Libéria

RÉPUBLIQUE DU LIBÉRIA
CAPITALE : Monrovia
SUPERFICIE : 111 369 km_
POPULATION : 3,4 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Charles Ghankay Taylor, remplacé provisoirement par Moses Zeh Blah le 11 août, remplacé à son tour par Gyude Bryant le 14 octobre
PEINE DE MORT : maintenue
CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : non signé

Alors que le conflit se durcissait, les forces gouvernementales et les groupes armés d’opposition ont multiplié les violences contre les populations civiles, se rendant responsables d’homicides, d’actes de torture, de viols et d’autres brutalités sexuelles ; ils ont aussi procédé au recrutement forcé d’enfants. Des centaines de milliers de civils ont été contraints à la fuite. En dépit des accords de paix et de cessez-le-feu, les hostilités se sont poursuivies, de même que les atteintes aux droits fondamentaux. Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement d’une opération internationale de maintien de la paix. Les responsables d’atteintes aux droits humains jouissaient d’une impunité quasi totale.

Contexte

Le conflit interne s’est durci en janvier et a gagné des zones jusqu’alors épargnées. Les combattants des Liberians United for Reconciliation and Democracy (LURD, Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) ont avancé vers la capitale, Monrovia, tandis qu’un deuxième groupe armé d’opposition, le Movement for Democracy in Liberia (MODEL, Mouvement pour la démocratie au Libéria), apparaissait en mars dans l’est du pays et s’emparait, en juillet, du port stratégique de Buchanan.
Fin mars, trois membres du personnel d’organismes d’aide humanitaire ont été tués par les forces gouvernementales, et plusieurs autres ont été enlevés. La situation humanitaire, déjà alarmante, s’est alors aggravée, les organisations se voyant contraintes de réduire leurs activités ou de les suspendre en raison des menaces contre leur sécurité, du pillage de leurs stocks et du vol de leurs véhicules. En avril, la distribution de l’aide d’urgence était devenue impossible sur à peu près 70 p. cent du territoire.
Le 4 juin, des négociations visant à mettre un terme au conflit se sont ouvertes à Accra, au Ghana, sous les auspices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Tandis que le président Charles Taylor se déclarait prêt à abandonner le pouvoir dans l’intérêt de la paix, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone prononçait sa mise en accusation pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autres violations graves du droit international humanitaire commises pendant le conflit en Sierra Leone. Ces charges renvoyaient, entre autres, aux exactions (homicides, mutilations, viols et utilisation d’enfants soldats) perpétrées en Sierra Leone par l’opposition armée que Charles Taylor avait activement soutenue pour déstabiliser ce pays et accéder aux ressources en diamants. Le gouvernement ghanéen n’ayant pas donné suite au mandat d’arrêt international lancé contre lui ni aux appels d’Amnesty International demandant son arrestation, le président libérien a été autorisé à rentrer dans son pays le même jour.
Un accord de cessez-le-feu signé le 17 juin, qui prévoyait la formation d’un gouvernement de transition sans Charles Taylor, n’a été respecté que durant quelques jours. Les forces des LURD ont repris leur progression vers Monrovia. Aux mois de juin et de juillet, la poursuite des combats et les bombardements aveugles ont provoqué de lourdes pertes parmi la population civile de la capitale où, selon l’estimation des Nations unies, on a déploré plus d’un millier de morts et 450 000 sans-abri. La pénurie dramatique en nourriture, eau potable, moyens d’hygiène et soins médicaux a provoqué un désastre humanitaire sans précédent. Dans le même temps, l’effondrement de l’ordre public aggravait la situation des habitants de Monrovia, notamment des réfugiés sierra-léonais et des centaines de milliers de personnes déplacées, les exposant encore davantage aux atteintes aux droits humains.
Constatant l’accroissement du nombre de victimes civiles, le secrétaire général des Nations unies, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, les organismes internationaux d’aide humanitaire et la population libérienne ont réclamé une intervention militaire internationale d’urgence. L’indécision de la communauté internationale s’est prolongée jusqu’au début du mois d’août, lorsque le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d’une force de la CEDEAO.
Le 11 août, le président Taylor a quitté le Libéria pour le Nigéria, ayant obtenu du gouvernement nigérian la promesse de n’être ni poursuivi au Nigéria ni remis au Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Alors que les autorités nigérianes affirmaient agir dans l’intérêt de la paix au Libéria, Amnesty International a condamné une telle attitude, soulignant qu’elle s’inscrivait en violation des obligations imposées au pays par le droit international. Au début du mois de décembre, Interpol a autorisé la diffusion dans le monde entier du mandat d’arrêt décerné contre Charles Taylor, en vue de son extradition.
Le président Taylor a été remplacé par le vice-président Moses Blah. Le 18 août, le gouvernement libérien, les LURD, le MODEL et des partis politiques ont signé un accord de paix à Accra. L’accord prévoyait la formation pour le 14 octobre d’un gouvernement de coalition, le gouvernement national de transition du Libéria, l’organisation d’élections en 2005 et la mise en place d’un nouveau gouvernement début 2006. Gyude Bryant a été élu à la présidence du gouvernement de transition.
Tandis que la sécurité s’améliorait à Monrovia grâce au déploiement des forces de la CEDEAO, les hostilités se sont poursuivies dans les comtés de Bong, Nimba et Grand Bassa. Les troupes de la CEDEAO ont par la suite été intégrées à la Mission des Nations unies au Libéria (MINUL). Fin 2003, seulement 6 500 soldats de la MINUL avaient été déployés, sur un effectif prévu de 15 000, ce qui restreignait la capacité de la mission chargée du maintien de la paix à intervenir en dehors de Monrovia. Le désarmement et la démobilisation de quelque 40 000 combattants ont commencé de manière hésitante en décembre, avant d’être rapidement ajournés.

