Papouasie Nouvelle Guinée

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
CAPITALE : Port Moresby
SUPERFICIE : 462 840 km_
POPULATION : 5 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Elizabeth II, représentée par Silas Atopare, remplacé par Pato Kakaraya le 5 décembre
CHEF DU GOUVERNEMENT : Michaël Somare
PEINE DE MORT : abolie en pratique
CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : non signé

Les violences entre groupes ethniques ont fait plus de 500 morts. Aux termes d’un accord conclu en fin d’année, des membres de la police australienne devaient être déployés en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2004, avec pour mission de faire reculer l’insécurité. Le gouvernement s’est engagé dans la voie d’une reprise des exécutions. Un projet de loi sur la détermination du statut de réfugié a été élaboré.

Contexte
Les luttes de pouvoir au niveau local et les meurtres commis à titre de représailles ont nourri la violence dans les provinces. Selon un rapport rédigé en vue d’un sommet consacré au maintien de l’ordre qui s’est tenu au mois d’octobre dans la province d’Enga, 501 personnes auraient été tuées dans cette seule province lors d’affrontements armés entre groupes ethniques rivaux entre août 2002 et août 2003.
Le Centre australien d’études indépendantes a publié, en mars, un rapport dans lequel il estimait que la loi n’était plus respectée en Papouasie-Nouvelle-Guinée et que le pays présentait « tous les signes d’une évolution analogue à celle de son voisin mélanésien, les îles Salomon, menant à la paralysie de l’économie, à l’effondrement du gouvernement et au désespoir social ». Le Premier ministre, Michaël Somare, a convoqué l’un des auteurs de ce rapport, Mike Manning, devant une commission parlementaire qui, a-t-il affirmé, était habilitée à le faire incarcérer sans qu’il bénéficie d’un droit d’appel. Cette commission a entendu Mike Manning et a proposé une nouvelle loi, destinée à « dissuader les détracteurs qui persistent à publier délibérément des articles préjudiciables ».
Au mois de décembre, le gouvernement a signé avec l’Australie un accord prévoyant le déploiement, à partir du mois de juin 2004, d’un groupe pouvant compter jusqu’à 230 policiers et 100 conseillers civils australiens, qui sera chargé de participer à la lutte contre l’insécurité.

Bougainville
Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a réitéré en mars son souhait d’être tenu informé de la situation sur l’île de Bougainville et de renouer le dialogue avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le Groupe international de surveillance de la paix a quitté Bougainville en juin. Ses fonctions ont été en partie reprises par une nouvelle équipe de transition. Au mois d’août, le rapport du délégué des Nations unies sur la mise en œuvre du mandat du Conseil de sécurité à Bougainville a ouvert la voie à la tenue d’élections, prévues en principe en 2004 et à l’issue desquelles un gouvernement autonome propre à l’île devrait être formé. Dans trois districts, on a détruit en décembre les armes collectées dans le cadre d’un programme des Nations unies.

Peine de mort
Le niveau de criminalité violente a alimenté le débat sur la peine de mort. Plusieurs ministres ont demandé la reprise des exécutions capitales (la dernière a eu lieu en 1954). Le gouvernement a annoncé au mois de novembre qu’il allait étudier les méthodes d’exécution en usage en Asie du Sud-Est, en vue d’une éventuelle reprise.
_Deux hommes ont été condamnés à mort pour meurtre, respectivement en janvier et septembre. Ces décisions portaient à sept le nombre de personnes condamnées à la pendaison depuis le rétablissement de la peine capitale, en 1991.

Brutalités policières
Les accusations de violences policières se sont multipliées. Les autorités n’ont guère fourni de précisions sur les enquêtes auxquelles ces allégations ont pu donner lieu. Le gouvernement a annoncé une révision en profondeur des procédures de fonctionnement et de discipline de la police, qui devrait aboutir d’ici la fin du premier semestre 2004.
En janvier, Gabby Kutali, un lycéen de dix-sept ans, a été tué par balle à Mount Hagen. Il était présent au moment où des policiers des brigades mobiles ont tiré sur des suspects qui tentaient de leur échapper. En mars, le ministre de la Sécurité sociale a instamment prié le Parlement de mettre en place une commission nationale des droits humains chargée d’enquêter sur « les exécutions sommaires et les brutalités » attribuées aux des brigades mobiles de la police.
Le photographe de presse Ekar Keapu, qui couvrait un affrontement entre la police et des vendeurs de rue à Port Moresby, au mois de novembre, a été frappé au visage par des policiers, qui ont brisé son appareil photo.

Crise dans les prisons
Les conditions de vie dans les centres de détention se sont dégradées. En février, la police de la province de West New Britain s’est plainte de ne pas avoir les moyens de nourrir et de soigner correctement la bonne soixantaine de prisonniers qui se trouvaient dans ses cellules, surpeuplées depuis la fermeture de l’unique prison de la province un an plus tôt. En mars, un inspecteur des services sanitaires s’est indigné de constater que la prison de Bomana n’avait pas été fermée malgré un problèmes d’évacuation des eaux usées. L’administration pénitentiaire n’avait apparemment pas le budget nécessaire au transfert des 650 détenus dans d’autres établissements. Un tribunal a ordonné, en septembre, la fermeture pour remise en état de la prison de Buimo, dans la province de Morobe. Sept détenus y étaient morts et 63 autres avaient dû être hospitalisés en 2002 pour cause de maladies infectieuses engendrées par la surpopulation et le manque d’hygiène.

Demandeurs d’asile
Le gouvernement a annoncé, en mars, qu’il allait accorder à 100 familles originaires de la province indonésienne de Papouasie, réfugiées dans la région de Vanimo, la possibilité de solliciter une protection dans le cadre de la nouvelle procédure de détermination du statut de réfugié mise en place en concertation avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Fin août, il ne restait plus qu’un seul demandeur d’asile en détention arbitraire dans le centre spécial de l’île de Manus, subventionné par l’Australie. Tous les autres avaient finalement trouvé une terre d’accueil, notamment dans ce dernier pays.

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