Forces d’intervention spéciale, une unité paramilitaire) ont été signalés cette année. Des journalistes jugés critiques à l’égard du gouvernement ont été harcelés et menacés.

Contexte

En mai 2003, le président Nujoma a annoncé qu’il ne briguerait pas un quatrième mandat.
Au mois d’octobre, le Namibia Farm Workers Union (NAFWU, Syndicat des ouvriers agricoles de Namibie) a annoncé que ses membres allaient occuper des exploitations agricoles appartenant à des Blancs pour protester contre la lenteur d’application du programme gouvernemental de redistribution des terres. Les autorités de la police ayant déclaré que ces occupations illégales ne seraient pas tolérées et que leurs auteurs seraient traduits en justice, le syndicat a renoncé à cette action.

Procès pour trahison des détenus de Caprivi

Ouvert au cours de l’année 2001, le procès des 122 personnes accusées de haute trahison, meurtre et autres infractions à la suite du soulèvement séparatiste d’août 1999 dans la région de Caprivi (dans le nord-est du pays) était toujours en cours fin 2003. Le 20 mai, un des accusés a demandé réparation pour avoir, semble-t-il, été molesté par des policiers après son arrestation. Des requêtes similaires introduites par au moins cinq autres accusés ont été réglées à l’amiable le 8 juillet.
En juillet également, les charges pesant sur cinq accusés ont été abandonnées, en partie du fait de la mort des témoins, et les cinq personnes ont été libérées. La procédure a souffert de lenteurs injustifiées et le procès a été retardé à de nombreuses reprises.
Le 16 octobre, un autre accusé, Oscar Luphalezwi, est mort à l’hôpital public de Katima Mulilo où il était sous la garde de la police. Ce décès a porté à 12 le nombre de personnes accusées dans cette affaire mortes en détention depuis 1999. Aucune enquête indépendante et impartiale n’a été ouverte sur cette mort ni sur celles qui l’avaient précédée, comme l’exigeraient pourtant les engagements internationaux de la Namibie en matière de droits humains.

Violences commises par des policiers

Les forces de l’ordre ont fait un usage excessif de la force pour disperser des manifestations pacifiques. Les SFF seraient intervenues dans des arrestations arbitraires et des actions d’intimidation le long de la frontière avec l’Angola.
_Aucune enquête indépendante n’a été ouverte sur les informations selon lesquelles, le 17 octobre, des policiers ont recouru à la force de manière excessive pour réprimer le soulèvement de réfugiés au camp d’Osire, dans le nord du pays. Ils auraient tiré à balles réelles sur des réfugiés qui protestaient contre les modalités de distribution de la nourriture, blessant sept personnes. Huit étudiants du camp ont été arrêtés par la suite et libérés sans inculpation.
En novembre, six membres armés des SFF ont appréhendé et menacé de mort Paulus Sakaris, journaliste au quotidien Die Republikien, et Simon Haimbodi, son chauffeur. Les deux hommes, qui longeaient la frontière avec l’Angola, ont été conduits à une base des SFF. Là, après s’être fait confisquer leur véhicule, ils ont été accusés de se déplacer « sans permis officiel de circuler », avant d’être libérés sans inculpation.

Violence contre les femmes

Les violences contre les femmes au sein de leur famille sont restées très répandues. Le 11 février, des policiers ont menacé d’ouvrir le feu sur des femmes et des enfants qui participaient à une manifestation pacifique en faveur d’une loi contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Le 27 mars, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur la lutte contre la violence domestique, qui vise à renforcer la protection des victimes par les tribunaux
et la police.

Liberté d’expression

Le président Nujoma s’en est pris ouvertement aux professionnels des médias jugés critiques vis-à-vis du régime.
Le 28 août, le président aurait déclaré devant un public composé d’étudiants que Hannes Smith, rédacteur en chef du Windhoek Observer, « cherchait des ennuis » et « finirait par les trouver ». Ces propos faisaient suite à la mise en doute, dans un article du journal, de certaines affirmations contenues dans l’autobiographie du président.

Pénurie de nourriture

En août, près de 400 000 personnes - environ 20 p. cent de la population - auraient eu besoin d’une aide alimentaire, selon l’Emergency Management Unit (EMU, Unité de gestion des urgences) du pays. En septembre, le Programme alimentaire mondial s’est déclaré de plus en plus préoccupé par la situation en termes de sécurité alimentaire. La zone la plus durement touchée a été la région de Caprivi, frappée à la fois par la sécheresse et les inondations.

Autres documents d’Amnesty International
Namibie. Procès pour trahison des séparatistes présumés du Caprivi : la lenteur de la justice vaut déni de justice (AFR 42/001/2003).

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