Attaques contre la population civile dans le cadre du conflit armé

Les populations civiles ont vécu dans la crainte constante des actions de groupes armés incontrôlés, qui se livraient à des pillages, des viols et des homicides et enrôlaient de force des enfants dans leurs rangs. La signature de l’accord de paix s’est accompagnée dans certaines régions de l’aggravation de la violence, en raison du démantèlement des structures de commandement et de combats de dernière heure pour s’emparer de territoires supplémentaires avant le déploiement des troupes de la MINUL. La gravité des violences perpétrées contre les civils a conduit le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies par intérim à publier, le 8 août, un rapport d’urgence passant en revue les graves atteintes aux droits humains commises contre les civils et demandant le soutien de la communauté internationale en vue de traduire en justice les responsables présumés de ces agissements.
Les viols et autres violences sexuelles infligées aux femmes et aux jeunes filles, en particulier parmi les populations déplacées et les réfugiées de Sierra Leone, se sont multipliés. Ces agissements étaient imputables tant aux forces gouvernementales qu’aux LURD ou au MODEL. Des jeunes femmes et des jeunes filles ont été enlevées et réduites en esclavage sexuel.
Aux mois de juin et de juillet, au plus terrible de la vague de violence sur Monrovia, le nombre de viols signalés s’est accru de façon importante. Les civils fuyant les combats qui se poursuivaient dans les comtés de Bong et de Nimba après l’accord de paix ont eux aussi fait état de viols commis par des miliciens partisans de l’ex-président Taylor, ainsi que par des éléments des LURD et du MODEL.
Toutes les parties au conflit se sont livrées sans restriction au recrutement forcé de garçons et de filles âgés de moins de dix-huit ans - y compris d’enfants de dix ans. Les mineurs vivant dans les camps de personnes déplacées étaient particulièrement vulnérables. Des enfants qui refusaient de se laisser enrôler ont été frappés ou abattus par des miliciens favorables à Charles Taylor. Certains étaient envoyés directement sur la ligne de front après une formation minimum. Quant aux jeunes filles, elles étaient enrôlées de force pour fournir des services sexuels, transporter les munitions ou faire la cuisine. Selon les estimations du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), au moins un enfant libérien sur dix a été enrôlé de force pour combattre sur le territoire national ou dans les pays limitrophes. On estimait à plus de 15 000 le nombre d’enfants, garçons et filles, dans les rangs des forces gouvernementales et de l’opposition armée, qui devaient être désarmés, démobilisés et réinsérés dans leur famille et leur milieu.
Plus d’un millier de civils ont été tués et beaucoup d’autres ont été blessés à Monrovia en juin et en juillet, victimes soit de tirs croisés soit de bombardements aveugles de zones apparemment dépourvues d’objectifs militaires, y compris celles abritant des milliers de personnes déplacées. Les pilonnages ont été en majorité attribués aux LURD, mais certains ont été le fait des forces gouvernementales.
Violations commises par les forces gouvernementales et par les milices
