Tanzanie

RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE
CAPITALE : Dar es Salaam
SUPERFICIE : 945 087 km_
POPULATION : 37 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Benjamin William Mkapa
CHEF DU GOUVERNEMENT : Frederick Tluway Sumaye
PEINE DE MORT : maintenue
CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : non signé

Les policiers et les éléments des forces armées responsables de la mort de manifestants et d’actes de torture (en particulier des viols) commis à Zanzibar au mois de janvier 2001 ont continué à jouir de l’impunité. Les violences faites aux femmes sont restées un sujet de préoccupation majeur : les mutilations génitales féminines étaient fréquentes, et les assassinats de femmes âgées soupçonnées de sorcellerie se sont poursuivis. Les forces de l’ordre ont fait un usage excessif de la force, ouvrant notamment le feu sur des manifestants. Les conditions carcérales sont restées éprouvantes. Plusieurs condamnations à mort ont été prononcées. Il n’y a pas eu d’exécution.

Zanzibar
Pendant toute l’année 2003, les pourparlers de réconciliation (muafaka) entre le Chama Cha Mapinduzi (CCM, Parti de la révolution) au pouvoir et le parti d’opposition Civic United Front (CUF, Front civique unifié) ont continué à apaiser les tensions politiques autour de l’île semi-autonome de Zanzibar, dirigée par le président Amani Abeid Karume. Mais nombre des questions soulevées par les protestataires de 2001 n’ont toujours pas été résolues, en particulier les problèmes de réforme électorale, judiciaire et législative. Le CUF a cessé de boycotter les parlements (Assemblée nationale et Chambre des représentants de Zanzibar) et y a remporté respectivement 15 et 11 sièges aux élections partielles de mai 2003.
Fin 2003, le gouvernement n’avait toujours pas réagi officiellement aux conclusions de l’enquête sur les violences ayant accompagné les manifestations de janvier 2001. Rendu public en novembre 2002, le rapport de la Commission avait établi que les forces de sécurité étaient responsables de la mort de 31 personnes, avaient maltraité et torturé des centaines de prisonniers arbitrairement détenus, et violé des dizaines de femmes. Toutefois, la Commission ne recommandait pas que les responsables soient traduits en justice.

Violence contre les femmes

Malgré les campagnes organisées par le gouvernement et les organisations non gouvernementales, les mutilations génitales féminines sont restées largement répandues dans plusieurs régions. En octobre, trois femmes ont été condamnées à trente ans de prison chacune, après avoir été reconnues responsables de la mort d’une adolescente des suites d’une infection provoquée par une mutilation génitale.
On a continué de signaler des assassinats de femmes âgées soupçonnées de sorcellerie, mais les autorités n’ont pas fait grand-chose pour poursuivre les responsables présumés.

Liberté d’expression et d’association

À trois reprises au moins, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des manifestations interdites : en février, à Zanzibar, lors d’un rassemblement de musulmans suscité par un problème d’ordre religieux, et en juin et juillet, à Mwanza et Bukoba, lors de manifestations organisées par l’opposition. Plusieurs manifestants ont été tués ou blessés par balles lors de ces opérations ; beaucoup d’autres ont été roués de coups et arrêtés.
Sur le continent, les partis d’opposition, les organisations non gouvernementales et les médias privés indépendants du pouvoir ont pu fonctionner avec une plus grande liberté d’action qu’en 2002. Tel n’était pas le cas à Zanzibar. Il n’y a pas eu de nouveau recours à la législation sur la sédition contre les personnes critiquant le régime. Plusieurs procès pour sédition ont été interrompus en attendant que la Cour constitutionnelle se prononce sur la légalité du texte. Le gouvernement de Zanzibar a persisté dans son refus de reconnaître la Zanzibar Association for Human Rights (Association de Zanzibar pour la protection des droits humains), sans en donner la raison.

Procès pour « terrorisme »

L’année 2003 a vu se poursuivre le procès d’un suspect de l’attentat à l’explosif perpétré en 1998 contre l’ambassade des États-Unis à Dar es Salaam, au cours duquel 11 Tanzaniens avaient été tués.
Deux personnes auraient été renvoyées dans leur pays d’origine en vertu de la Loi relative à l’antiterrorisme adoptée en 2002, qui élargit considérablement les pouvoirs du gouvernement.

Commission des droits humains

La Commission des droits humains et de la bonne gouvernance a continué d’enquêter sur les conditions de détention éprouvantes des prisons tanzaniennes, mais n’a pas publié de rapport. Elle a entamé une série d’audiences publiques sur les exactions commises dans le district de Serengeti, en particulier les déplacements forcés et les expulsions. Fin 2003, elle n’avait pas encore ouvert de bureau à Zanzibar.

Peine de mort

Plusieurs condamnations à mort ont été signalées pendant l’année, mais il n’y a eu aucune exécution. Le gouvernement a continué de garder secret le nombre de condamnés à mort, estimé à plus de 100.

Réfugiés

Le régime n’a pas donné suite à ses menaces d’obliger les derniers 2 300 réfugiés rwandais restant en Tanzanie à retourner au Rwanda. Les conditions de vie sont restées difficiles dans les camps regroupant plus de 350 000 réfugiés du Burundi, dont des dizaines de milliers de nouveaux arrivants en 2003. Les réfugiés n’avaient pas le droit de sortir du camp et ont souvent été victimes d’arrestations.

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