170 PERSONNES LIBÉRÉES

Au cours de l’année écoulée, nous avons participé à la libération d’au moins 170 personnes qui avaient été injustement emprisonnées, dans 18 pays.

Placés en détention en raison de ce qu’ils sont et de leurs convictions, ces femmes et ces hommes courageux peuvent de nouveau militer pour faire progresser la cause des droits humains dans le monde.

Mouhammad Bekjanov (Ouzbékistan) Écrivain et militant

Mouhammad Bekjanov a été libéré en février 2017 après avoir passé 17 années en prison.

Il avait été condamné sur la base de fausses accusations. Des centaines de milliers de sympathisants et sympathisantes d’Amnesty International avaient appelé à sa remise en liberté, sans jamais baisser les bras.

Pourquoi il faut continuer
En 2018, des milliers d’hommes et de femmes défenseurs des droits humains, persécutés en raison de leur action, croupissent toujours dans les prisons de la planète. En Turquie, des milliers de personnes, dont des journalistes, des universitaires, des juristes, des artistes et des militants, ont été placées en détention depuis la tentative de coup d’État manquée de 2016.

Eren Keskin (Turquie)

Eren Keskin est avocate, spécialisée dans la défense des droits humains. Elle risque d’être emprisonnée.

Elle a été prise pour cible à plusieurs reprises par les autorités turques et condamnée pour avoir exprimé ses opinions, pourtant pacifiques. Elle fait également l’objet de plus de 140 procédures judiciaires intentées contre elle en raison du rôle symbolique qu’elle jouait au sein de la rédaction d’un journal kurde aujourd’hui fermé.

41 LOIS POUR RENFORCER LES DROITS HUMAINS

En 2017, nous nous sommes mobilisée avec succès pour l’adoption de 41 lois renforçant les droits humains, et notamment ceux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). À Taiwan, des milliers de militants et militantes d’Amnesty International ont uni leurs forces pour demander au pays de « dire oui » au mariage pour tous.

La plus haute juridiction de la justice taiwanaise a finalement estimé que le mariage entre deux personnes du même sexe était un droit garanti par la Constitution. Désormais, Taiwan n’est pas loin de devenir la première juridiction d’Asie à légaliser le mariage entre personnes du même sexe.

Victoria Hsu (Taiwan)

Avocate, Victoria Hsu a joué un rôle majeur dans la mobilisation qui a débouché sur la décision historique de la justice taiwanaise concernant le mariage pour tous. Avec les juristes et les militants de la Taiwan Alliance to Promote Civil Partnership Rights, elle a été au cœur de la lutte pour l’égalité en matière de mariage à Taiwan. Ensemble, ces hommes et ces femmes continuent de militer pour un meilleur respect des droits et des libertés des personnes LGBTI.

Pourquoi il faut continuer

Dans de nombreux pays, les personnes LGBTI continuent de vivre dans la crainte de la discrimination et de la violence.

En 2017, les autorités tchétchènes ont orchestré une « purge homosexuelle », au cours de laquelle plus d’une centaine d’hommes ont été pourchassés, enlevés et torturés, voire, dans certains cas, tués.

Ces crimes n’ont donné lieu à aucune inculpation.

Mikhaïl Toumassov (Russie)

Mikhaïl Toumassov est le président du Réseau LGBT russe, qui milite pour les droits des personnes LGBTI en Russie et propose une aide d’urgence à celles qui sont en danger.

Bien que Mikhaïl et son équipe aient réussi à évacuer plus de 130 personnes de la région depuis avril 2017, plusieurs des personnes réinstallées ailleurs ont fait l’objet de tentatives d’enlèvement.

LA CYBER-PROTECTION DES MILITANTS

L’accès libre et sans danger à Internet est essentiel pour les militants et militantes du monde entier.

Au cours de l’année écoulée, Amnesty International a dénoncé et bloqué des attaques de logiciels malveillants et des tentatives de hameçonnage dirigées contre des hommes et des femmes militants, journalistes, blogueurs ou manifestants pacifiques, évitant des intrusions qui auraient compromis leur action.

Diep Saeeda (Pakistan)

Militante de Lahore, Diep Saeeda fait partie des nombreuses personnes qui ont été victimes de tentatives de hameçonnage et autres visant à accéder à leurs données personnelles. Grâce à une analyse numérique et à l’examen des logiciels malveillants, Amnesty International a aidé Diep à comprendre les attaques dont elle faisait l’objet et à protéger ses appareils, ce qui lui a permis de poursuivre l’action capitale qu’elle menait.

Pourquoi il faut continuer
Les nouvelles technologies peuvent être une force considérable au service du bien sur notre planète, mais elles peuvent aussi constituer une sérieuse menace pour les militants des droits humains, aussi bien en ligne que dans la vie réelle.

En juin 2018, quelqu’un au sein du personnel d’Amnesty International a été pris pour cible par un logiciel espion vendu par la société de surveillance israélienne NSO Group.

Danna Ingleton (Royaume-Uni)

Danna Ingleton joue un rôle majeur au sein de la nouvelle équipe technologique d’Amnesty International.

Danna et ses collègues renforcent la capacité de notre organisation à se servir de la technologie pour surveiller, promouvoir et protéger les droits humains, partout dans le monde.

AIDER LES RÉFUGIÉS À VIVRE DANS LA DIGNITÉ

Il n’y a jamais eu autant de personnes réfugiées. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été contraints de fuir les conflits, les violences et les persécutions, un peu partout dans le monde.

Amnesty International a favorisé par son action la mise en place et le renforcement de programmes de parrainage privé dans au moins cinq pays, permettant ainsi à des réfugiés de vivre en toute sécurité et dans la dignité.