Les forces gouvernementales, notamment des unités spéciales de sécurité comme l’Unité de lutte antiterroriste et les milices favorables à Charles Taylor, se sont rendues coupables d’exécutions sommaires et de viols. Elles ont aussi recruté de force des personnes, notamment des enfants. De très nombreux civils soupçonnés d’opposition au président Taylor auraient été sommairement exécutés, en particulier par des miliciens. Souvent, cependant, il était difficile d’obtenir des informations détaillées et confirmées, les témoins et les victimes craignant des représailles. Ainsi, selon des informations crédibles mais non vérifiées, les forces gouvernementales auraient tué en avril plus de 350 villageois, dont des femmes et des enfants, dans le comté de River Cess. Des milliers de personnes ont dû quitter leur foyer à la suite d’actes de harcèlement et de pillages, pratiqués de manière systématique.
Si nombre des pertes civiles recensées à Monrovia à partir du début du mois de juin étaient imputables à des balles perdues ou à des bombardements aveugles, d’autres ont été provoquées par des attaques menées au hasard par des éléments incontrôlés des forces gouvernementales.
Les autorités ayant annoncé que les responsables de violences seraient traités avec la plus grande sévérité, des miliciens accusés de viol ou surpris en train de piller ont été exécutés sommairement par leurs commandants à Monrovia, en juin et juillet.
Exactions commises par l’opposition armée
Les forces des LURD et du MODEL ont perpétré des homicides arbitraires et délibérés, des viols, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Eux aussi ont pratiqué le recrutement forcé.
Des civils de la région de Gbarnga (comté de Bong) ont signalé qu’au mois d’août, des combattants des LURD avaient sommairement exécuté plusieurs hommes, selon toute apparence parce qu’ils les considéraient comme des partisans du président Taylor. Les troupes des LURD ont par ailleurs attaqué des camps de personnes déplacées autour de Monrovia ; en mars, un vaste camp connu sous le nom de Rick’s Institute a ainsi été la cible d’une attaque qui a contraint quelque 25 000 personnes à s’enfuir. Les LURD auraient aussi enlevé un grand nombre de civils, les forçant à porter leurs armes, leurs munitions et le butin des pillages. Fin juin, le commandement des LURD s’est engagé à cesser d’utiliser des enfants soldats, menaçant de sanctions les chefs d’unité qui continueraient à le faire. Aucun changement notable n’a cependant été constaté par la suite.
Après la signature de l’accord de paix, des civils du comté de Bong ont dû quitter leur foyer devant les attaques et les pillages perpétrés contre des villages par les combattants des LURD. Dans leur fuite, ils se sont vu arracher le peu qui leur restait par des miliciens favorables à l’ancien président.
En avril, on a appris de sources fiables que les forces du MODEL tuaient délibérément et arbitrairement des civils qu’elles pensaient favorables au gouvernement. En novembre, des personnes fuyant l’avancée des troupes du MODEL dans le comté de Nimba ont fait état d’homicides délibérés et arbitraires, de viols, de pillages et de destructions de villages.
Les LURD et le MODEL ont également contraint des civils à travailler pour eux, les forçant par exemple à transporter les biens pillés et à effectuer les récoltes.

