Tanzanie

Les autorités tanzaniennes ont restreint les droits à la liberté d’expression et de réunion. Les femmes ont continué de faire l’objet de violences, et les auteurs de ces actes étaient rarement déférés à la justice. Le camp de Mtabila, qui accueillait quelque 37 000 réfugiés burundais, a été fermé.

RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE
Chef de l’État : Jakaya Kikwete
Chef du gouvernement : Mizengo Peter Pinda
Chef du gouvernement de Zanzibar : Ali Mohamed Shein

Contexte

La Tanzanie était engagée dans un processus de révision constitutionnelle après la modification apportée en février à la Loi de 2011 relative à la révision de la Constitution. Le président Kikwete a instauré en avril la Commission de révision de la Constitution, dont les membres ont prêté serment le mois suivant. Le processus devait s’achever en octobre 2013.

Liberté d’expression – médias

La Tanzanie continuait d’avoir recours à des lois incompatibles avec sa Constitution et le droit international pour encadrer les médias. La Loi sur la presse et le Code pénal, dont certains journalistes demandaient la révision, ont été utilisés pour restreindre la liberté des médias.
*En juillet, le tabloïde hebdomadaire Mwanahalisi a été interdit de parution, sur fond d’allégations selon lesquelles il avait publié des contenus provocateurs susceptibles d’inciter à la violence et de compromettre la paix. Ces allégations faisaient suite à la publication d’un article sur l’enlèvement et les violences physiques dont avait été victime le docteur Steven Ulimboka, qui préside le Comité spécial des médecins et avait été à la tête d’un mouvement de grève des médecins. Le journal était toujours interdit de parution à la fin de l’année.
 David Mwangosi, journaliste de la chaîne de télévision Channel Ten, a été tué par la police en septembre. Il couvrait un événement organisé dans le village de Nyololo (région d’Iringa) par le Parti pour la démocratie et le développement (CHADEMA, opposition) lorsque des policiers sont intervenus pour disperser les militants. Un officier subalterne a été inculpé du meurtre du journaliste ; il se trouvait en détention pour supplément d’instruction à la fin de l’année.

Liberté de réunion et utilisation excessive de la force

La police et d’autres forces de sécurité ont fait usage d’une force excessive pour disperser des manifestants.
 Au mois d’août, la police antiémeutes aurait tiré une balle dans la tête d’Ally Nzona, un vendeur de journaux, alors qu’elle dispersait un rassemblement du CHADEMA dans les locaux d’une école primaire de la ville de Morogoro. Ally Nzona, qui ne participait pas à la manifestation, est mort des suites de ses blessures.

En février, la police a arrêté 16 défenseurs des droits humains, dont 14 femmes, pour rassemblement illégal. Ils ont été libérés le jour même. Ils faisaient partie d’un groupe d’environ 200 militants qui participaient à une manifestation publique à Dar es Salaam, la capitale du pays, pour demander au gouvernement de régler le conflit l’opposant aux médecins.

Violences faites aux femmes et aux filles

La violence sexuelle et d’autres formes de violence liée au genre, en particulier la violence domestique, étaient toujours monnaie courante. Les femmes âgées étaient exposées aux agressions liées à des accusations de sorcellerie. Les auteurs de ces actes étaient rarement poursuivis en justice. Les mutilations génitales féminines demeuraient une pratique très répandue dans certaines régions du pays.

Réfugiés et demandeurs d’asile

À l’issue d’une réunion entre les gouvernements tanzanien et burundais et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la décision a été prise de fermer le 31 décembre le camp de Mtabila, qui accueillait quelque 37 000 réfugiés burundais. En juillet, le ministère tanzanien de l’Intérieur a déclaré que ces personnes seraient déchues de leur statut de réfugié à la fermeture du camp.

En novembre, le HCR a indiqué qu’environ 1 000 personnes par jour bénéficiaient d’une assistance pour rentrer de leur plein gré au Burundi.

Peine de mort

De nouvelles condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux au cours de l’année. Aucune exécution n’a eu lieu. Une requête déposée par des organisations de la société civile en 2008 pour contester la constitutionnalité de la peine capitale était toujours en instance.

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