Afrique : principaux événements de l’année civile 2002

Cette année encore, la situation en matière de droits humains était grave dans la plupart des pays d’Afrique. Des milliers de personnes sont mortes ou ont perdu leurs moyens de subsistance lors de conflits armés ou civils au cours desquels des atteintes effroyables aux droits humains ont été commises en toute impunité, particulièrement au Burundi, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Ouganda, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC), au Sénégal, au Soudan.
Les forces gouvernementales se sont livrées à des exécutions extrajudiciaires, à des « disparitions », à des actes de torture et à d’autres violations graves des droits humains, et des groupes armés ont illégalement tué, mutilé, enlevé et torturé des civils pour atteindre leurs objectifs politiques. Au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Libéria et en RDC, des combattants armés ont continué de recruter des enfants dans leurs rangs, parfois par la force.
La torture et les autres formes de mauvais traitements demeuraient des pratiques répandues ; des cas de détention secrète pendant de longues périodes ont encore été signalés dans des pays aussi divers que l’Angola, le Cameroun, l’Érythrée, le Kenya, le Libéria, Maurice, la RDC, le Togo et le Zimbabwe. Des victimes de torture et leurs proches ont continué d’être harcelés par des membres des forces de sécurité.
Les tribunaux pénaux de 14 pays ont condamné de nombreuses personnes à la peine capitale, et des exécutions ont eu lieu au Nigéria, au Soudan et en Ouganda.
Le système de justice pour les victimes de violations des droits humains a fait un pas en arrière en Afrique du Sud, en Angola, au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, en RDC, en Gambie, au Libéria, au Nigéria, en République centrafricaine, au Rwanda, au Sénégal, au Soudan et au Zimbabwe.
En Angola, la mort, en février, de Jonas Savimbi, dirigeant de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), a causé une trêve dans la guerre civile qui sévissait depuis vingt-sept ans dans le pays. Celle-ci a été suivie d’un accord de cessez-le-feu accompagné d’une loi d’amnistie qui s’est appliquée à tous les crimes militaires commis au cours de la guerre civile. Amnesty International a fait part de sa préoccupation quant au fait que cette loi d’amnistie, ainsi que les précédentes, constituaient une protection contre les poursuites pour atteintes flagrantes aux droits humains.
Cela étant, avec la création du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, une avancée réelle a été réalisée vers la fin de l’impunité pour les atteintes flagrantes aux droits humains commises durant le conflit dans ce pays. Ce tribunal a été chargé de juger les personnes portant la plus lourde responsabilité dans les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les autres violations graves du droit international humanitaire.
Plusieurs centaines de personnes, dont des défenseurs des droits humains, sont demeurées en détention pour des raisons politiques au Cameroun, au Congo, en Érythrée, en Guinée équatoriale, en Mauritanie, au Rwanda, au Tchad, au Togo et au Zimbabwe. Certaines étaient des prisonniers d’opinion.
La liberté d’expression a été bafouée dans 25 pays et notamment au Burundi, en Côte d’Ivoire, en Érythrée, en Éthiopie, en Gambie, en Guinée, en République centrafricaine, en RDC, au Rwanda et au Soudan.

AFRIQUE
Principales formes d’atteintes aux droits humains
recensées dans le Rapport 2003
Exécutions extrajudiciaires / homicides illégaux
• En 2003, des personnes ont ou auraient été victimes d’exécutions extrajudiciaires dans 17 pays de la région : Burkina Faso, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Kenya, Libéria, Madagascar, Mozambique, Namibie, Nigéria, Rwanda, République centrafricaine, RDC, Rwanda, Soudan, Ouganda, Zimbabwe.
« Disparitions »
• Dans cinq pays (Burundi, Comores, Congo, Éthiopie et Rwanda), des personnes ont « disparu » ou n’avaient toujours pas été retrouvées après avoir « disparu » au cours des années précédentes.
Torture et mauvais traitements
• Des personnes auraient été torturées ou maltraitées par les forces de sécurité, la police ou d’autres agents de l’État dans 21 pays de la région : Afrique du Sud, Angola, Burundi, Cameroun, Érythrée, Éthiopie, Guinée équatoriale, Kenya, Libéria, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Nigéria, République centrafricaine, RDC, Rwanda, Soudan, Tchad, Togo, Zimbabwe.
Prisonniers d’opinion
• Des prisonniers d’opinion ou des personnes susceptibles d’être considérées comme tels étaient détenus dans six pays : Congo, Érythrée, Guinée équatoriale, Mauritanie, Tchad, Togo.
Détention sans inculpation ni jugement
• Des personnes ont été arrêtées et détenues de manière arbitraire ou ont été maintenues en détention sans inculpation ni jugement dans 17 pays : Angola, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Libéria, Namibie, Niger, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Togo.

Peine de mort
• Dans 14 pays (Burundi, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mauritanie, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, RDC, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Togo, Zambie) des personnes ont été condamnées à mort, et des exécutions ont eu lieu dans trois pays, au Nigéria, en Ouganda et au Soudan.
Exactions commises par des groupes armés d’opposition
• Des groupes armés d’opposition se sont livrés à de graves exactions, telles que des homicides délibérés et arbitraires de civils, des actes de torture et des prises d’otages, dans 14 pays : Afrique du Sud, Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gambie, Libéria, Nigéria, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tchad, Zimbabwe.

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