Shankar Kasynathan (Australie) En tant que coordonnateur en Australie de la campagne sur les réfugiés, Shankar Kasynathan a mené une action consistant à inviter les dirigeants locaux à soutenir les programmes de parrainage de réinstallation des personnes réfugiées.

En moins d’un an, plus de 50 responsables locaux, aux quatre coins de l’Australie, avaient répondu favorablement. Ceux-ci conjuguent aujourd’hui leurs efforts avec 19 structures administratives locales, en soutien à l’action d’Amnesty International.

Pourquoi il faut continuer

De nombreux États ont toujours recours à des moyens inhumains pour empêcher les gens de venir demander l’asile chez eux. Conséquence directe du discours xénophobe et d’un durcissement de la législation aux États-Unis, seuls 11 réfugiés syriens avaient été accueillis dans ce pays fin avril 2018. À la frontière mexicaine, les pouvoirs publics américains ont séparé des parents de leurs enfants. Cette mesure, prise à titre « de dissuasion et de sanction », a touché plus de 15 000 personnes originaires d’Amérique centrale accusées d’avoir clandestinement franchi la frontière.

Aaron Tovo (États-Unis)
Aaron Tovo est un bénévole d’Amnesty International qui vit dans le Minnesota. En 2016, son groupe a été le premier à faire adopter par des conseils municipaux des résolutions en faveur de l’accueil et de la réinstallation de réfugiés syriens aux États-Unis, d’abord à Saint Paul puis à Minneapolis. Le groupe continue d’agir pour inciter les élus à assurer un meilleur respect des droits fondamentaux des réfugiés, en particulier des personnes originaires du Moyen-Orient et d’Amérique centrale.

OBLIGER LES ENTREPRISES À RENDRE DES COMPTES

Les chaînes d’approvisionnement des entreprises technologiques ne sont pas transparentes. Elles peuvent donc souvent cacher des atteintes aux droits humains. En 2017, des milliers de sympathisants et sympathisantes d’Amnesty International ont fait pression sur Apple pour que la firme publie la liste des fonderies de cobalt intervenant dans sa chaîne d’approvisionnement. Samsung, BMW et Renault ont fait de même par la suite, en réponse aux pressions exercées par l’organisation.

Cette action, parmi d’autres facteurs, a finalement poussé le gouvernement de la République démocratique du Congo à promettre d’en finir avec le travail des enfants d’ici 2025.

Catherine Mutindi (République démocratique du Congo)
Catherine Mutindi travaille pour l’institution du Bon Pasteur, où, avec ses collègues, elle aide notamment des enfants qui travaillaient dans les mines à retrouver le chemin de l’école.

Avec le soutien d’Amnesty International, elle pousse la communauté internationale à ouvrir les yeux sur la dure réalité de la chaîne d’approvisionnement en cobalt.

Pourquoi il faut continuer

Bon nombre des plus grandes entreprises de la planète ne respectent toujours pas les droits humains.

Dans un rapport paru en 2018 sous le titre #ToxicTwitter, Amnesty International révélait l’ampleur et la nature des violences et des abus auxquels les femmes étaient confrontées sur Twitter. Elle dénonçait l’incapacité de l’entreprise à prendre des mesures vraiment efficaces à ce sujet.

De nombreuses femmes, en particulier celles qui subissent des agressions en ligne en raison de leur identité, sont de fait réduites au silence sur Twitter, contraintes de s’auto-censurer ou de quitter purement et simplement le réseau social.

Renee Bracey Sherman (États-Unis)
Renee Bracey Sherman est écrivaine et milite pour la justice en matière de procréation. C’est une spécialiste de l’argumentaire en faveur du droit à l’avortement. Connue pour ses prises de parole visant à mettre un terme à la stigmatisation de l’interruption volontaire de grossesse, Renee reçoit presque tous les jours des messages de haine racistes et misogynes, ainsi que des menaces, sur Twitter.

LUTTER POUR LA JUSTICE EN MATIÈRE DE PROCRÉATION

Jusqu’en 2018, l’interruption volontaire de grossesse était presque totalement interdite par la Constitution irlandaise.

Après des décennies d’action des militants et des organisations qui se battent pour la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs, dont Amnesty International, les Irlandais ont enfin voté cette année en faveur de l’abrogation de l’interdiction de l’avortement, autorisant ainsi le Parlement à légiférer sur le sujet.

Tara Flynn (Irlande)
Tara Flynn est une actrice, doubleuse et militante irlandaise. C’est aussi l’une des premières femmes à avoir rompu le silence et à avoir osé parler publiquement de l’avortement dans son pays. « Maintenant, vous le savez : je suis l’une d’entre elles. Une parmi tant d’autres. Nous sommes des milliers à être parties à l’étranger.

Des milliers à avoir risqué 14 ans d’emprisonnement en achetant des pilules en ligne. Tandis que des milliers d’autres risquaient leur vie en faisant des choses dignes d’un récit d’horreur de l’époque victorienne. »

Pourquoi il faut continuer

Après un débat marathon de 16 heures, le Sénat argentin a rejeté en août dernier une proposition de loi qui aurait permis de sauver la vie de nombreuses femmes en légalisant l’avortement au cours des 14 premières semaines de grossesse.

Bien que décevante, cette décision ne marque pas la fin de la mobilisation pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse en Argentine, qui a repris de plus belle.

Noel De Toledo (Argentine)
Noel De Toledo fait partie d’un groupe de jeunes membres d’Amnesty International qui militent pour des services d’avortements légaux et sûrs en Argentine.

« En tant que jeunes, nous nous sommes approprié cette cause et nous continuerons de nous battre pour la légalisation de l’avortement et l’éducation sexuelle obligatoire dans les programmes scolaires. Cette vague verte est inarrêtable. »

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