NIGER

République du Niger
CAPITALE : Niamey
SUPERFICIE : 1 267 000 km²
POPULATION : 14 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Mamadou Tandja
CHEF DU GOUVERNEMENT : Hama Amadou
PEINE DE MORT : abolie en pratique
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome ratifié
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée avec réserves
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifié

Les sécheresses répétées et l’invasion de criquets pèlerins que le pays a connues en 2004 ont provoqué une dramatique pénurie alimentaire au Niger. Plusieurs responsables d’organisations représentant la société civile ont été arrêtés arbitrairement.

Famine et réaction tardive de la communauté internationale

Combinée à plusieurs années de sécheresse, l’invasion acridienne de 2004 - la plus importante depuis plus de dix ans - est venue aggraver une pénurie alimentaire déjà préoccupante. La plus grande partie des cultures de céréales du pays a été ravagée par les criquets. En dépit des alertes lancées depuis la fin de l’année 2004 par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) pour prévenir des risques de famine, la communauté internationale, notamment les Nations unies et l’Union européenne, n’ont pas répondu à temps aux appels à l’aide alimentaire d’urgence. Au mois de juin, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, Niamey, pour exiger la distribution de rations. Les autorités ont refusé d’accéder à cette demande, indiquant qu’elles ne pouvaient distribuer gratuitement le peu de ressources alimentaires disponibles. Après de nouveaux appels lancés par les ONG, la communauté internationale et notamment les agences des Nations unies ont commencé à envoyer une aide alimentaire d’urgence, ce qui a permis d’améliorer un peu la situation.
Les Nations unies estimaient que la famine mettait en péril la vie de 3,5 millions de Nigériens (sur une population de 12 millions d’habitants). Aucun chiffre officiel concernant le nombre de victimes de la pénurie alimentaire n’a été rendu public. La famine au Niger a eu des répercussions dans les pays voisins : au Bénin et au Nigéria, la hausse des prix et la destruction des cultures par des oiseaux ont compromis les ressources alimentaires. Une pénurie alimentaire a également été signalée au Burkina Faso et au Mali.

Arrestations arbitraires

Des responsables d’organisations issues de la société civile ont été arrêtés de manière arbitraire.
Au mois de mars, cinq dirigeants de la Coalition équité/égalité contre la vie chère ont été arrêtés. Kassoum Issa, secrétaire du syndicat national des enseignants, le journaliste Moussa Tchangari, Nouhou Arzika, Moustapha Kadi et Morou Amadou ont été inculpés de « complot contre la sécurité de l’État ». La Coalition avait appelé à la grève générale pour protester contre l’imposition d’une nouvelle taxe sur des produits de première nécessité tells que la farine et le lait. Les cinq hommes ont été remis en liberté provisoire après dix jours de détention. À la connaissance d’Amnesty International, aucune autre action judiciaire n’avait été intentée contre eux à la fin de l’année.
Ilguilas Weila, le président d’une organisation de lutte contre l’esclavage appelée Timidria, a été arrêté en mai en compagnie de cinq de ses collaborateurs. Les six hommes ont été inculpés de « tentative d’escroquerie ». On leur reprochait d’avoir voulu escroquer des prêteurs internationaux en sollicitant des fonds destinés à organiser une cérémonie célébrant la libération des esclaves. Ils ont été remis en liberté provisoire en juin et, selon les informations recueillies, aucune suite judiciaire n’avait été donnée à cette affaire à la fin de l’année. Ces arrestations se sont déroulées alors que les autorités tentaient de museler Timidria et de l’empêcher de dénoncer l’esclavage, qui est un crime sanctionné par la loi depuis 2003 au Niger.

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