LAOS

La presse et les affaires politiques, judiciaires et sociales restaient étroitement contrôlées par l’État, au détriment de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. L’absence de transparence et le manque d’informations rendaient difficile toute évaluation indépendante de la situation en matière de droits humains. Au moins trois prisonniers d’opinion et deux prisonniers politiques étaient toujours en détention. Des cas de harcèlement de chrétiens ont été signalés. On savait très peu de choses du sort réservé aux demandeurs d’asile et aux réfugiés hmongs renvoyés de force depuis la Thaïlande. Pour un certain nombre d’infractions à la législation sur les stupéfiants, la sentence était obligatoirement la peine de mort. Les autorités ne publiaient cependant aucun chiffre sur la peine capitale.

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE LAOTIENNE
Chef de l’État : Choummaly Sayasone
Chef du gouvernement : Thongsing Thammavong
Peine de mort : abolie en pratique
Population : 6,3 millions
Espérance de vie : 67,5 ans
Mortalité des moins de cinq ans : 58,6 ‰
Taux d’alphabétisation des adultes : 72,7 %

Contexte

Le Parti révolutionnaire du peuple laotien (PRPL), au pouvoir, a tenu en mars son Congrès, qui a lieu tous les cinq ans. Le président de la République a été réélu secrétaire général du Parti. Le Comité central et le Politburo ont été élargis. À l’exception de quatre hommes d’affaires, toutes les personnes élues en avril à l’Assemblée nationale appartenaient au PRPL et occupaient des fonctions au sein de l’appareil d’État central ou local. Un nouveau gouvernement a été formé en juin. Il comptait quatre nouveaux ministères.
En décembre, le Laos a suspendu à regret le chantier très controversé du barrage hydroélectrique de Xayaburi, cédant aux protestations de pays voisins et d’un certain nombre de militants qui dénonçaient l’impact de cette infrastructure sur la pêche et sur les moyens de subsistance des populations vivant en aval.

Réfugiés et demandeurs d’asile

On disposait de très peu d’informations sur les conditions de vie des quelque 4 500 Laotiens d’ethnie hmong que la Thaïlande avait renvoyés de force en décembre 2009. Sur les quelque 3 500 personnes qui avaient été installées à Phonkham, un village isolé de la province de Borikhamsay, beaucoup vivaient sous étroite surveillance, privées de toute liberté de mouvement et avec des moyens de subsistance très limités. Certaines, peu nombreuses, ont malgré tout réussi à regagner la Thaïlande, pour y redemander l’asile.
*Selon des sources dignes de foi, un ancien demandeur d’asile est mort en détention en juillet. Il avait semble-t-il été arrêté par la police laotienne parce que celle-ci le soupçonnait d’avoir voulu poser une bombe à Phonkham. Son corps portait des traces de mutilation. Aucune enquête n’a apparemment été menée sur les circonstances de sa mort.

Prisonniers d’opinion et prisonniers politiques

*Arrêtés en octobre 1999 parce qu’ils tentaient d’organiser une manifestation pacifique, Bouavanh Chanhmanivong, Seng-Aloun Phengphanh et Thongpaseuth Keuakoun étaient toujours détenus à la fin de l’année, alors qu’ils avaient purgé la peine de 10 ans d’emprisonnement à laquelle ils avaient été condamnés. Les autorités n’ont pas répondu aux demandes d’explication et aux appels formulés en faveur de leur libération.
*Thao Moua et Pa Fue Khang, tous deux d’ethnie hmong, purgeaient une peine d’emprisonnement, respectivement de 12 et 15 ans. Arrêtés en 2003, ils avaient été condamnés à l’issue d’un procès manifestement inéquitable pour avoir aidé deux journalistes étrangers à recueillir des informations sur des groupes de Hmongs qui se cachaient dans la forêt.

Liberté de religion et de conviction

De nouvelles informations ont fait état de harcèlement dont auraient été victimes des communautés chrétiennes, voire des individus qui refusaient d’abjurer leur foi.
*Deux pasteurs ont été arrêtés en janvier dans la province de Khammouan pour avoir organisé un office de Noël sans l’autorisation des pouvoirs publics. Six mois après leur arrestation, ils se trouvaient toujours en détention, dans des conditions pénibles.

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