MALI

L’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) détenait plusieurs otages dans le nord du Mali. Elle a exécuté certains d’entre eux et en a libéré d’autres. Aucune avancée n’a été enregistrée concernant l’adoption de lois accordant aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes ou abolissant la peine capitale. Treize personnes ont été condamnées à mort mais aucune exécution n’a été signalée.

République du Mali
CHEF DE L’ÉTAT : Amadou Toumani Touré
CHEF DU GOUVERNEMENT : Modibo Sidibé
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 13,3 millions
ESPÉRANCE DE VIE : 49,2 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 193 / 188 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 26,2 %

Contexte

Au cours de l’année, AQMI a intensifié ses actions dans certains pays subsahariens, notamment au Mali. En septembre, la Mauritanie a présenté ses excuses au Mali pour la mort de deux civils maliens, tués par l’armée de l’air mauritanienne lors du bombardement d’une base d’AQMI. En octobre, le président Amadou Toumani Touré a demandé aux pays sahariens de renforcer leur coopération dans la lutte contre AQMI.
Le projet de loi relatif au Code des personnes et de la famille, qui visait à accorder aux femmes l’égalité des droits et qui avait suscité la polémique en 2009, a été réexaminé par des sous-comités de l’Assemblée nationale. Aucun vote n’avait eu lieu à la fin de l’année.

Exactions perpétrées par des groupes armés

Sept otages capturés par AQMI en Mauritanie et au Niger, et détenus au Mali, ont été relâchés en 2010.

  • AQMI a menacé de tuer Pierre Camatte, un otage français enlevé en novembre 2009, si quatre membres d’Al Qaïda incarcérés au Mali n’étaient pas remis en liberté. En février, à peu près en même temps que Pierre Camatte était relâché par AQMI, les autorités ont libéré ces quatre prisonniers en déclarant qu’ils avaient purgé leurs peines.
  • Michel Germaneau, un Français qui travaillait pour une organisation humanitaire et qui avait été capturé dans le nord du Niger en avril puis emmené dans le nord du Mali, a été exécuté par AQMI en juillet. Quelques jours auparavant, l’armée mauritanienne avait tenté sans succès de le libérer avec l’aide de la France.
  • En août, deux Maliens ont été enlevés par AQMI à Kidal. L’un d’entre eux, membre des forces de sécurité, a été relâché quelques jours plus tard. Sidi Mohamed Ag Chérif, un guide connu sous le nom de Merzuk qui travaillait pour les douanes, a été tué deux jours après son enlèvement.
  • En septembre, sept personnes de nationalité française, togolaise et malgache employées par AREVA et Satom, deux entreprises françaises, ont été enlevées à Arlit, dans le nord du Niger, et maintenues en captivité par AQMI dans le nord du Mali. L’organisation a demandé, en échange de leur libération, une importante rançon et l’abrogation de la loi française interdisant le port du voile islamique.

Peine de mort

Aucune avancée n’a été enregistrée en vue de l’abolition de la peine de mort. Un avant-projet de loi en ce sens avait été proposé par le gouvernement en 2007 mais son examen a été de nouveau ajourné par l’Assemblée nationale. Treize personnes ont été condamnées à mort au cours de l’année, mais aucune exécution n’a été signalée.

  • En mai, deux frères, Siaka et Kassoum Diallo, ont été condamnés à la peine capitale pour meurtre par la cour d’assises siégeant à Bamako.
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