FIDJI

Le régime militaire, toujours en place, continuait de restreindre sérieusement la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Des cas de torture et d’autres mauvais traitements ont été régulièrement signalés. Des détracteurs du gouvernement, des syndicalistes et certains chefs religieux ont été détenus pour de courtes périodes, menacés, soumis à des manœuvres d’intimation ou attaqués. La violence domestique et sexuelle contre les femmes et les enfants demeurait très répandue.

RÉPUBLIQUE DES ÎLES FIDJI
Chef de l’État : Ratu Epeli Nailatikau
Chef du gouvernement : Josaia Voreqe Bainimarama
Peine de mort : abolie sauf pour crimes exceptionnels
Population : 0,9 million
Espérance de vie : 69,2 ans
Mortalité des moins de cinq ans : 17,6 ‰

Liberté d’expression, d’association et de réunion

Les dispositions relatives aux situations d’urgence, promulguées en 2009, sont restées en vigueur et ont été utilisées pour restreindre la liberté d’expression et de réunion pacifique.
*En juillet, la police a interrogé et tenté d’intimider Virisila Buadromo, directrice exécutive du Mouvement fidjien pour les droits des femmes, au motif qu’elle n’avait pas demandé d’autorisation au titre de ces dispositions pour organiser une réunion interne de planification. La police a ensuite dispersé la réunion.
*Début août, Daniel Urai, président du Congrès des syndicats de Fidji (FTUC), et Dinesh Gounder, membre du syndicat de l’hôtellerie, ont été arrêtés. Ils ont été inculpés au titre des dispositions relatives aux situations d’urgence pour avoir organisé une réunion sans autorisation, avant d’être libérés sous caution.
*En août également, la police a annoncé que les hindous devraient demander une autorisation en vertu de ces mêmes dispositions pour tout rassemblement religieux de plus de 10 personnes.
D’autres membres de la société civile ont, eux aussi, subi des restrictions de leurs droits à la liberté d’association et de réunion pacifique.
*La conférence annuelle de l’Église méthodiste a été interdite en août après que ce courant religieux eut refusé d’accéder aux demandes des autorités réclamant la démission d’un certain nombre de ses dirigeants. Les autorités avaient auparavant autorisé la tenue de la conférence, pour la première fois depuis quatre ans.
*Le 15 août, la police a annulé une autorisation délivrée au Conseil national du FTUC pour qu’il organise son assemblée ordinaire à Nadi.
*En novembre, le Conseil de la province de Rewa a été frappé d’une interdiction de se réunir après que sa présidente, Ro Teimumu Kepa, eut critiqué le coup d’État de décembre 2006.
*Deux dirigeants syndicaux, Daniel Urai et Felix Anthony, ont été arrêtés en novembre. Daniel Urai a été accusé d’avoir dégradé des bâtiments publics de la capitale en y inscrivant des graffitis antigouvernementaux. Il a été inculpé de sédition pour avoir « incité à la violence politique », puis libéré sous caution. Felix Anthony a été libéré sans inculpation.

Torture et autres mauvais traitements

*En février, Felix Anthony et Maika Namudu ont été détenus brièvement et, semble-t-il, battus par des militaires à la caserne Queen Elizabeth.
*Les militaires ont détenu Sam Speight du 21 au 24 février et l’auraient roué de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Cet homme était ministre au sein du gouvernement de Laisenia Qarase, renversé en 2006. Il s’est rendu en Australie pour faire soigner ses blessures et y a demandé l’asile par la suite.
*En mai, Tevita Mara, ancien commandant du 3e bataillon d’infanterie et membre du conseil militaire, a obtenu l’asile aux Tonga. Il a indiqué que le Premier ministre Frank Bainimarama (ainsi qu’il est généralement appelé) et d’autres membres du conseil militaire avaient violemment battu des militants des droits humains en décembre 2006.
*En septembre, le syndicaliste Kenneth Zinck a sollicité l’asile en Australie après que lui et l’un de ses proches eurent été harcelés par des membres des forces de sécurité. Il a affirmé qu’il avait été arrêté et torturé à trois reprises depuis 2006.

Violences faites aux femmes et aux enfants

Selon le Centre de crise pour les femmes de Fidji, les violences domestiques ont augmenté entre 2010 et 2011. D’après la police, le nombre de plaintes pour viol, tentative de viol ou violence domestique s’est nettement accru au troisième trimestre de l’année par rapport à la même période en 2010. Une hausse de la violence sexuelle au sein de la famille à l’encontre des filles et des garçons a également été signalée.

Droits des travailleurs

Le Décret de 2011 relatif à l’emploi dans les industries nationales clés est entré en vigueur en septembre. Il a restreint les droits à la négociation collective, limité fortement le droit de grève, interdit le paiement des heures supplémentaires et annulé les conventions collectives existantes pour les travailleurs de secteurs clés de l’économie comme l’industrie sucrière, l’aviation et le tourisme.

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