PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

Papouasie-Nouvelle-Guinée
CAPITALE : Port Moresby
SUPERFICIE : 462 840 km²
POPULATION : 5,9 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Elizabeth II, représentée par Paulias Matane
CHEF DU GOUVERNEMENT : Michael Somare
PEINE DE MORT : abolie en pratique
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome non signé
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : non signé

Des problèmes liés au maintien de l’ordre ont, cette année encore, troublé la jouissance des droits fondamentaux et entravé l’accès aux services essentiels. La police s’est le plus souvent révélée incapable ou peu désireuse d’empêcher les violences au sein de la famille ou dans la société en général et d’enquêter efficacement sur ce type d’affaires. Les nombreuses allégations de sévices, y compris d’actes de torture, imputables à des policiers n’ont fait qu’accroître la défiance à l’égard des représentants de la force publique. Les femmes et les enfants étaient particulièrement exposés à la violence.

Contexte

En septembre, les célébrations organisées pour le trentième anniversaire de l’indépendance se sont déroulées dans un climat assombri par les difficultés en matière de développement. L’accès aux services essentiels demeurait insuffisant, le taux d’analphabétisme était élevé et la corruption endémique. L’épidémie de sida constituait une menace majeure pour la croissance et la stabilité.
Les femmes continuaient d’être largement sous-représentées au sein des assemblées de province, du Parlement national, de la police, de la justice, des tribunaux de village et des autres instances décisionnaires.
Le mandat de la mission d’observation des Nations unies à Bougainville a pris fin en juin, après l’élection d’un gouvernement autonome dirigé par l’ancien chef séparatiste Joseph Kabui. Aux termes de l’accord de paix négocié par l’intermédiaire des Nations unies, un référendum sur l’indépendance de Bougainville sera organisé d’ici quinze ans.

Problèmes liés au maintien de l’ordre

Bien que la police ait annoncé une baisse de la criminalité par rapport à 2004, le nombre d’affaires criminelles - notamment de viols et de meurtres - restait élevé, tout particulièrement à Port Moresby et dans les Hauts Plateaux de l’Ouest. Il régnait de ce fait un climat de peur, surtout parmi les femmes, qui restreignait la liberté de circulation et l’accès aux services essentiels.
La police se montrait généralement inefficace dans sa lutte contre la criminalité et invoquait souvent des contraintes budgétaires pour justifier la faiblesse des enquêtes menées sur les dossiers de plainte. Les évasions de personnes en garde à vue ou incarcérées étaient nombreuses. Trois évasions massives - concernant 131 détenus au total - ont eu lieu durant les seuls mois de janvier et février.
Les litiges concernant les terres et les ressources ont souvent dégénéré et des luttes tribales ont été signalées dans au moins six provinces, avec leur cortège de morts, de destructions de biens et de déplacement de populations.
Pour remédier au problème de la prolifération des armes à feu illégales, dont beaucoup provenaient des armureries de la police, de l’armée et d’établissements pénitentiaires, le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation et organisé un sommet en juin. Un rapport préconisant diverses réformes, y compris législatives, a été remis aux pouvoirs publics en novembre.
Les agents de la police australienne déployés sur le territoire en vertu de l’accord bilatéral signé en 2004 ont été retirés au mois de mai, quand la Cour suprême a déclaré inconstitutionnelles les lois qui leur garantissaient l’immunité. Les deux parties se sont mises d’accord sur la présence d’un nouveau contingent, moins important et disposant d’un mandat plus limité.

Violences policières

Réagissant aux informations selon lesquelles la police continuait de faire un usage excessif de la force lors des arrestations et soumettait des suspects à des actes de torture, y compris des viols, le ministre de la Sécurité intérieure et le directeur de la police ont admis l’existence de brutalités policières. Tandis que le premier promettait des réformes, le second citait des statistiques montrant que les agents étaient sanctionnés quand les plaintes étaient fondées. Néanmoins, l’opinion publique n’avait qu’une confiance très limitée dans les mécanismes destinés à établir les responsabilités policières, car ils n’étaient ni indépendants ni transparents et n’avaient eu aucun effet dissuasif.
En novembre, la police a ouvert le feu dans un établissement scolaire près de Porgera, tuant au moins un homme et blessant 18 élèves, peut-être davantage. Selon les informations reçues, les policiers étaient venus arrêter le directeur quand les élèves se sont mis à leur jeter des pierres. Une information judiciaire relative à la fusillade a été ouverte.
À la connaissance d’Amnesty International, aucun policier n’a fait l’objet de poursuites pénales à la suite des viols et des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux femmes et aux jeunes filles interpellées lors de la descente effectuée en mars 2004 dans la pension Three Mile, à Port Moresby.

Violences contre les femmes

Les informations recueillies auprès des organisations de femmes, des hôpitaux et de la police attestaient que les violences domestiques et les viols étaient monnaie courante. Les structures de soins et d’aide psychologique pour les victimes de violences étaient quasiment inexistantes, surtout hors des grandes villes. Pour les femmes, la généralisation de la violence augmentait les risques d’être contaminées par le VIH/sida.
Les carences de l’institution judiciaire et les mécanismes « traditionnels » de justice, dominés par les hommes, limitaient sérieusement les voies de recours ouvertes aux femmes. Seul un faible pourcentage des violences infligées aux femmes faisait l’objet d’un traitement judiciaire en bonne et due forme. La plupart des crimes, y compris les viols collectifs, n’étaient pas signalés ou ne donnaient lieu à aucune enquête : de nombreuses affaires se soldaient en privé par l’indemnisation des familles de victimes.

Visites d’Amnesty International

Une déléguée d’Amnesty International s’est rendue en Papouasie-Nouvelle-Guinée en octobre.

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