Laos

Environ 4 500 demandeurs d’asile hmongs réfugiés en Thaïlande ont été renvoyés contre leur gré au Laos. Les autorités limitaient toujours de façon draconienne les libertés d’expression, de réunion et d’association, interdisant notamment toute presse indépendante. Il était difficile d’évaluer avec précision la situation des droits humains, les observateurs indépendants n’étant pas les bienvenus au Laos. L’exploitation des ressources naturelles et certaines activités foncières ont entraîné des expulsions. Selon un responsable gouvernemental, les litiges liés à la terre constituaient désormais le problème numéro un du pays.

République démocratique populaire laotienne
CHEF DE L’ÉTAT : Choummaly Sayasone
CHEF DU GOUVERNEMENT : Bouasone Bouphavanh
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 6,3 millions
ESPÉRANCE DE VIE : 64,6 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 68 / 61 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 72,7 %

Contexte

Le Laos a ratifié le 25 septembre le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Convention relative aux droits des personnes handicapées [ONU] et la Convention des Nations unies contre la corruption. Un décret du gouvernement sur la déclaration des associations locales, autorisant pour la première fois l’émergence d’une société civile, est entré en vigueur en novembre.
Le Laos souffrait toujours d’un problème de malnutrition chronique. Dans les campagnes, la moitié des enfants de moins de cinq ans ne recevaient pas une alimentation suffisante. Cette proportion était encore plus élevée dans les secteurs isolés et parmi les populations autres que laos ou thaïs.

Réfugiés et demandeurs d’asile

En décembre, les autorités laotiennes et thaïlandaises ont organisé conjointement le rapatriement forcé de quelque 4 500 Hmongs du Laos qui s’étaient installés en Thaïlande. Parmi ces personnes, certaines étaient passées en Thaïlande pour y demander l’asile mais n’avaient pas eu la possibilité de déposer leur dossier auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Quelques centaines de Hmongs rapatriés ont été regroupés sur des sites précis, notamment à Phalak, un village du district de Kasi, mais on ignorait ce qu’étaient devenus les autres – la majorité – et dans quelles conditions ils vivaient. Les observateurs indépendants ne pouvaient pas rencontrer librement les personnes rapatriées et les moyens mis en œuvre pour accueillir ces dernières étaient insuffisants.

Liberté d’expression

Le gouvernement contrôlait strictement tout débat public, y compris dans la presse et sur Internet.
 ?Emprisonnés depuis 10 ans à la suite des manifestations d’octobre 1999, trois militants favorables à l’instauration de la démocratie étaient toujours incarcérés à la prison de Samkhe, alors qu’ils auraient dû être libérés le 25 octobre. Les autorités affirmaient que ces trois hommes avaient en fait été condamnés à 20 ans d’emprisonnement.
 ?Dans le cadre d’une véritable rafle effectuée le 2 novembre, les forces de sécurité ont arrêté plus de 300 personnes, dont de nombreux agriculteurs, qui s’apprêtaient à protester contre la perte de certaines terres et l’absence de soutien économique et social de la part des pouvoirs publics. Neuf personnes ont été maintenues en détention. On ignorait tout du sort qui leur avait été réservé.

Peine de mort

Le moratoire de fait sur les exécutions a de nouveau été respecté cette année et aucune exécution n’a été signalée. Le plus grand secret continuait cependant d’entourer la question de l’application de la peine de mort.
 ?Une ressortissante britannique arrêtée en 2008 et jugée pour trafic de drogue encourait la peine capitale, sanction obligatoire inscrite dans la loi. Comme elle était enceinte, elle a finalement été condamnée, conformément à la législation laotienne, à une peine d’emprisonnement à vie par un tribunal de Ventiane, à l’issue d’un procès non équitable. Elle a ensuite été transférée au Royaume-Uni, pour y purger sa peine.

Conditions de détention

Malgré le secret qui régnait dans ce domaine, les informations disponibles indiquaient que les conditions de vie dans les prisons et les centres de détention de la police étaient toujours aussi déplorables. Les détenus manquaient notamment de nourriture et ne disposaient pas d’eau propre. Les surveillants frappaient les prisonniers pour les punir et utilisaient parfois des entraves.

Liberté de religion

Selon des informations en provenance des provinces de Savannaketh et de Saravan, les pouvoirs publics locaux auraient cherché à contraindre des personnes de confession chrétienne à abjurer leur foi. Ces personnes auraient notamment été soumises à des interrogatoires, à des menaces de mort et à des actes de harcèlement. Apparemment, les fidèles de conversion récente étaient plus particulièrement visés.

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