RÉPUBLIQUE DU NICARAGUA
CAPITALE : Managua
SUPERFICIE : 130 000 km_
POPULATION : 5,5 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Enrique Bolaños Geyer
PEINE DE MORT : abolie
CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES : non signé
Des membres de la police nationale se sont rendus coupables de mauvais traitements. Des enfants ont été victimes d’atteintes aux droits humains, notamment de sévices sexuels. Certains ont été la proie de trafiquants. Une juge a été menacée en raison de ses activités professionnelles.
Contexte
D’une manière générale, la situation économique de très nombreux Nicaraguayens vivant dans une extrême pauvreté ne s’est pas améliorée. Des paysans et d’autres groupes de la société ont organisé des marches sur la capitale, Managua, pour attirer l’attention sur leurs conditions de vie. Plusieurs personnes, dont des enfants, sont mortes à la suite de ces longues marches et par manque de nourriture.
Au mois de juin, le gouvernement a signé avec les États-Unis un accord d’impunité en vertu duquel le Nicaragua s’engage à ne pas livrer à la Cour pénale internationale (CPI) les ressortissants américains accusés d’actes de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre. Cet accord, contraire aux obligations que le droit international impose au pays, n’avait pas été ratifié à la fin de l’année. Le Nicaragua n’a pas signé le Statut de Rome de la CPI.
Violations des droits humains commises par des policiers
Des informations ont fait état de mauvais traitements infligés en garde à vue par des policiers. L’image de la police nationale a aussi été ternie par la participation de certains agents à des activités illégales, notamment dans des affaires de trafic de stupéfiants.
En mai, Saturnino Varela Escalante est mort à la suite de son interpellation par un policier qui l’avait fait monter à bord d’un véhicule de police à coups de pied. Saturnino Varela aurait été en état d’ébriété au moment de l’arrestation. À l’arrivée au poste, il éprouvait des difficultés à respirer et a été conduit à l’hôpital, où les médecins n’ont pu que constater sa mort. Après autopsie, il a été établi que la cause du décès était la rupture de l’oreillette droite du cœur. Le policier a pris la fuite.
Enfants
Le cas d’une petite fille de neuf ans, qui est tombée enceinte à la suite d’un viol, a suscité un débat national sur la violence contre les jeunes filles et les fillettes et sur les droits en matière de procréation. De très nombreux cas d’agression sexuelle et de trafic d’enfants ont été signalés. Des enfants, ainsi que des femmes, ont été victimes de violences domestiques.
_En février, une fillette nicaraguayenne de neuf ans a été violée au Costa Rica, où ses parents travaillaient dans le secteur agricole. Elle est tombée enceinte. La famille a regagné le Nicaragua, où l’idée de pratiquer un avortement a suscité des débats passionnés. Cette mesure, qui avait été recommandée en raison de l’âge de la victime et des risques pour sa santé physique et psychologique, a rencontré une vive opposition de la part de l’Église. Une interruption volontaire de grossesse a finalement été effectuée. Un jeune homme de vingt-deux ans a été arrêté au Costa Rica, mais a ensuite été mis en liberté conditionnelle. D’autres petites filles, dont certaines avaient tout juste sept ans, ont été violées par des membres de leur famille ou d’autres personnes.
Mise à jour : menaces adressées à une juge
La juge Juana Méndez, chargée des poursuites engagées contre l’ancien chef de l’État Arnoldo Alemán aurait été la cible de nouvelles menaces après avoir mis fin au placement en résidence surveillée de ce dernier et ordonné son transfert en prison. En août, ses sept frères ont reçu des menaces de mort émanant d’individus non identifiés. La juge Méndez avait été mise sous la protection de la police en raison des menaces de mort qui avaient déjà été proférées contre elle et sa famille. Inculpé, entre autres, de fraude, détournement de fonds et délits électoraux, Arnoldo Alemán n’a cessé de demander à bénéficier de l’immunité parlementaire, mais en vain. Au mois d’août, on a mis fin à son placement en résidence surveillée pour l’incarcérer au siège de la police nationale à Managua. En raison de problèmes de santé, il a toutefois quitté sa cellule quelque temps après pour être de nouveau assigné à domicile. En décembre, il a été reconnu coupable et condamné à une peine de vingt ans d’emprisonnement, ainsi qu’au versement d’une lourde amende. Il a fait appel de sa condamnation.