Namibie

République de Namibie
CAPITALE : Windhoek
SUPERFICIE : 824 292 km²
POPULATION : 2 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Samuel Shaafishuna Nujoma
CHEF DU GOUVERNEMENT : Theo-Ben Gurirab
PEINE DE MORT : abolie
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome ratifié
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifié

La situation des droits humains s’est améliorée par rapport aux années 1999 et 2000, marquées par une recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales à la suite d’un soulèvement séparatiste armé dans la région de Caprivi (dans le nord-est du pays) et de l’intervention de la Namibie dans la guerre civile angolaise. Toutefois, les menaces pesant sur l’indépendance du pouvoir judiciaire étaient préoccupantes. Les dernières statistiques relatives aux violences contre les femmes et les enfants ne laissaient apparaître aucune diminution du nombre d’agressions. Le procès pour trahison des détenus de Caprivi s’est ouvert. La plupart des accusés - dont beaucoup étaient des prisonniers d’opinion - étaient incarcérés depuis cinq ans.

Contexte

À l’issue des élections qui se sont déroulées au mois de novembre, la South West Africa People’s Organisation (SWAPO, Organisation du peuple du Sud-Ouest africain) s’est maintenue au pouvoir en remportant 76 p. cent des voix. Hifikepunye Pohamba, le candidat à la présidence présenté par la SWAPO, a été élu chef de l’État. Il devait succéder en mars 2005 au président Samuel Nujoma, à la tête du pays depuis son accession à l’indépendance, en 1990.

Procès des détenus de Caprivi

Le procès de quelque 120 personnes accusées de haute trahison, de meurtre et d’autres infractions à la suite du soulèvement séparatiste de 1999 dans la région de Caprivi s’est enfin ouvert au mois d’août. Les accusés avaient, pour la plupart, déjà passé près de cinq années en détention provisoire. Les audiences devaient se poursuivre durant une grande partie de l’année 2005. Le juge a interdit aux médias de révéler l’identité de plusieurs témoins cités par l’accusation, une décision sans précédent depuis l’indépendance. Les policiers accusés d’avoir infligé des actes de torture aux suspects arrêtés au lendemain du soulèvement n’avaient toujours pas été formellement inculpés et ne s’étaient vu infliger aucune sanction disciplinaire.

Législation et justice

Un nouvelle législation du travail a été adoptée. Elle bannit spécifiquement les discriminations liées à la séropositivité au VIH. L’approbation d’un texte de loi sur le vol de bétail, qui rend le vol d’une chèvre passible d’une peine de trente ans de réclusion, a été dénoncée comme draconienne par les partis d’opposition.
Cette année encore, des responsables politiques importants s’en sont pris à des représentants de la magistrature. Le chef de file du mouvement des jeunes de la SWAPO, Paulus Kapia, a ainsi accusé le juge du procès de Caprivi de « saboter la paix » en Namibie, parce que celui-ci avait ordonné la remise en liberté de 13 suspects. La Cour suprême a infirmé cette décision de justice ultérieurement. Dans son programme électoral, la SWAPO s’est engagée à modifier la composition de l’organe chargé de la nomination des juges de façon à ce que celui-ci soit « conforme à la volonté du peuple ».

Violences contre les femmes et les enfants

Les autorités policières ont annoncé que, au cours de l’année 2003, plus d’un millier d’affaires de viol - par rapport à 814 en 2002 - avaient été signalées aux unités chargées de la protection des femmes et des enfants. Les estimations provisoires communiquées en 2004 ne laissaient pas apparaître de diminution du nombre d’agressions subies par les femmes et les enfants. Malgré l’inquiétude suscitée par cette intensification des violences, Women’s Solidarity, une importante organisation non gouvernementale assurant un soutien psychologique aux victimes de violence familiale, a fermé ses portes au début de l’année par manque de fonds.

Réfugiés

Six réfugiés originaires de République démocratique du Congo ont été inculpés d’incitation à la violence publique, à la suite d’une manifestation organisée au camp d’Osire, dans le centre du pays, lors de la Journée mondiale des réfugiés. Ces personnes protestaient contre les lenteurs de la procédure de demande d’asile. Le rapatriement volontaire de réfugiés angolais s’est poursuivi tout au long de l’année 2004.

Liberté d’expression

Les informations relatives à des responsables politiques tenant des propos haineux contre les minorités et contre leurs opposants ont été moins nombreuses que les années précédentes. Toutefois, en mai, le président Nujoma s’en est pris avec violence à Ben Ulenga, chef de file du Congress of Democrats (COD, Congrès des démocrates), un parti d’opposition, et l’a désigné comme étant homosexuel. Les autorités ont refusé d’insérer des articles éducatifs relatifs aux élections dans The Namibian. Elles ont avancé que la publicité était interdite dans ce journal depuis 2001, année durant laquelle il aurait publié des informations hostiles au gouvernement. L’opposition a critiqué le parti pris de la Namibian Broadcasting Corporation en faveur de la SWAPO durant la campagne électorale.

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