TRINITÉ-ET-TOBAGO

République de Trinité-et-Tobago
CAPITALE : Port of Spain
SUPERFICIE : 5 130 km²
POPULATION : 1,3 million
CHEF DE L’ÉTAT : George Maxwell Richards
CHEF DU GOUVERNEMENT : Patrick Manning
PEINE DE MORT : maintenue
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome ratifié
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : non signé

De nouvelles condamnations à mort ont été prononcées et des responsables des pouvoirs publics ont menacé de reprendre les exécutions. Amnesty International a continue de recevoir des informations faisant état d’actes de violence imputables à la police. Les conditions carcérales restaient déplorables, s’apparentant parfois à un traitement cruel, inhumain ou dégradant.

Contexte

Instaurée pour remplacer le Comité judiciaire du Conseil privé, la Cour de justice des Caraïbes a commence à fonctionner en avril à Trinité-et-Tobago. Fin 2005, la Barbade et le Guyana avaient modifié leur Constitution afin de pouvoir renvoyer des affaires devant cette instance, désormais la plus haute juridiction d’appel pour les pays de la région.
En octobre, plus de 10 000 personnes ont manifesté pour dénoncer le fort taux de criminalité violente. Entre janvier et octobre, 382 meurtres auraient été recensés en 2005 dans le pays, qui compte 1,3 million d’habitants.

Peine de mort

Aucun condamné n’avait été mis à mort depuis 1999, mais de hauts représentants de l’État ont fait part à maintes reprises de leur intention de reprendre les exécutions. La sentence capitale demeurait la peine impérativement prévue par la loi pour les personnes reconnues coupables de meurtre.
Alors que leurs sentences avaient été commuées en peines d’emprisonnement par le Comité judiciaire du Conseil privé en 2004, 86 personnes demeuraient sous le coup d’une condamnation à mort, le gouvernement ayant semble-t-il ignoré la décision de l’instance d’appel.
En juin, un ordre d’exécution a été émis à l’encontre de Lester Pitman, alors qu’une procédure d’appel était en cour dans cette affaire. Son exécution a par la suite été reportée, en attendant qu’il soit statué sur l’appel. Lester Pitman a été déclaré coupable de meurtre en 2004.

Brutalités policières

De nouvelles violences imputables à des policiers ont été signalées, notamment des homicides illégaux, des actes de torture et des mauvais traitements. Au moins 14 personnes auraient été abattues par la police au cours de l’année 2005.
En janvier, Kevin Wallace, trente-sept ans, a été abattu par des policiers qui, selon des témoins, lui ont tiré dans le dos alors qu’il tentait de s’enfuir. Les agents l’ont roué de coups de pied quand il gisait à terre, ensanglanté, avant de le conduire à l’hôpital.
En août, Kendell Hamilton, vingt ans, a été abattu par des membres de la Brigade d’intervention conjointe de Laventille. Les policiers ont affirmé avoir tiré en état de légitime défense, mais des proches de Kendell Hamilton ont indiqué qu’il n’était qu’une victime innocente. Des mouvements ayant secoué le quartier, la police a annoncé l’ouverture d’une enquête sur sa mort.

Conditions de détention déplorables

Les conditions régnant dans les lieux de détention demeuraient extrêmement préoccupantes et s’apparentaient dans certains cas à un traitement cruel, inhumain et dégradant. La surpopulation était la règle dans les prisons, les centres de détention provisoire et les cellules des tribunaux. Les conditions sanitaires étaient souvent déplorables et les soins médicaux insuffisants. Des condamnés à mort ont affirmé qu’on refusait de leur donner les médicaments dont ils avaient besoin.
Dans les prisons, les violences sexuelles seraient fréquentes. Des mineurs délinquants et des personnes reconnues coupables d’infractions mineures étaient, selon les informations recueillies, incarcérés dans des cellules surpeuplées avec des prisonniers condamnés pour des infractions graves.

Châtiments corporels

La législation autorisant les condamnations à des châtiments corporels, notamment pour viol, restait en vigueur. De nouvelles condamnations à la flagellation ont été prononcées mais n’ont apparemment pas été appliquées.
En juin, le tribunal pénal de Port of Spain a condamné Rawle Bekaroo à une peine de 15 coups de fouet et vingt ans d’emprisonnement pour enlèvement, viol et agression sexuelle.

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