MALDIVES

Le clivage politique entre le président et le Parlement, où l’opposition était majoritaire, a atteint l’ampleur d’une crise en juin. Quatre députés au moins ont été arrêtés en juillet. Après d’âpres négociations, le Parlement a approuvé la création d’une Cour suprême permanente en août. En septembre, la Commission internationale de juristes s’est rendue aux Maldives pour examiner la manière dont le système judiciaire devrait être réformé.

République des Maldives
CHEF DE L’ÉTAT ET DU GOUVERNEMENT : Mohamed Nasheed
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 0,3 million
ESPÉRANCE DE VIE : 72,3 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 31 / 26‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 98,4 %

Contexte

Le gouvernement a affirmé que l’opposition utilisait sa majorité au Parlement pour faire échouer ses tentatives d’amélioration des services publics. Celle-ci a fait valoir qu’elle exerçait ses droits parlementaires, énoncés dans la Constitution, pour placer le gouvernement devant ses responsabilités. Des ministres ont démissionné en juin lors de la crise politique. Douze ont été par la suite reconduits dans leurs fonctions par le président, mais le Parlement a refusé d’avaliser la nomination de sept d’entre eux, parmi lesquels Ahmed Shaheed, éminent défenseur des droits humains et détenteur du portefeuille des Affaires étrangères.
Des différends non résolus entre le gouvernement et son opposition ont déclenché des manifestations. À la mi-juillet, des affrontements ont eu lieu entre sympathisants du parti au pouvoir et partisans de l’opposition. Une dizaine de personnes ont été blessées en tout, y compris dans les rangs des forces de l’ordre. Fin juillet, les parties en présence ont accepté les propositions d’aide au dialogue émanant d’organes internationaux, notamment d’un représentant du département d’État américain en visite dans le pays. Les violences dans la rue se sont calmées en août, lorsque tous les partis du Parlement sont convenus d’instituer de façon permanente la Cour suprême des Maldives, qui fonctionnait de manière provisoire depuis 2008.
Lors de l’examen périodique universel des Nations unies sur les Maldives, en novembre, plus de 10 États ont demandé au gouvernement de prendre des mesures afin de garantir l’égalité entre les hommes et les femmes.
La hausse du niveau des mers continuait de menacer l’avenir de l’archipel.

Arrestations et détentions arbitraires

En juillet, au moins quatre députés ont été arrêtés et détenus pendant des périodes allant jusqu’à neuf jours. Trois d’entre eux étaient membres de l’opposition. Selon eux, les autorités les ont placés en détention pour les obliger à se plier au programme politique du gouvernement.

  • Abdullah Yameen, député de l’opposition, a été arrêté par des membres de la Force de défense nationale des Maldives le 15 juillet. Les autorités n’ont pas obtempéré à une décision de justice ordonnant qu’il soit présenté à un magistrat ou inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi. Elles ont en revanche affirmé l’avoir placé en détention pour le protéger des menaces d’agitateurs politiques. Selon Abdullah Yameen, les gens qui s’en sont pris à son logement le 14 juillet étaient des partisans du gouvernement. Il a été remis en liberté le 23 juillet.

Justice

Les carences structurelles du système judiciaire donnaient toujours lieu à des procès iniques. Le droit des Maldives ne comporte pas de définition unifiée d’une infraction, et de nombreux juges n’ont pas suivi de formation juridique en bonne et due forme. Dans le cadre d’un programme de collaboration avec le gouvernement, la Commission internationale de juristes s’est rendue dans le pays en septembre. Elle a souligné que parmi les mesures de réforme toujours en attente figuraient le projet de loi sur l’administration de la justice, le Code pénal, un Code

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