Détentions arbitraires et exécutions extrajudiciaires d’opposants présumés

Le régime de Charles Taylor n’a jamais relâché ses efforts pour étouffer l’opposition, n’hésitant pas à recourir à la force brutale. Des journalistes de médias indépendants, des militants des droits humains, des membres de certains groupes ethniques - tels les Krahn et les Mandingue - supposés proches de l’opposition armée, et d’autres opposants présumés ont été arrêtés arbitrairement et soumis à des mauvais traitements.
Début juin, le président Taylor a annoncé que les prisonniers politiques et tous les « prisonniers de guerre » allaient être libérés. Ce n’est toutefois que le 11 juillet qu’une quarantaine de détenus ont été remis en liberté. Parmi eux se trouvait Sheikh Sackor, directeur général d’Humanist Watch, qui était détenu sans inculpation ni jugement depuis juillet 2002. Par ailleurs, les accusations de trahison pesant sur Aloysius Toe ont finalement été abandonnées en juillet. Ce militant des droits humains de premier plan avait été arrêté et incarcéré en novembre 2002, et son procès avait été repoussé à plusieurs reprises.
Au mois de juin, le président Taylor a prétendu qu’un complot visant à le renverser pendant qu’il se trouvait au Ghana avait été déjoué. Deux responsables ont été arrêtés en relation avec ce complot, John Yormie, vice-ministre de la Sécurité nationale, et Isaac Vaye, vice-ministre des Travaux publics. Ils ont ensuite « disparu ». Le 16 juillet, le président Taylor a confirmé publiquement la mort des deux hommes. Malgré la présence de preuves irréfutables établissant la responsabilité des forces gouvernementales, aucune enquête officielle n’a été ouverte sur ces morts, et aucune poursuite n’a été engagée.
Les circonstances de la mort de Sam Bockarie, survenue début mai au Libéria, n’avaient pas été élucidées à la fin de l’année. Sam Bockarie était un membre dirigeant du groupe sierra-léonais d’opposition armée Revolutionary United Front (RUF, Front révolutionnaire uni) et il était étroitement associé au président Taylor. Il avait été inculpé en mars par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Les autorités ont soutenu qu’il avait été tué dans un affrontement avec les forces gouvernementales, mais les meurtres présumés, plusieurs jours plus tard à Monrovia, de sa mère, de sa femme et de leurs deux enfants n’ont fait que renforcer les suspicions autour de sa mort. Il semble que Sam Bockarie a été tué afin qu’il ne puisse pas produire devant le Tribunal spécial des éléments de preuve susceptibles de mettre en cause Charles Taylor.

Réfugiés et personnes déplacées

On estime qu’un million de Libériens, soit un tiers de la population, ont été contraints de s’enfuir de chez eux depuis le début de l’interminable conflit. Ils se sont réfugiés soit dans d’autres régions du Libéria, soit dans les pays voisins. En 2003, il y avait environ 500 000 personnes déplacées et 300 000 réfugiés.
Les Libériens réfugiés en Côte d’Ivoire, systématiquement considérés comme étant liés aux groupes armés d’opposition ivoiriens, risquaient d’être sommairement exécutés par les forces gouvernementales de leur pays d’accueil. Malgré le danger, en particulier pour les Krahn et les Mandingue, quelque 43 000 Libériens n’ont plus eu d’autre choix, au mois de février, que de rentrer chez eux. Mais avec l’escalade des combats dans l’est du pays, des Libériens et des Ivoiriens ont été contraints à des allers et retours incessants de part et d’autre de la frontière.
L’avancée des troupes des LURD dans le comté de Grand Cape Mount, de janvier à mars, a contraint plus de 9000 Libériens, dont des combattants ayant déserté les rangs, à fuir vers la Sierra Leone.
Constituant une population particulièrement vulnérable, les personnes déplacées ont subi des violences très graves à Monrovia et ailleurs. Soumises de manière systématique au pillage, au racket et à des actes d’intimidation, elles étaient en outre amenées de force au combat, réduites en esclavage sexuel et contraintes à des travaux forcés.
En juin, lors de l’avance des LURD sur Monrovia, au moins 130 000 personnes déplacées et réfugiés sierra-léonais étaient regroupés dans la capitale. Vivant déjà dans conditions effroyables, ils ont alors été pris dans les combats et sous les bombardements.

