EMIRATS ARABES UNIS

Les travailleurs migrants étaient privés de droits importants ; ils étaient exploités et maltraités. Les femmes continuaient d’être victimes de discrimination, dans la législation et dans la pratique. Vingt-huit prisonniers au moins ont été condamnés à mort. Aucune exécution n’a été signalée.

ÉMIRATS ARABES UNIS
CHEF DE L’ÉTAT : Khalifa ben Zayed al Nahyan
CHEF DU GOUVERNEMENT : Mohammed ben Rashed al Maktoum
PEINE DE MORT : maintenue
POPULATION : 4,7 millions
ESPÉRANCE DE VIE : 77,7 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 10 / 12 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 90 %

Contexte

À la suite de la visite qu’il avait effectuée en octobre 2009 dans les Émirats arabes unis, le rapporteur spécial des Nation unies sur le racisme a exhorté en mars les pouvoirs publics à autoriser les étrangers qui résidaient de longue date dans le pays à solliciter leur naturalisation. Il leur a également demandé de résoudre de manière équitable la situation des résidents apatrides en leur donnant accès à la santé, à l’éducation, aux services sociaux et à des emplois. Le rapporteur spécial a en outre instamment prié le gouvernement de prendre des mesures législatives, entre autres, pour protéger les travailleurs migrants contre l’exploitation.
En avril, la police de Sharjah aurait effectué des perquisitions systématiques à la recherche de couples non mariés ; un couple au moins aurait été arrêté.
La Cour suprême a conclu en août que les intérêts de l’enfant devaient être prioritaires dans les affaires de garde d’enfant.
Le gouvernement a annoncé en octobre qu’il avait terminé le versement d’indemnités aux Bangladais qui avaient été employés comme jockeys dans les courses de chameaux alors qu’ils étaient mineurs.

Droits des femmes

Les femmes étaient toujours victimes de discrimination, dans la législation et dans la pratique.
En février, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] a engagé instamment le gouvernement à prendre des mesures complètes pour faire face aux violences domestiques, entre autres formes de violence contre les femmes, en déplorant l’absence de loi spécifique sur ce type de violence. Il a également préconisé la mise en place d’un organisme indépendant de défense des droits humains conforme aux normes internationales et doté d’un mandat spécifique en matière d’égalité des genres.
En octobre, la Cour suprême a confirmé le droit d’un mari de « punir » sa femme et ses enfants sous réserve que le traitement infligé ne laisse pas de traces. Le jugement, qui approuvait de fait la violence domestique, précisait que les mesures prises ne devaient pas dépasser les limites prévues par le droit musulman.

Droits des migrants

Les travailleurs étrangers, et tout particulièrement ceux originaires de pays pauvres et en voie de développement qui étaient ouvriers du bâtiment ou employés de maison, étaient toujours liés à leur employeur aux termes du système de parrainage, très critiqué. Ils étaient exploités et maltraités. Le gouvernement n’a pris aucune mesure appropriée pour remédier à cette situation, bien que des investisseurs étrangers importants aient demandé aux employeurs locaux, dans le cadre des contrats conclus avec eux, d’améliorer les conditions de travail des ouvriers.

Torture et autres mauvais traitements

En janvier, un tribunal d’Abou Dhabi a acquitté Issa bin Zayed al Nahyan des accusations de coups et blessures et viol formulées à son encontre à la suite de l’agression, en 2004, d’un commerçant afghan avec lequel il avait un différend commercial. Le tribunal a statué qu’Issa bin Zayed al Nahyan avait agi sous l’emprise de drogues que lui avaient administrées ses associés en vue de le filmer et de le faire chanter.
Dix-sept Indiens qui avaient été condamnés à mort en mars par un tribunal de première instance de Sharjah ont affirmé en avril à des journalistes qu’ils avaient été maltraités après leur arrestation en janvier 2009. À la connaissance d’Amnesty International, leurs allégations n’ont donné lieu à aucune enquête.

Peine de mort

Au moins 28 personnes – dont les 17 Indiens dont la sentence a été prononcée en mars – ont été condamnées à mort par des tribunaux de première instance. Les décisions de ces juridictions sont réexaminées par des cours d’appel puis, en dernière instance, par la Cour suprême. Aucune exécution n’a été signalée.
En décembre, les Émirats arabes unis se sont abstenus lors du vote d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en faveur d’un moratoire mondial sur les exécutions.

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