Papouasie-Nouvelle guinée

Les violences à l’égard des femmes constituaient un véritable fléau, contre lequel le gouvernement n’était guère mobilisé. Les meurtres liés à la sorcellerie étaient toujours monnaie courante. Les habitants des quartiers et villages construits sans autorisation continuaient de vivre dans la crainte d’être victimes à tout moment d’expulsions arbitraires et brutales. L’impunité de la police, notamment dans le cadre des expulsions forcées, restait un grave sujet d’inquiétude.

ÉTAT INDÉPENDANT DE PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
Chef de l’État : Elizabeth II, représentée par Michael Ogio
Chef du gouvernement : Peter Charles Paire O’Neill (de facto depuis août 2011, confirmé depuis le 3 août 2012)

Contexte

La Cour suprême a rendu en mai un arrêt qualifiant d’illégal le gouvernement de Peter O’Neill, qui avait obtenu le soutien de la majorité au Parlement en août 2011. La Cour demandait que l’ancien Premier ministre Michael Somare soit rétabli dans ses fonctions. Peter O’Neill a refusé d’obéir à cette décision et deux gouvernements rivaux ont alors revendiqué le contrôle du pays. Les juges de la Cour suprême qui s’étaient exprimés dans cette affaire ont été arrêtés pour trahison, mais l’accusation a été abandonnée par la suite. Peter O’Neill et Michael Somare ont finalement formé un gouvernement de coalition en août, au lendemain des élections.

Violences faites aux femmes et aux filles

Les violences faites aux femmes et aux filles demeuraient très répandues. Les violences au foyer étaient fréquentes et une véritable culture du silence et de l’impunité prévalait en la matière. Des agressions pendant la garde à vue étaient fréquemment signalées.
 En juin, un policier de Port Moresby a été reconnu coupable de deux chefs de viol sur la personne d’une femme placée en garde à vue.
 Au mois d’août, une jeune fille handicapée a été brûlée vive lors de violences électorales dans les hautes terres. Les femmes n’auraient pas pu voter librement dans certains secteurs du pays, ce qui a également été source de préoccupation.
À l’issue d’une visite effectuée en mars, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes a déclaré que ce type d’abus constituait un phénomène extrêmement répandu en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans tous les milieux, à la maison, dans la société et dans le cadre institutionnel. Elle a estimé que la polygamie était un facteur qui contribuait à la violence dans le cadre familial, et appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités en matière de protection des femmes, y compris en s’attaquant aux pratiques traditionnelles néfastes pour ces dernières.

Meurtres liés à la sorcellerie

De nombreuses informations faisaient état de meurtres liés à la sorcellerie, les femmes risquant généralement plus que les hommes d’en être victimes. À quelques exceptions près, les autorités n’ont pas fait grand-chose pour lutter contre ce problème.
 En juillet, la police a arrêté huit femmes et 21 hommes, qui ont été inculpés de meurtre et d’actes de cannibalisme sur la personne de trois femmes et de quatre hommes, dans la province de Madang. Les auteurs présumés de ces actes avaient soutenu que les victimes étaient des sorciers.

Expulsions forcées

Les expulsions forcées de personnes vivant dans des quartiers ou des villages construits sans autorisation se sont poursuivies, soit pour faire place à des projets d’aménagement, soit dans le cadre de politiques visant à réduire la criminalité dans tel ou tel secteur. Les autorités recouraient souvent à la violence pour venir à bout des résistances.
 Des policiers armés ont procédé en mai à une opération d’expulsion forcée à Paga Hill, l’un des plus anciens quartiers de Port Moresby. Une injonction des tribunaux a stoppé l’opération après la démolition de quelques maisons. Carol Kidu, une dirigeante de l’opposition, a été brutalisée par des policiers alors qu’elle tentait de s’interposer. Des coups de feu ont été tirés pour disperser la foule.

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