Impunité

Aucune mesure n’a été prise pour mettre un terme à l’impunité, malgré les appels répétés émis notamment par le secrétaire général des Nations unies, le Conseil de sécurité, le représentant spécial du secrétaire général pour le Libéria et le haut-commissaire aux droits de l’homme par intérim, demandant que les responsables présumés d’atteintes aux droits humains soient traduits en justice.
Tout en prévoyant la création d’une commission pour la vérité et la réconciliation, l’accord de paix précisait que le gouvernement de transition étudierait la possibilité d’une amnistie générale pour l’ensemble des parties engagées ou impliquées dans des activités militaires pendant le conflit. Le président du gouvernement de transition, Gyude Bryant, a publiquement exprimé sa préférence pour une telle amnistie.
Amnesty International a demandé à la communauté internationale d’établir, en concertation avec la population du Libéria, une stratégie durable visant à mettre un terme à l’impunité. Il s’agirait notamment de diligenter le plus tôt possible une enquête internationale indépendante permettant d’identifier les responsabilités et de désigner une juridiction compétente pour juger les responsables présumés de crimes définis par le droit international.

Opération internationale de maintien de la paix

En août, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement d’une force multinationale de la CEDEAO chargée d’appuyer la mise en oeuvre de l’accord de cessez-le-feu et devant être relevée par une mission de maintien de la paix des Nations unies. En septembre, le Conseil de sécurité a créé la MINUL, ayant pour mandat, à partir du 1er octobre, de soutenir la mise en œuvre du processus de paix, de protéger le personnel des Nations unies et les populations civiles, de soutenir l’aide humanitaire et en matière de droits humains et d’appuyer la réforme de la sécurité.
Amnesty International avait réclamé pour la MINUL un mandat clair de protection des populations civiles, avec une composante forte en termes de droits humains, insistant aussi sur la nécessité de rendre compte régulièrement et publiquement en la matière. Au mois de novembre, l’organisation a demandé le déploiement rapide d’effectifs supplémentaires de la MINUL dans les zones où les civils continuaient à subir des violences.

Assistance militaire au gouvernement et à l’opposition armée

Le Groupe d’experts mis en place par le Conseil de sécurité des Nations unies pour surveiller l’application des sanctions imposées par les Nations unies en 2001, qui interdisaient notamment tout transfert d’armes et toute exportation de diamants bruts, a apporté la preuve que des armes continuaient d’entrer au Libéria. En mai, le Conseil de sécurité a renouvelé l’interdiction de vendre ou de fournir des armes et autre matériel connexe à toutes les parties en présence au Libéria, y compris aux LURD et au MODEL. Les sanctions relatives aux exportations de bois sont entrées en vigueur en juillet. Le Conseil de sécurité a exigé que les États de la région cessent d’apporter leur soutien aux groupes armés des pays limitrophes. Il a été établi que la Guinée fournissait une assistance aux LURD et la Côte d’Ivoire au MODEL.
Amnesty International a demandé le maintien de l’embargo sur les armes ; l’organisation a aussi appelé la MINUL à signaler au comité des sanctions du Conseil de sécurité mis en place pour le Libéria toute information sur d’éventuels transferts d’assistance militaire au Libéria ou sur l’utilisation d’armes pour commettre des atteintes aux droits humains.

Visites d’Amnesty International

Des délégués d’Amnesty International se sont rendus au Libéria en novembre pour y mener des recherches et rencontrer le président et différents membres du gouvernement de transition. Ils ont aussi rencontré plusieurs membres de la MINUL.

Autres documents d’Amnesty International
Liberia. Recommendations to the International Contact Group on Liberia, New York, 28 February 2003 (AFR 34/004/2003).
Côte d’Ivoire. Nul endroit où fuir. Les réfugiés libériens en Côte d’Ivoire (AFR 31/012/2003).
Liberia. Recommendations to the Security Council and Special Representative of the Secretary-General (AFR 34/018/2003).
Libéria. « Le but, c’est la paix, dormir sans entendre des coups de fusil, envoyer nos enfants à l’école ; voilà ce que nous voulons. » (AFR 34/024/2003).

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