Aspects caractéristiques

AMÉRIQUES

Aux États-Unis, les musulmans et les personnes originaires du Moyen-Orient
ont subi de plein fouet le contrecoup des attentats du 11 septembre.
Plus de 1 200 personnes, dont la plupart n’étaient pas de nationalité américaine, ont été placées en détention au cours des enquêtes sur ces attentats, dans un climat de très grande discrétion. Selon certaines informations, des détenus auraient
été mis au secret et des mauvais traitements auraient été infligés.
Des lois « antiterroristes » promulguées aux États-Unis et au Canada ont suscité de sérieuses préoccupations en matière de droits humains.
Aux États-Unis, des commissions militaires spéciales ont été mises en place, en application d’un décret militaire présidentiel, pour juger les ressortissants étrangers soupçonnés de liens avec le « terrorisme international ». Ces tribunaux bafouaient explicitement certaines des garanties fondamentales assurées par le système judiciaire des États-Unis, notamment le droit d’interjeter appel :
ils instauraient donc une justice au rabais, destinée aux personnes n’ayant
pas la nationalité américaine.
En Colombie, la crise en matière de droits humains a continué à s’aggraver dans un contexte de recrudescence du conflit et tandis que les proclamations sur la « guerre contre le terrorisme » prenaient une place de plus en plus grande. Actuellement, une vingtaine de personnes meurent chaque jour pour des raisons liées au conflit ; il s’agit en majorité de civils qui sont tués dans d’autres circonstances que les combats. Les défenseurs des droits humains,
les communautés indigènes et afro-colombiennes, les personnes déplacées et les syndicalistes, ainsi que les civils demeurant dans des zones de combat,
sont particulièrement exposés aux violations des droits humains et du
droit international humanitaire.
Améliorations
Certains progrès non négligeables ont été faits dans la région en ce qui concerne la lutte contre l’impunité : au Guatémala, trois officiers de l’armée ont été condamnés à une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre de Mgr José Gerardi, commis en 1998 ; au Brésil, des décisions historiques ont été prises au sujet des massacres de Carandiru et de Ticuna, dont les responsables étaient restés impunis pendant longtemps ; en Argentine, enfin, un tribunal a déclaré inconstitutionnelles, dans le cadre d’une procédure pénale concernant trois cas de « disparition », deux lois qui accordaient l’immunité de poursuites aux auteurs de violations des droits humains perpétrées sous le régime militaire.
Bien que des peines aient continué à être prononcées dans tous les pays non abolitionnistes de la région, les États-Unis ont été, en 2001, le seul pays où des condamnés soient exécutés (au nombre de 66, alors que 85 exécutions avaient eu lieu en 2000). L’absence d’exécution à Cuba indique qu’un moratoire
non officiel est en vigueur.

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