Malawi

Les prisons continuaient d’être surpeuplées et dépourvues d’infrastructures adéquates. Deux homosexuels ont été maltraités par la police et placés en détention après avoir célébré publiquement leurs fiançailles.

République du Malawi
CHEF DE L’ÉTAT ET DU GOUVERNEMENT : Bingu wa Mutharika
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 15,3 millions
ESPÉRANCE DE VIE : 52,4 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 125 / 117 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 71,8 %

Contexte

Le Parti démocratique progressiste du président Bingu wa Mutharika a remporté les élections présidentielle et législatives du 19 mai, sur fond d’allégations faisant état d’un traitement partial de la part de la presse nationale et d’interventions de la police perturbant le bon déroulement de certaines réunions des partis d’opposition.

Conditions carcérales

Les prisons étaient surpeuplées et la plupart d’entre elles utilisées à plus du double de leur capacité. En décembre, par exemple, la prison de Maula (région Centre), prévue pour 700 détenus, en comptait 2 200 ; celle de Zomba (région Sud), prévue pour 900 détenus, en comptait 2 176 ; celle de Chichiri, à Blantyre, prévue pour 700 détenus, en comptait 1 800 ; et celle de Mzuzu (région Nord), prévue pour 200 détenus, en comptait 412. Cette surpopulation était à l’origine de la propagation de certaines maladies contagieuses, notamment de la tuberculose et de la gale.
En l’absence de structure séparée, les mineures délinquantes étaient placées en détention avec des adultes.
Procès de responsables politiques de l’opposition
 ?Le procès de l’ancien président Bakili Muluzi, accusé d’avoir participé à un complot en vue de renverser le régime en 2008, s’est poursuivi. Il était inculpé de trahison et corruption. Le 7 décembre, la Haute Cour a abandonné 50 des 60 charges pesant sur lui. Le procès a été retardé pour lui permettre de se rendre à l’étranger afin de recevoir des soins médicaux. Plusieurs autres opposants politiques du président Bingu wa Mutharika arrêtés au même moment et libérés sous caution ont déclaré être victimes de persécutions politiques.
 ?La procédure entamée contre l’ancien vice-président, Cassim Chilumpha, appréhendé en avril 2006 sur présomption de trahison, n’a pas progressé. Il est resté en liberté sous caution.

Police

L’Assemblée nationale a adopté un projet de loi sur la police le 2 décembre, sur fond de protestations de la part d’organisations de défense des droits humains et de partis d’opposition, qui estimaient que le texte conférait aux forces de l’ordre des pouvoirs excessifs, notamment celui de perquisitionner sans mandat. Les perquisitions illégales, de même que les arrestations et les placements en détention arbitraires de détracteurs du gouvernement, notamment de journalistes et de responsables de l’opposition, étaient des pratiques constatées depuis longtemps au sein de la police du pays. Le président n’avait pas promulgué la loi à la fin de l’année.

Discrimination – homosexuels arrêtés et brutalisés

 ?Steven Monjeza et Tiwonge Chimbalanga ont été arrêtés le 28 décembre, deux jours après avoir organisé, dans le township de Chirimba (Blantyre), une cérémonie traditionnelle de fiançailles (chinkhoswe). Ils ont été inculpés de « crime contre nature » et de « pratiques contraires aux bonnes mœurs entre deux hommes », aux termes des articles 153 et 156 du Code pénal. Ils étaient passibles d’une peine de 14 ans d’emprisonnement assortie de travaux forcés. Les deux hommes ont été brutalisés durant leur garde à vue et soumis à un examen psychologique forcé. Tiwonge Chimbalanga a en outre été contraint à subir à l’hôpital un examen anal visant à déterminer s’il avait eu ou non des rapports sexuels avec des hommes. Le fait de pratiquer de force ce type d’examen constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant.

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