Papouasie-Nouvelle-Guinée


Les violences physiques contre les femmes et les jeunes filles, notamment les violences sexuelles, étaient très répandues et les cou-pables n’étaient pas déférés à la justice. En raison de la médiocrité de ses infrastructures et services de santé, la Papouasie-Nouvelle-Guinée affichait des taux élevés de mortalité maternelle et d’infection par le VIH. Un nombre croissant de personnes ont été victimes d’agressions, voire assassinées, après avoir été accusées de sorcellerie.


CHEF DE L’ÉTAT
 : Elizabeth II, représentée par Paulias Matane
CHEF DU GOUVERNEMENT : Michael Somare
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 6,5 millions
ESPÉRANCE DE VIE  : 56,9 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 90 / 76 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES  : 57,3 %

Contexte

Cette année encore, de nombreux crimes de sang ont été commis dans tout le pays. En réaction, la police a fait usage d’une force excessive contre des détenus.

Violences contre les femmes et les filles

Le nombre de viols et d’autres violences sexuelles qui ont été signalés a continué à augmenter. Les statistiques de la police faisaient état de 654 plaintes pour viol entre janvier et octobre 2008, contre 526 au cours de la même période de l’année précédente. Rares étaient les auteurs présumés ayant eu à rendre compte de leurs actes car les victimes et les témoins répugnaient à les dénoncer, par crainte de violences de la part de leurs maris, d’autres proches ou de la police.

Droits des femmes

En novembre, Carol Kidu, ministre et seule femme parlementaire, et le Conseil national des femmes ont appelé le gouvernement à augmenter le nombre total de sièges du Parlement de 109 à 117 et à attribuer ces huit sièges supplémentaires à des femmes d’ici 2012. À titre de mesure provisoire avant les élections de 2012, le gouvernement a approuvé la présentation d’une motion devant le Parlement concernant le recours à une disposition constitutionnelle qui autorise la nomination (plutôt que l’élection) de trois parlementaires. Cette mesure devait permettre la nomination en 2009 de trois femmes sans étiquette politique.
En septembre, le Premier ministre Michael Somare s’est publiquement déclaré favorable à des mesures de discrimination positive, qui devraient permettre une plus importante représentation féminine au Parlement.

Droit à la santé

En juillet, le ministre de la Santé Sasa Sibe a dit que malgré l’octroi d’une enveloppe d’environ 50 millions d’euros à son ministère, les mesures destinées à améliorer le système de santé étaient au point mort. Il reprochait aux médecins et aux infirmières de refuser les affectations en zones rurales, là où les besoins en matière de santé étaient les plus grands.

Mortalité maternelle

En juillet, le gouvernement a reconnu que la médiocrité des services et des installations sanitaires provoquait chaque année le décès en couches d’environ 2 ?600 femmes.

VIH/sida

En janvier, le gouvernement a remis à l’Assemblée générale des Nations unies son rapport national d’activité sur la lutte contre le VIH/sida. Le Plan stratégique national de prévention prévoyait des programmes et des interventions visant spécifiquement les groupes à haut risque, comme les travailleuses et les travailleurs du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.
En novembre, un rapport du Groupe indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée chargé de l’étude sur le VIH soulignait que les taux d’infection par le VIH avaient fortement augmenté, alors qu’il existait très peu de dispensaires en zones rurales pour faire face à l’épidémie galopante.

Agressions liées à des accusations de sorcellerie

L’année a été marquée par de nombreux épisodes de violence ? ; en particulier, des personnes accusées de sorcellerie ont été tuées par des proches de victimes présumées. Dans de nombreuses provinces, la police s’est révélée impuissante à empêcher de tels agissements.

  • En mars, à la suite de la mort d’un homme, deux femmes de Goroka ont été accusées de sorcellerie, frappées puis tuées par des proches du défunt, et leurs corps ont ensuite été jetés dans les flammes.

Expulsions forcées

En décembre, après la mort d’un homme d’affaires influent qui aurait été tué par des habitants du camp de Tete, à Port Moresby, la police a expulsé du camp 400 personnes dont elle a aplani au bulldozer ou incendié les logements. Les habitants ont été contraints de prendre la fuite en emportant leurs effets personnels. Le gouvernement ne leur a proposé ni logement provisoire ni moyens de transport, ni nourriture.

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