République dominicaine

République dominicaine
CAPITALE : Saint-Domingue
SUPERFICIE : 48 442 km²
POPULATION : 8,9 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Hipólito Mejía Dominguez, remplacé par Leonel Fernández Reyna le 16 août
PEINE DE MORT : abolie
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome signé
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifié

La police aurait abattu illégalement plusieurs personnes, principalement lors de manifestations contre la crise économique et les coupures de courant. Cette année encore, des actes de torture et des mauvais traitements ont été signalés dans la plupart des centres de détention, et le fonctionnement de la justice est resté un sujet de préoccupation. De nombreuses femmes ont été victimes de violences au foyer.

Contexte

La crise économique provoquée, en 2003, par un scandale touchant le secteur bancaire s’est encore approfondie. À la fin du mois de janvier, un appel à une grève générale de quarante-huit heures a été lancé et les autorités ont arrêté à titre préventif plus de 40 chefs de file de mouvements populaires. Sept manifestants auraient été tués par la police. Leonel Fernández Reyna, candidat du Partido de la Liberación Dominicana (PLD, Parti de la libération dominicaine), a remporté l’élection présidentielle de mai et est entré en fonction au mois d’août. Peu après, il a entamé une vaste épuration au sein de la police, tout en renforçant la présence policière dans les rues.

Homicides illégaux imputables à la police

Des policiers ont fait un usage abusif de la force, ce qui aurait provoqué la mort de plusieurs personnes, notamment au cours de manifestations ou lors de fusillades.
Le 8 janvier, Arlene Pérez Simsar, âgée de vingt-cinq ans, a été abattue d’une balle dans la tête par une patrouille de police à Arroyo Hondo III (Saint- Domingue). Alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec son ami, quatre policiers se sont approchés du véhicule mais - selon le jeune homme - sans s’identifier. Ce dernier, craignant un vol, aurait démarré et les policiers auraient ouvert le feu sur la voiture, tuant Arlene Pérez Simsar. Quatre policiers ont été inculpés par la suite dans le cadre de cette affaire.
Le 30 septembre, José Alfredo Méndez Diloné, vingt et un ans, membre du Frente Amplio de Lucha Popular (FALPO, Front élargi de lutte populaire), aurait été tué par un policier alors qu’il participait à une manifestation pour protester contre des coupures de courant à Navarrete, dans la province de Santiago.

Conditions carcérales

Les conditions de détention s’apparentaient souvent à un traitement cruel, inhumain et dégradant. Les lieux de détention se caractérisaient par le manque de soins médicaux, une forte surpopulation et de mauvaises conditions de vie en général. D’après les informations reçues, l’autorité pénitentiaire s’est une nouvelle fois rendue responsable d’un grand nombre de violations des droits humains. Les dispositifs de protection du droit à la vie et de prévention des violences entre prisonniers étaient insuffisants.
Le 21 août, Robinson Michael Rosario Hernández aurait été brûlé vif au centre de détention de Mao (province de Valverde) après un conflit avec d’autres détenus pour le contrôle du trafic de stupéfiants. Deux autres prisonniers sont morts ultérieurement, également des suites de graves brûlures.
Benito Simón Gabriel, dix-neuf ans, a déclaré avoir été suspendu à un mur en plein soleil, sept heures durant, à la prison de Monte Plata. Par la suite, le capitaine de police Salvador López García a été arrêté pour son implication dans cette affaire.

Fonctionnement de la justice

De très nombreux prisonniers sont restés derrière les barreaux après avoir purgé leur peine parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer les frais administratifs. Plusieurs milliers d’affaires pénales sont restées au point mort parce que le parquet ne les avait pas déférées aux tribunaux, et les accusés ont été libérés. Le nouveau Code de procédure pénale, entré en vigueur en septembre, a interdit toute arrestation sans mandat d’arrêt décerné par un juge.

Violences contre les femmes

La violence au foyer semblait généralisée et touchait des femmes de toutes les origines et conditions sociales. Selon les données recueillies par le Colectivo Mujer y Salud (collectif Femme et Santé), au moins 89 femmes sont mortes à la suite de violences au sein du foyer.
Le 11 janvier à Villa Duarte (Saint-Domingue), Siria Sena Ferreras, trente-trois ans, a été tuée à coups de couteau par son époux, en pleine rue.

Autres documents d’Amnesty International

. Dominican Republic : Human rights violations in the context of the economic crisis (AMR 27/001/2004).

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